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23/05/2011

Destin somnolent

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- Bacchante endormie - Pierre-Philippe Mignot -

 

 

Ma douce dort sur le futon,

Ronde, rose et pleine de rêves.

 

Sa beauté balsamique fleurant l'innocence,

La pulpe des lèvres au goût d'amande fraîche

Et les cascades rousses éployées sur le drap

Me figent dans l'adoration tranquille.

 

Harnachant mon souffle, j'épargne l'instant fragile,

Je liquéfie ma fièvre en sueur acide

Tandis que la mouche bourdonne une ellipse

Troublant le repos de ma douce assoupie;

 

Et je broie l'insecte entre mes pouces,

Gardien du destin somnolent.

 

- Christian Mistral -

 

 

22/05/2011

Près de chez nous

" J'avais 12 mois quand papy m'a fait faire sa première fellation. Elle a bien failli me coûter la vie! Lui est mort et je suis toujours là. En cessant de me taire trente années après, j'ai fait sacrément le vide autour de moi. Maintenant je parle... même la bouche pleine."

 

D'un clavier à l'autre

  Ce matin, dévorée par mon angoisse nocturne et par des pensées moroses et résolument noires, j'ai comme à mon habitude, après le premier pissou du réveil, allumé mon ordinateur pour découvrir mes mails, et là, rien! Rien de nouveau depuis hier. Le ventre déjà bien noué et le coeur bien sombre, j'ai entrepris comme chaque jour la tournée de mes amis blogueurs. Le Dimanche, j'ai plus de temps alors ça s'étire davantage, je vais un peu plus chez chacun et parfois je m'attarde, je redécouvre, je relis des vieilles notes, comme une sorte de rituel qui a toute son importance dans mon existence. Certains se campent devant leur poste de télé, d'autres ouvrent la presse au petit déjeuner, je le faisais aussi avant cet outil là; d'autres encore se préparent pour aller à la messe, ou se rendre au marché, certains enfin font la grasse matinée. Mon plaisir, à moi est de faire la tournée des blogs comme on fait celle des bistrots, j'ai le sentiment parfois que c'est du pareil au même, une quête de contacts, d'échanges, de stimulations, d'écoutes sans danger par contre d'avoir la gueule de bois.

Ainsi j'ai mesuré une fois de plus l'impact qu'a sur moi ce genre de voyage d'un clavier à l'autre, d'âme à âme. Est-ce la concentration ou le plaisir que je prends à lire untel ou untel, les sourires qu'un post sur trois arrivent à me faire venir ou la douce sensation de grande intimité avec certains et certaines qui s'est construite au fil du temps, la mise en branle des neurones et l'explosion d'émotions en tout genre, les réflexions auxquelles je suis invitée riches et variées? Toujours est-il que l'angoisse semble s'apaiser et la vie reprendre un sens. Beaucoup plus efficace et moins nocif que le Prozac, encore que pour ce qui est de la dépendance, cela reste à mesurer!

J'aime aussi et je le fais relativement souvent re-voyager dans mon propre espace, je relis les commentaires et les discussions qui ont pu naître et se développer sur certaines notes et puis toutes ces marques d'affections qui toujours me touchent, ça me remet du baume au coeur, ça me redonne du courage et ça renouvelle mon envie et ma passion d'écrire. A lire les mots des autres, parfois à lire les miens, je prends conscience que l'écriture est un excellent transmetteur et transmutateur, aphrodisiaque, jouissif, énergisant, stimulant. Je me sens requinquée et prête à vivre plus sereine et plus créative cette longue journée plutôt ensoleillée. 

Bon Dimanche à vous!

Blue

 

21/05/2011

Ma femme idéale

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- Modigliani- Jeune femme aux yeux bleus -

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Ma femme idéale a le silence dans l'oeil,
Silence pudique criant de pureté,
Mais un tambour au coeur d'une gaie rareté;
Un pressentiment de vie ardente et sans deuil.
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Pourtant, ma promise a un esprit qui s'effeuille
Sitôt qu'on lui lance insultes, impuretés,
Ce jargon vénéneux des grossièretés.
Ma douce a le calme pur peint en trompe-l'oeil.
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Ma Rêvée mesure le rêve à l'étendue
De son amour pour les hommes; tout uniment,
Elle embrasse, même en pleurs, sa race perdue.
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Mon Exquise a à fleur de peau des parfums clairs
Que je sens avec le coeur en plein déliement...
Elle me mord au coeur, les yeux en réverbères!
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.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    .
 

19/05/2011

Madame Grès au musée Bourdelle

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- Photo Laurence G.-

 

Madame Grès, un nom qui sonne comme de la pierre! " Je voulais être sculpteur" disait-elle. "Pour moi, c'est la même chose de travailler le tissu ou la pierre". Ainsi, c'est au musée Bourdelle que les robes sculptées de cette dame haute couture trouvent, plus que nulle part ailleurs, une place légitime. Impressionnant de beauté!

 

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- Photo Laure K -

 

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- Photo Laure K -

 

J'étais hier sur Paris pour affaires et c'est la tête bien pleine et bien alourdie que j'ai retrouvé ma comparse Laure K., nous avions sur l'impulsion de notre complice Laurence G. décidé de voir ensemble, et pour elles une deuxième fois, l'époustouflante exposition du travail de madame Grès au musée Bourdelle. Quelle merveilleuse idée ont eu là mes deux L veillant toujours sur moi! Le musée d'abord: l'ancien atelier d'Antoine Bourdelle, un endroit plein de poésie et de charme, un lieu chargé et inspirant, magique! Les sculptures de Bourdelle, ensuite, saisissantes de beauté et de force, et pour certaines vraiment impressionnantes. L'association de la pureté et de la grâce des robes de madame Grès avec la puissance des oeuvres d'Antoine Bourdelle est on ne peut plus réussie et percutante, je suis sortie de cette visite enrichie et touchée.

 

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- Photo Laurence G. -

 

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- Photo Laurence G. -

 

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- Photo laurence G. -

 

Madame grès, une grande dame de la couture d'une étonnante modernité travaille la faille, le taffetas, le jersey, en robes asymétriques, drapées à l'antique comme moulées sur le corps ou en volume selon le matériau utilisé; mais surtout elle est insensible aux engouements passagers, aux tendances qui marquent les collections d'une saison, elle préfère "sculpter" des pièces uniques reconnaissables par leur pureté, une apparente simplicité qui dissimule toujours l'extrême complexité de son savoir-faire. L'élégance à l'état pur, autant dans la forme que dans le fond.

 

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- Madame Grès par Cecil Beaton -

 

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Les sculptures D'antoine Bourdelle m'ont beaucoup impressionnée, j'en connaissais quelques unes, de mémoire mais n'en avais jamais vu autant d'un seul coup. Etonnement grandiose elles recèlent une finesse et une grâce stupéfiante. Sans parler des évocations symboliques et mythologiques qu'elles suggèrent. Autant des plâtres d'atelier que des bronzes,il se dégage de son travail comme une matière humaine, on est emporté. Une même nature d'émotion que devant les oeuvres de Rodin ou de Camille Claudel.

 

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- Photo Laure K. -


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- Photos Laurence G. -

 

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L'association de ces deux mondes est une réussite, il se produit une espèce d'alchimie, un effet miroir de l'un vers l'autre. On perçoit dans les robes de Madame Grès toute la puissance et la rigueur qu'implique son travail et chez Bourdelle toute la douceur au milieu de l'étonnante présence de ses sculptures. Une touriste croisée au hasard de nos découvertes, ne pensant pas trouver à priori en venant voir Bourdelle, des robes et des drapés en fut toute retournée et saisie. Elle nous a dit d'ailleurs dans une émotion non feinte vouloir revenir tant elle avait trouvé cet accouplement subjuguant! Il l'est.

 

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- Photo Laurence G. -

 

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- Sculpture Antoine Bourdelle -

 

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- Drapés Madame Grès -

 

Ou cette autre installation, fascinante elle aussi!

 

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- Photo Laure K. -


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- Photo Laurence G.-

 


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" La femme est l'être qui projette la plus grande ombre ou la plus grande lumière dans nos rêves."

 

- Charles Baudelaire

 

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- Photo Laure K. -

 

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- Photo Laurence G. -

 

Encore un grand merci à mes deux amies pour ce magnifique voyage qui a nourri bien plus que mon imaginaire et ma sensibilité et qui ne pouvait mieux tomber! N'est-ce pas Black Angel?

 

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- Photo Laurence G.-

 

 

A Mokhtar

عيد ميلاد سعيد وعمر مديد      

Aïd miled saïd wa omrone madid

Bon anniversaire et longue vie!

 

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Rumeurs

 

De bouches à becs, la rumeur scintille

Et charge de ses flux

La dentelle des vagues.

Les feuilles des jours,

Au vent, frétillent.

 

- Mokhtar El Amraoui -

 


17/05/2011

appétit

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- Yves Klein -

 

 

" L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais."

- Colette -

 

 

15/05/2011

Guy Bourdin

Nous parlions de choses et d'autres au petit déjeuner comme à l'accoutumée depuis quelques jours devant un thé rouge et un pain noir avec ma lumineuse amie Stella. La conversation de ce matin nous mène de fil en aiguille sur ce nom de photographe avec qui elle a beaucoup travaillé et qui a bousculé les codes des photos de mode de l'époque: Monsieur Guy Bourdin. Je ne connaissais pas ce nom, mais en cherchant à en savoir davantage sur lui, intriguée par ce qu'elle m'en a dit, je découvre que certaines de ses images me sont familières et d'autres une trouvaille.

Tout comme me le disait ma belle amie, il a une approche plus artistique de la photo de mode, un peu provocatrice aussi. Dans sa jeunesse, il avait été plutôt attiré par le dessin, la peinture et la photographie de paysage, mais une fois adulte il délaisse ces pratiques et s'adonne définitivement à la photo de mode et de publicité. Il est contacté à 26 ans par la rédactrice adjointe du Vogue, qui lui ouvre les pages de célèbre magazine. Là, il n'hésite pas à sortir des conventions et aime à brouiller les photos, à escamoter les modèles, à les noyer dans des décors et des postures inquiétantes et suggestives.

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Ce n'était pas les marques qu'il désirait mettre en avant mais bien plutôt son propre imaginaire. Ses récits éditoriaux et ses photos publicitaires étaient osés et sont encore une source d'inspiration pour de nombreux photographes contemporains, stylistes, art directors et artistes. Ses images, reposant sur une atmophère de glamour et de sexualité, sont surréalistes et provocantes et toujours très léchées.

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"Je m’efforce de laisser cette chose imperceptible qu’est l’objectif agir indépendamment lorsqu’il se retrouve face à son sujet."

-Guy Bourdin-

 

 

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"Je ne veux blesser personne mais ma tranquillité m’est vitale." (en justification à son refus du grand prix national de la photo)

Guy Bourdin -


Même s'il a profondément perturbé le registre de la photo de mode, Guy Bourdin a - contrairement à Helmut Newton - mis de nombreuses années avant d'être reconnu. De son vivant il n'a jamais exposé, donné d'interview, ni publié ses photographies en dehors de leur contexte professionnel. En 2003, le Victoria and Albert Museum de Londres lui consacre une exposition. En 2004, elle est reprise au Jeu de Paume, agrémentée de nouveaux tirages et films inédits. Une belle découverte dominicale pour moi, ce matin que je partage avec vous.

 

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14/05/2011

Les petits papiers

 

J'ai une grande tendresse pour cette "toune" là!

Je n'essaie même pas de savoir pourquoi!

Mais c'est tenace et un plaisir toujours renouvelé...

 

13/05/2011

orishas

 

 

 

 

du meilleur comme du pire

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 - Photo Laure K.-

 


 « Je suis capable du meilleur comme du pire, mais c'est dans le pire que je suis le meilleur ! » 

- Coluche -

 

 

saudade

 

 

12/05/2011

So you want to be a writer

if it doesn't come bursting out of you
in spite of everything,
don't do it.
unless it comes unasked out of your
heart and your mind and your mouth
and your gut,
don't do it.
if you have to sit for hours
staring at your computer screen
or hunched over your
typewriter
searching for words,
don't do it.
if you're doing it for money or
fame,
don't do it.
if you're doing it because you want
women in your bed,
don't do it.
if you have to sit there and
rewrite it again and again,
don't do it.
if it's hard work just thinking about doing it,
don't do it.
if you're trying to write like somebody
else,
forget about it.
if you have to wait for it to roar out of
you,
then wait patiently.
if it never does roar out of you,
do something else.

if you first have to read it to your wife
or your girlfriend or your boyfriend
or your parents or to anybody at all,
you're not ready.

don't be like so many writers,
don't be like so many thousands of
people who call themselves writers,
don't be dull and boring and
pretentious, don't be consumed with self-
love.
the libraries of the world have
yawned themselves to
sleep
over your kind.
don't add to that.
don't do it.
unless it comes out of
your soul like a rocket,
unless being still would
drive you to madness or
suicide or murder,
don't do it.
unless the sun inside you is
burning your gut,
don't do it.

when it is truly time,
and if you have been chosen,
it will do it by
itself and it will keep on doing it
until you die or it dies in you.

there is no other way.

and there never was.

 

- Charles Bukowski -


11/05/2011

Haute couture

Suite à une conversation fin de journée pour lui et nocturne pour moi, nous avons été amenés après bien des détours à parler des calembours, Black Angel and me. Je lui avouais aimer les jeux de mots de Raymond Devos, lui ne pas y adhérer, les trouvant vides de sens, et préférant et de loin bien au-dessus de la mêlée le grand Desproges, me rappelant backstage le fameux "Plus cancéreux que moi tu meurs!". J'ai eu envie alors de ré-entedre certains de ses sketches tous plus savoureux les uns que les autres et je suis tombée sur celui-là qui fait écho en moi pour mille et une raisons. Je vous laisse vous régaler, c'est collector et tellement vrai, j'adore!

 

 

 

10/05/2011

amertume

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- Raphaëlle Colombi -

 

" D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur."

- Oscar Wilde -

 

 

09/05/2011

Sous les yeux

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- Magritte -

 

" Qu'y a-t-il de plus difficile au monde? Ce qui te semble le plus aisé: Voir de tes yeux ce que tu as sous les yeux."

- Goethe -

 

 

08/05/2011

Julien Puzenat

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 J’ai rencontré Julien au pied du lit d’une amie chère à mon cœur. Je sais. C’est pas très bien de fureter et de jeter un œil quand on est invité mais la porte était ouverte et je ne peux résister à une pile de livres où qu’elle soit. Je suis irrémédiablement attirée, c’est plus fort que moi ! Là, chez elle, chez Christian au Bunker ou chez Laurence dans l’île, je ne peux m’empêcher d’y jeter un cil. C’est le tire qui m’a fait tilt, il paraît que c’est ce qui fait un livre, en tout cas ce qui fait qu’on s’y arrête, c’est vrai. Mon amie étant partie avec mon homme cueillir des herbes fraîches en décapotable pour la salade je ne sais où sur le domaine, je me suis installée, tranquille, au soleil, au milieu d’une verdure accueillante et des gazouillis du genre rossignols avec en main l’épine du désir de Julien Puzenat. L’effet fut immédiat, et la piqûre intense. Les mots de Julien m’ont tout de suite percutée. J’ai bondi comme un cabri hors de ma chaise, pas tout à fait longue, vers mon sac de vie, c’est comme cela que j’appelle mon sac à main, toujours plus que plein de tout ce qui me touche et m’importe dans l’existence. Il est particulièrement pantagruélique, plein, de carnets, clefs, photos, bouts de papier, crayons, rouges, parfum, et toujours un livre, en plus, si ce n’est, deux ! J’en extirpe le petit moleskine noir qui ne me quitte jamais pour relever à la hâte quelques phrases ainsi que les références de l’ouvrage palpitant tout chaud entre mes mains. Ni vu, ni connu, je le remets en place, j’ai parfaitement conscience que je transgresse,  je sais que mon amie le sais, je suis une curieuse insatiable mais tout autant respectueuse des choses telles qu’elles sont agencées et de l’ordre de tout à chacun. J’oublie de lui en parler parce qu’on part sur autre chose et surtout présente à ce que je vis, un repas délicieux; entre amis.


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En rentrant dans mon Nord natal, je fais un come back remarqué et glamour avec deux vers du dit Julien, j’apprends alors par mon ami Hervé, le mari de mon amie, un peu plus et même davantage sur ce poète qui m’était jusque là inconnu. Il me met en contact avec sa mère, Carole et là, la magie opère ; nous échangeons quelques mails, et elle m’envoie le recueil tant désiré de son fils mort trop jeune. L’épine continuait ainsi à faire son chemin. Peut-être est-ce là un signe du destin ou un signe de Julien ? Il a toujours, depuis son plus jeune âge écrit des poèmes, pourtant après son décès, on ne retrouvera que cette somme de 36 d’entre eux. Les mots parlent d’eux-mêmes et perdurent au-delà de la mort, c’est là toute leurs forces. L’histoire d’une épine du désir, devenu désir et puis plaisir à partager, à découvrir, à lire et relire.

 

Quelques poèmes tracés de nuit,

Le temps d’un souffle. 

- Julien Puzenat - 

 

Pour rester encore vivant de part ce monde.

 

 

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" Jette les étreintes de crainte

Lorsqu'elles veulent te posséder."

- Julien Puzenat -

 

 

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Pénombre et peur,

Les bas quartiers s'habillent de nuit

Non loin de la fenêtre.

Les réverbères jouent la rareté de leurs lueurs,

La lumière aplatie d'un manque d'intensité,

Se perd en halos.

La cité de la pénombre peut se nourrir des étincelles du jour,

Cependant demeure la solitude des ghettos.

Les âmes de chaînes et de haines se déversent

Sur les surfaces glacées par un froid aveugle.

Sexe, violence et rêve d'une nuit trop courte les tiennent,

Au bord de l'éveil d'une force illusoire.

Les cris se perdent, dans les dédales

Et la mémoire des ruelles,

De la cruauté de l'instantané.

 

- Julien Puzenat  -

 


07/05/2011

Le poète

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- Le poète - Ossip Zadkine -

 

 

" La lumière du poète est la contradiction. La poésie ne requiert pas d’adeptes mais des amants. Elle sème des ronces et des bris de verre pour que les mains qui la cherchent se blessent par amour. "

- Le fait poétique - Lorca -

 


 

06/05/2011

Rajiv et Renu

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Agés d'une vingtaine d'années, l'un et l'autre, ils s'aimaient, mais ils n'avaient pas reçu le consentement de leurs parents respectifs pour s'unir, parce que pas de la même caste. Ils se sont enfuis, Dimanche, de leur village de Nagla Khuru, dans l'état de l'Uttar Pradesh pour y revenir 24 heures plus tard, mariés et heureux, sans imaginer sans doute ce qui pouvait les attendre, sûr de la force de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, pensant sans doute que la puissance de leur amour les mettrait à l'abri du pire. Là, pourtant, à leur retour, une foule immense les attendait, une foule menée par la famille de la mariée ne pouvant viscéralement pas accepter l'affront au code ancestral de l'honneur familial, se sentant terni et souillé dans leur réputaion par cette union décidée librement. Tous, pierre à la main, les uns après les autres, la haine au ventre et la bave aux yeux ont lapidés le jeune couple d'amoureux jusqu'à ce que mort s'en suive...

L'amour mis à mort! C'est donc encore possible!

Une étude indépendante publiée en 2010 chiffrait à 900 le nombre de ces meurtres commis chaque année pour seulement trois états dans le Nord de l'Inde!

 

05/05/2011

Cet homme là, je le trouve top!

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" L'homme veut voir. La curiosité dynamise l'esprit humain."

- Gaston Bachelard -