24/12/2009
Noyeux Joël!
A vous toutes et tous. Faîtes vous plaisir!
Kiss.
Blue
08:46 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : art de vivre, amitié, partage, blog, rencontre, humain
23/12/2009
cadeau
14:14 - Lille -
Je viens de recevoir des mains de mon gentil et fringuant facteur mon petit colis de chez Pantoute, via les mers et les océans, j'en suis toute émue, toute chose, c'est un beau cadeau là à mes mains à défaut d'être au pied de mon sapin. Je me sens comme en présence d'un trésor, ça l'est, pour moi, c'est merveilleux de densité.
14:14 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : livres, cadeau, écriture, littérature, christian mistral, rencontre, québec, humain
de la création...
- Nicolas De Staël -
" La volupté de la chair est une des choses de la vie des sens au même titre que le regard pur, que la pure saveur d'un beau fruit sur notre langue, elle est une expérience sans limites qui nous est donnée, une connaissance de tout l'univers, la connaissance même dans sa plénitude et sa splendeur. Le mal n'est pas dans cette expérience, mais en ceci que le plus grand nombre en mésusent, proprement la galvaudent. Elle n'est pour eux qu'un excitant, une distraction dans les moments fatigués de la vie, et non une concentration de leur être vers les sommets. Les hommes ont du manger aussi, fait autre chose; indigence d'un côté, pléthore de l'autre, ont troublé la clarté de ce besoin. Ainsi ont été troublés tous les besoins simples et profonds, par lesquels la vie se renouvelle. Mais chacun pour soi-même, peut les clarifier et les vivre clairement. Sinon tous, du moins l'homme de solitude. Il est donné à celui-là de reconnaître que toute beauté, chez les animaux comme chez les plantes, est une forme durable et nue de l'amour et du désir. Il voit les animaux et les plantes s'accoupler, se multiplier et croître, avec patience et docilité, non pour servir la loi du plaisir ou de la souffrance, mais une loi qui dépasse plaisir et souffrance et l'emporte sur toute volonté ou résistance. Fasse que ce mystère, dont la terre est pleine jusque dans ses moindres choses, l'homme le recueille avec plus d'humilité: qu'il le porte, qu'il le supporte plus gravement! Au lieu de le prendre à la légère, qu'il ressente combien il est lourd! qu'il ait le culte de sa fécondité. Qu'elle soit de la chair ou de l'esprit, la fécondité est "une": car l'oeuvre de l'esprit procède de l'oeuvre de chair et partage sa nature... L'homme, me semble-t-il, est aussi maternité, au physique et au moral; engendrer est pour lui une manière d'enfanter, et c'est réellement "enfanter" que de créer sa plus intime plénitude."
- Lettres à un jeune poète - Rainer Maria Rilke -
10:54 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rainer maria rilke, littérature, poésie, vie, humain
22/12/2009
Hobo Blues
22:23 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : for you ...
autre chose encore...
Autre chose encore avant de faire une petite pause, la pause des fêtes qui consomme une énergie et une présence aussi, une discussion à blanc là avec mon aîné à parler de toutes ces loyautés familiales de toutes les difficultés qu'on peut avoir avec ce Noël qui rapproche reproche approche aussi et qui soulève à notre insu des tas de souvenirs en berne des tas de questions sans réponse et des tas d'attentes aussi si souvent inconscientes non formulées et obsolètes, non pas dans le sens qui n'ont pas lieu d'être mais qui ne sont plus dans l'ordre d'être reçues, plein de gens haïssent Noël ce que ça véhicule provoque et oblige et remue aussi, qu'on le veuille ou non cela nous ramène d'une manière inexorable vers l'enfance chacun la sienne certains de la chaleur des odeurs suaves et frétillantes des coeurs qui battent et des lumières dans les yeux, d'autres plus douloureuses lourdes et fabriquées pas de ces fêtes qui viennent vraiment des tripes mais qui se jouent un peu comme un poker menteur, pourtant l'amour l'emporte, l'amour l'emporte oui, celui qu'on veut bien exprimer et celui qu'on veut bien recevoir sous l'armure. Alors plus que du plaisir, ce plaisir de partager, il est de ces gestes si simples si doux à l'âme celui d'étre aimé entendu et accepté tel que l'on est et d'aimer ainsi en retour.
Et pour mes enfants, mes amis, et pour tous ceux que j'aime, je désire souhaite une fin de semaine riche vraie émotionelle et humaine au-delà des contraintes et obligations, une fin de semaine touchante et tendre...
14:25 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pensée, discussion, échange, amour, maternité, paternité, famille
du plaisir...
Cette tague des plaisirs fait du chemin dans ma tête et me donne à réfléchir en ces périodes troublées de fêtes, n'est ce pas justement le temps du plaisir, ne cherche-t-on pas à toucher ce qu'on aime en tentant de leur faire plaisir, n'y prenons nous pas nous-mêmes un malin plaisir!
Mon cheminement pourtant se niche ailleurs, c'est le plaisir honteux qui m'interpelle, bien sûr facile de botter en touche en affirmant l'assumer ou ne pas en avoir, n'apparaissent pas non plus en filigrane les multiples et variés plaisirs moins avouables, forcément, comme souffrir par exemple ou faire souffrir. Le plaisir n'implique pas uniquement la notion de "bien" ou de "bonheur" comme on voudrait le croire, on est tous fait d'enfer comme de ciel, le "Hyde" en moi prend un plaisir peu commun de raffinement et d'audace, d'imagination aussi pour se satisfaire parfois...
Quoiqu'il en soit honteux défendu inconnu charnel émotionnel intellectuel relationnel des sens ou inconscient du vivant de l'ici et maintenant du rêve de l'avenir, je me targue d'en être à pleine puissance pleine chair pleine vivance, un de ces êtres de plaisir.
Belles fêtes à vous tous!
Cheers!
09:54 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : réflexion, pensée du moment, émotion, humain, temps des fêtes, rencontre
21/12/2009
délicatesse
- Edgar Degas -
" Une danse est un poème "
- Denis Diderot -
12:57 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : art, peinture, poésie, grâce, finesse, mouvement
20/12/2009
"Faire l'ange"
Il a neigé par chez nous pas mal depuis quelques jours mais cette nuit plus qu'à l'accoutumée et un grand lit blanc soyeux a recouvert toute la ville de Lille et la campagne alentour, magnifique!
Il m'a dit "va donc faire un ange blanc dans ta neige feutrée", ouate épémère si rare chez nous de cette épaisseur même au Nord. Faire l'ange... Il m'a dit encore "tu sais ce que c'est bien sûr" alors que je faisais sans rien oser dire une découverte de taille formidable et si étonnante; des souvenirs de neige j'en avais bien du temps où j'étais une sale gamine blondinette à la fifi brindacier au coeur rose et au corps gracile, des inoubliables batailles de boules avec mon frangin où je finissais toujours en larmes rageuse d'en prendre plein la figure, pis les bonhommes de neige aussi j'adorais ça les élaborer et plus encore les accessoiriser carotte pour le nez, petits cailloux pour les yeux et les boutons de la veste fictive branchages divers pour la tignasse éflanqué d'un balai et parfois d'une brouette pour trimballer une ribambelle d'autres mini bonhommes tout serrés les uns contre les autres, mais faire l'ange dos contre terre agiter les bras pour en imprimer les ailes j'avais jamais entendu parler ni tenté. J'ai d'abord cru à une sorte de poésie neigeuse et sucrée mais que nenni une réelle pratique aboutie et artistique. Il m'a fallu m'équiper dare dare enfiler mes bottes ma doudoune ma tuque mon gros cache-nez tricoté main et mes mitaines toujours préférées aux gants même si je me géle le bout des doigts pour me lancer à corps perdu dans le froid de ce Dimanche lumineux.
Ben si pas si facile je dois dire à réussir, et la première fois j'étais bien déçue du résultat, j'ose même pas vous dire le ridicule de mon envolée en comparaison à celui d'un ange expérimenté, voyez vous même celle d'un as du battement d'ailes;
alors j'ai décidé de me parfaire et comme il doit tomber encore quelques centimétres demain dans la nuit réitérer l'opération au petit matin du mardi comme on dit par icitte. Quel beau et magique résultat, quelle sublime esquisse que cette empreinte agitée qui méne au ciel...
Merci pour cette superbe découverte Black Angel, un beau cadeau pour ces fêtes indeed! Que c'est beau!
18:24 Publié dans amitié | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : amitié, découverte, christian mistral, neige, ange, enfance, plaisir
La tague des plaisirs
Une petite dernière avant les fêtes, née chez les soeurs impertinentes qui n'ont pas repeuplé le Québec, reprise délicieusement chez Patrick Dion, voici la tague des plaisirs savoureuse et si poétique pour finir en beauté cette truculente riche torturante et inattendue année 2009, je m'y colle pour votre plaisir et le mien aussi...
Un plaisir des yeux? Le corps de l'aimé, ses mains, le désir dans ses yeux.
Un plaisir que l'on partage? L'amour, un bon repas avec du bon vin et de bons amis au son d'une bonne musique, une correspondance.
Un plaisir d'enfance? De la mienne, pas simple mais de celles de mes enfants, leurs rires et leurs joyeusetés.
Un plaisir odorant? N°! Et tant d'autres, suis très olfactive.
Un plaisir égoïste? Du bout des doigts.
Un plaisir de l'oreille? Satie, Chopin, Mozart, Les Beatles, Le Fado, la musique, quand il me sussurre des mots doux, le ressac, le vent dans les feuilles, le son de leurs baisers sur ma joue, les soupirs d'aise.
Un plaisir charnel? J'hésite, me tâte, le bain moussant aux huiles essentielles au feu de la bougie ou le massage des pieds jambes dos échine cuir chevelu...
Un plaisir inconnu? Etre un homme.
Un plaisir du goût? Le baiser.
Un plaisir anachronique? Chanter à tue-tête, faux sans doute, mais pas grave c'est dans ma voiture!
Un plaisir qui ne coûte rien? Respirer.
Un plaisir honteux? Aucun, j'assume tous mes plaisirs, et ne trouve rien d'honteux là-dedans, au contraire...
Un plaisir hors de prix? Un linceul de chez Dior! Je plaisante, un piano un Steinway de concert avec le loft pour qu'il respire.
Un plaisir défendu? Manger avec les doigts.
Un plaisir surestimé? Posséder.
Un plaisir à venir? Montréal!
Si c'est son bon plaisir il fera le mien, en souvenir de tous ceux que nous avons eu et aurons et du plaisir de les prendre, je tague mon cher Christian Mistral et sa douce si elle veut y jouer de concert même si je sais qu'il déteste cela par dessus tout.
Par plaisir et pour le plaisir, avec seigneuresse je tague également: Venise (à nouveau), Carole, Lyse, Sandy, Anne celle des Ocreries, Mû, Brigitte, Laure K, Saravati, Baltha, Maxime, Claudio, Didier, Françis, Bird, Gaétan Bouchard (avec les sacres, please), Stéphane Ranger (ici ou chez lui, j'insiste), Mc Doodle, Milena, É, Rainette, Hoplite et Yvan le Terrible.
Ce serait un immense plaisir, de partager les plaisirs ici de mon ami Jalel, Giulio, Pier Paolo, Christiane et Sylvaine, s'ils y prenaient du plaisir... De ma belle Hondée, ce cher Hervé, du Passant en passant, de Plumitif s'il passe, Démonio s'il ne m'a pas oubliée et tout ceux qui prennent du plaisir à lire écouter voir ici.
A nos plaisirs passés et à venir!
Helenablue.
10:51 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (56) | Tags : blog, tague, jeu, plaisir, rencontre, humain
besare el suelo for ti
00:13 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : musique, chanson, luz casal, humain, rencontre, amour, amitié
19/12/2009
songes d'une nuit d'hiver...
14:16 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rêve, voyage, nuit, ailleurs, pensées
L'ours blanc de François Pompon
Pendant des années, Pompon est l'un des praticiens les plus recherchés de Paris, taillant le marbre pour Auguste Rodin et pour Camille Claudel. Mais à partir de 1905, par réaction à l'expressionnisme rodinien, Pompon abandonne la figure humaine au profit des animaux qu'il observe au Jardin des Plantes : l'Ours blanc est le plus bel aboutissement de cette veine et c'est lors de sa présentation au Salon d'Automne, en 1922, que l'artiste obtient tardivement son premier succès public, à l'age de 67 ans.
Eliminant l'accessoire et le détail, il abandonne tout rendu réaliste pour s'attacher à "l'essence même de l'animal". Cette économie de moyen donne à l'oeuvre une présence qui trouve sa véritable force dans l'échelle monumentale. Loin de l'anecdote, elle révèle la recherche d'une intemporalité, d'une permanence : sous les dehors silencieux des formes pleines, l'univers de la sculpture lisse devient le lieu d'éclosion d'une aspiration à la forme universelle. "Je conserve un grand nombre de détails destinés à disparaître, disait Pompon. Je fais l'animal avec presque tous ses falbalas. Et puis petit à petit, j'élimine...". Colette était frappée par les pattes "épaisses et muettes" de ses animaux.
Les sculptures de Pompon se caractérisent par une appréhension intuitive, des formes aux contours arrondis, un refus de la géométrie, un goût pour les matériaux traditionnels. "J'aime la sculpture sans trou ni ombre" disait-il, privilégiant les pierres claires, sans obstacle à la coulée du jour sur les volumes.
Rodin lui avait appris la maîtrise des profils, le rendu du mouvement agglomérant plusieurs gestes pour en concentrer la puissance. Pompon entre ainsi dans une tradition classique de la sculpture que l'on peut suivre d'Aristide Maillol à Constantin Brancusi. Dans le panorama de la sculpture entre 1900 et 1914, il sut trouver une alternative à la déconstruction cubiste. © Musée d'Orsay
11:51 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pompon, sculpture, musée d'orsay, art deco
18/12/2009
femmes bleues
22:12 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sculpture, verre, art, femmes, rencontre
Il y a des jours où les mots sont de trop
J'ai beaucoup aimé cette note de Gaétan Bouchard, notre ami Butch, je ne la pensais pas prémonitoire pour lui et son art... Et parce que je ne suis pas du tout insensible à ce langage, que je trouve particulièrement truculent et riche, tonique aussi, savoureux, bon cela m'est très personnel j'avoue je ne cherche pas à vous convaincre mais quand même il y a une petite musique... Je me fais ici le relais de la publication pirate que produit Christian Mistral sur son blog, les fameux "mots de trop" de Gaétan, ceux qu'il ne faut pas écrire à ce qu'il paraît...
TEXTE INÉDIT QUI COMPORTE UN TITRE
Un gars qui écrit des livres m'a laissé entendre que j’pourrais publier un texte inédit qui comporte un titre dans la revue Mollusque, une revue de littérature toé chose.
C'est un numéro thématique sur les Sauvages. Hostie, j'en suis un. Ça tombe bien.
Ça fait qu'après m'être gratté la tête une couple de fois, j'me su's dit que j'pourrais ben torcher un p'tit que'que chose pour Mollusque.
D'abord, mon père disait qu'i' était pas un Sauvage pis qu'les Bouchard v'naient d'la Normandie.
Fuck, i' v'naient même pas d'la Normandie les Bouchard! I' v'naient comme i' pouvaient quand l'occasion s'présentait. Pis i’ d’vaient v’nir souvent parce qu’i’ étaient dix-neuf enfants du côté d’mon père.
La mère de mon père était une Sauvage, une Algonquine ou, comme on dit à c't'heure, une Anishnabé. A v’nait d’la réserve d’Oka. Le père de mon père a grandi à deux miles de Métis-sur-Mer. Pis du côté d’ma mère, c'est pareil. Des descendants d'Acadiens métissés de Micmacs qui vivaient à Sainte-Clothilde-de-Horton su' l'bord d'la track, comme des Gitans.
Nous autres, des Bouchard d'la Normandie? Christ de joke de curé, oué... D'la christ de marde. On nous a pâlis maudit calvaire de pompier sale! Comme si on était des Juifs sous l'occupation allemande, en France, en 1944. Pâlis pour notre bien, bien sûr. Pour ne pas passer pour des hosties d'Sauvages. J'm'appelle pas Simon Ben Gourion mais François Dupont! J'm'appelle pas Makwa Grizzli mais Gaétan Bouchard!
Ces hosties de curés-là ont toutte faitte pour crisser ça dans 'a tête de mon père, qu'on n'était pas des Sauvages, mais des chevaliers de la table ronde, avec une fleur-de-lys dans l'cul.
Tabarnak! On a gardé de nos racines que le paillard français qui a trempé sa bite dans 'a p'lote de nos grands-mères. Maudit christ de saint-cibouérisation d'calice!
Ça fa' qu'un m'ment d'nné e'j'me su's dit qu'c'était assez. Toutte disait que j'étais un Sauvage. C'était écrit dans ma face saint-chrême, dans 'a face de mon père, de mes frères, de ma mère, de mes ancêtres. On était des Métis calice! Pis on l'est d'venu, avec des cartes toé chose pis toutte le kit.
Mon pays, c'était encore l'hiver. Mais c'était aussi l'île Mékinak, l'Île de la Tortue. Pis j'me su's mis à comprendre plein d'affaires sur moé et mon pays. D'abord que je ne savais rien de Saint-Laurent et Saint-Maurice. Comme tout le monde autour de moé. C'qui fait que j'ai rebaptisé mes noms de lieux : le fleuve Magtogoek, la rivière Métabéroutin, pis toutes sortes d’affaires de même. Pis ça fait juste commencer. C'est pas fini. Christ que non c'est pas fini.
J'me suis mis aussi à écouter les arbres. Fuck, c'est pas d'ma faute, mais nous autres les Sauvages on sait qu'i’ nous parlent, les arbres, les roches pis toutte le reste, juste parce que c'est comme ça. Nous sommes animistes, ouais. On pense qu'i' a d'la vie dans toutte. C'est ben dur à comprendre ça, hein?
Moé, les arbres me parlent. Pis i' m'disent crissez-nous don' patience tabarnak!
-Arrachez pas mon écorce torrieu! Fendez-moé pas en quatre pour rien! Wo! Menute! J'su's pas tout seul là-dedans... J'fais vivre des oiseaux, des moénaux, des pas beaux... Toutes sortes d'affaires de même... Christ! Wake up!
Ouin, ouin. Les arbres me parlent. Pis si j'peux prendre une feuille de moins, j'va's l'faire. Pour être en parfaite symbiose avec le Grand cercle de la vie.
Ça se pourrait donc que mon texte ne soit pas publié dans Mollusque pa'ce qu'i' faudrait que j'leu' z'envoie une version imprimée par courrier postal, aux éditions Diptyque, à l'adresse de j'sais p'us trop qui, à Monrial. C'est sûr que j'f'rai pas ça.
Moé j'aime trop les arbres pis ça m'tente pas d'imprimer ça sur papier quand toutte se fait si simplement de nos jours par les voies électroniques. Hostie on n'est plus au temps des mandarins. C'est pas des rapports à doubles interlignes que j'fais, mais d'la littérature.
-Hostie d'Sauvages! qu'i' vont s'dire en r'cevant mon texte. Faut toujours qu'i' fassent chier en plus qu'i' savent pas boire!
Ben oui, ben oui.
Vous vous attendez à quoi, que j'vous liche le cul?
No way.
J'su's un Sauvage hostie.
Wou-wou-wou-wou-wou-wou!
Makwa Grizzli
Alias Gaétan Butch Bouchard
09:43 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : pensée du moment, blog, mots, joual, littérature, musique, firmament
17/12/2009
Green
- Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
- Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
- Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
- Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
- J'arrive tout couvert encore de rosée
- Que le vent du matin vient glacer à mon front.
- Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
- Rêve des chers instants qui la délasseront.
- Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
- Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
- Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.
- Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
- Paul Verlaine -
14:23 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, amour, tendresse, amitié, rencontre, partage, humain
16/12/2009
blue nude
Voilà que ça me reprend, je le sens poindre le bout de son museau inévitable et insondable vague à l'âme, récurent aussi toujours à l'approche des fêtes un syndrome anniversaire me dirait le psy, quelque chose qui se répète comme ça lancinant et prévisible et pas moyen d'en réchapper, pourtant je le sais, j'ai la connaissance du pourquoi du comment, je sais l'expliquer lui donner un sens mais pas l'empêcher de faire son travail de sape sur mon moral mon appétit ma combativité. Bientôt je serais nue face à cette angoisse ce désespoir envahissant et stérilisant ces idées noires plus noires que la noirceur d'un passé que j'ai épluché et ménagé de fond en comble. Mais il est de ces émotions poison qui s'accrochent de ces résistances au changement tenaces de ces réminiscences assassines qui me vampirisent et m'enlèvent ma force vive l'inépuisable énergie que j'ai de vivre trouve là un obstacle à sa mesure.
Je relisais un article tantôt sur ce fameux concept de résilience, à priori possible pour les individus ayant reçu beaucoup d'amour dans leur enfance, ça m'a déroutée, l'amour peut-il prendre des visages d'horreur et de négation de l'autre, l'amour peut-il naître d'une perversité d'un mensonge et s'en nourrir, l'enfant que j'étais a-t-elle malgré tout pu avoir accès à cette quote-part nécessaire à sa survivance, toujours cette volonté insatiable de séparer le bon grain de l'ivraie qui prend parfois le dessus comme là présentement, je sens le fiel du manque de l'abandon de la dénégation du supplice de l'équation infernale revenir incidemment, que puis-je donc alors faire face à tous ces sentiments dfficiles et parfois encore haineux qui se bousculent au portillon de mon coeur, et toujours comme par enchantement ou maléfice à quelques jours de la fête de Noël! Mais je progresse, mon corps lui est relativement laissé en paix, il y a encore quelques années cela me mettait dans des états de fébrilité tellement intenses que je montais jusqu'à des degrés de fièvres enfantines et des maux de dos à s'arracher la colonne, c'est plus soft aujourd'hui, juste l'esprit qui s'alourdit et la joie qui disparait, les boyaux qui se tordent et le temps de sommeil qui s'allège les rêves laissant soudain leurs places de premier choix à des visions cauchemardesques, toujours les mêmes.
C'est difficile de se sentir nue vulnérable et à la merci de vieux démons pas encore complètement anéantis, ces ombres du passé qui viennent obstruer le présent généreux et la vision vivante et créative de la vie, difficile et douloureux.
22:22 | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : état d'âme, blues, matisse, peinture, vie, humain
voyage
" J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot."
- Honoré de Balzac -
09:25 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pensée du moment, littérature, voyage, lecture, mots, rencontre, art
15/12/2009
street art
22:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blu, street art, art, peinture, message, humain
There for you
"There For You"
When it all went down
And the pain came through
I get it now
I was there for you
Don't ask me how
I know it's true
I get it now
I was there for you
I make my plans
Like I always do
But when I look back
I was there for you
I walk the streets
Like I used to do
And I freeze with fear
But I'm there for you
I see my life
In full review
It was never me
It was always you
You sent me here
You sent me there
Breaking things
I can't repair
Making objects
Out of thoughts
Making more
By thinking not
Eating food
And drinking wine
A body that
I thought was mine
Dressed as Arab
Dressed as Jew
O mask of iron
I was there for you
Moods of glory
Moods so foul
The world comes through
A bloody towel
And death is old
But it's always new
I freeze with fear
And I'm there for you
I see it clear
I always knew
It was never me
I was there for you
I was there for you
My darling one
And by your law
It all was done
- Léonard Cohen -
En concert à Lille le 3 Mars 2010.
17:53 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : leonard cohen, chanson, poésie, amour, amitié, humain
14/12/2009
Henri Matisse
- Henri Matisse -
Une peinture personnelle et riche en couleur, unique, ce qui captive Henri Matisse et qui fait de lui un peintre à part c'est cette magie des formes et des couleurs. Peu d'artiste ont su traverser près d'un demi siècle aussi tumultueux en gardant une même ligne directrice, Matisse est l'un d'eux complètement à sa recherche picturale il ne laisse rien transparaître des deux guerres qu'il a traversé dans son oeuvre, il a pu ainsi tout à son art s'isoler des drames qui l'entourent et exprimer avec toujours plus de force, de raffinement, d'économie aussi l'émotion qui envahit l'âme dans sa profondeur.
Après un été passé à Collioure, où le soleil éclatant fait jaillir les couleurs pures sur la toile, Matisse et ses compagnons, que l’on surnomme « fauves », exposent au Salon d’Automne des œuvres qui font scandale, en particulier La Femme au chapeau.
Mais la période fauve est de courte durée dans l’œuvre du peintre : avec La Joie de vivre(1905-1906), Matisse revient peut à peu au dessin, puis atténue la vigueur de ses coloris (Luxe I, 1907). A la veille de la guerre, ses toiles atteignent à un dépouillement frôlant l’abstraction, notamment lorsqu’il explore le thème ambigu de la fenêtre (Porte-fenêtre à Collioure, 1914). Dans les années 1920-1930, installé à Nice, Matisse peint un univers intimiste et sensuel, où des motifs orientaux viennent animer ses compositions décoratives.
Jouissant d’une reconnaissance internationale, le peintre reçoit la commande des vitraux de la chapelle de Vence (1948), et ne se consacre plus qu’aux gouaches découpées, qui lui permettent d’allier peinture et sculpture (La Tristesse du roi, 1952).
Matisse aura eu une influence considérable sur l’abstraction de la seconde moitié du XXe siècle, en particulier sur un artiste tel Mark Rothko.
"On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux."
- Henri Matisse -
Matisse ne part pas en voyage, ne fait pas de randonnées, il se rend en un lieu précis dans l'espoir de trouver réponse à une question picturale. S'il va à Londres en 1898, c'est " spécialement pour voir Turner " après trois étés bretons durant lesquels il a pu se familiariser avec la peinture de plein air. S'il embarque pour Ajaccio dés son retour d'Angleterre, c'est pour peindre comme bon lui semble loin de l'école et des salons. Le voyage est pour lui une manière de recul, il rend la liberté au peintre. Quand il séjourne à St Tropez en juillet 1904, il ne renoue pas seulement avec le voyage corse, il se met une nouvelle fois à l'école du post-impressionnisme pour sortir de l'impasse des quatre années précédentes ; L'été suivant, il sera à Collioure, pour se libérer d'une méthode dont il avait expérimenté les limites et s'immerger enfin dans le paysage méditerranéen. S'il se rend en Algérie en 1906, c'est sur les pas des écrivains et des peintres, à la recherche d'un Orient qui ne cessera de l'inspirer. C'est à Munich en 1911 qu'il en aura la révélation. L'Orient de Matisse ne doit rien ou presque à celui des orientalistes.
Voilà ce qu'il dira de son voyage à Tahiti:
" Au cours de mon voyage, tout en étant fortement impressionné par ce que je voyais tous les jours, j'ai pensé à plusieurs reprises à mon travail laissé en train. Je pouvais même dire que j'y pensais constamment. En rentrant à Nice, cet été pour un mois, je repris mon tableau et j'y travaillais tous les jours. Quand on a travaillé longtemps dans le même milieu, il est utile d'arrêter à un moment donné la marche habituelle du cerveau par un voyage qui en repose certaines parties et en laisse affluer tant d'autres. Et puis cet arrêt permet un recul, par conséquent un examen du temps passé. On reprend son chemin avec plus de certitude quand la préoccupation de la partie antérieure du voyage n'ayant pas été détruite par la quantité d'impressions reçues du monde nouveau dans lequel on s'est plongé, reprend possession du cerveau."
" L'ivresse des pays comme Tahiti est possible sur le cerveau d'un homme en formation chez lequel les différentes jouissances se confondent ( c'est-à-dire quand il a senti la rondeur voluptueuse d'une tahitienne, il s'imagine que le ciel est plus clair ). Mais quand l'homme est formé, organisé, avec le cerveau ordonné, il ne fait plus ces confusions et il sait davantage d'où lui vient son euphorie, sa dilatation. "
11:01 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : peinture, henri matisse, art, émotion, voyage, tahiti, rencontre, humain