Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2011

Femme

Female, au fond je me rends compte que je préfère ce mot en anglais, depuis toujours. J'ai voulu être un homme, avoir un sexe d'homme, penser comme un homme, réagir, agir ou ne rien faire, en tout cas en être. Ché pas, j'avais cette impression intrinsèque que c'était plus facile et moins contraignant en tout cas moins vulnérable d'être de sexe masculin plutôt que féminin. Je voulais ardemment dans mes pensées nocturnes que me pousse un pénis, comme ci cela allait me permettre d'être et de faire comme je veux, juste être.

J'ai révisé ma copie. Pas plus facile d'être un homme qu'une femme en ce monde. Sans doute plus facile encore pour un membré d'exister et d'agir, mais au fond pas aussi simple que cela semble être. Le pénis pour moi n'a jamais poussé, et ma féminité, elle, par contre, a immergé, m'en jetant en pleine figure et en brassée des j'en veux et des encore et des magne toi le fessier!

Pourtant je reste réservée. Pas l'un qui l'emporte sur l'autre comme veut nous l'inculquer la grammaire. Non, juste, un échange de bon procédé. On est pas pareil, mais on est pas si différent non plus, cette histoire débile des hommes qui viennent de Mars et des femmes de Vénus, je n'y adhère pas. Je crois sincèrement qu'il est plus que temps qu'on écoute et qu'on aime la femme pour ce qu'elle est, et non pour ce qu'on aspire à ce qu'elle soit. Pas une chimère, pas un paradis inaccessible, pas un rêve, pas Vierge, ni sainte, ni ange, ni démon, juste, un être humain humaine.

C'est ainsi que je me vis.

C'est ainsi que j'apprends à m'aimer et que je tends à l'être.                                                  

Telle.

Entière.

Femme, female.

 

un baiser

Le_Baiser.jpg


podcast

- Laîs -

 

30/03/2011

...

 

 

29/03/2011

edwem*

mitoraj27.jpg

- Igor Mitoraj -

 

 

" La patience creuse le marbre " 

- proverbe tunisien -

 

 

 

* edwem: patience


28/03/2011

art fair

Ce n'est pas une foire immense, elle est à échelle humaine et se déroule pas très loin de chez nous au Grand Palais, alors, sur une impulsion de Pat, nous y avons passé quelques heures ce Dimanche, après avoir une nouvelle fois voté pour les cantonales, le bureau de vote est sur le chemin, c'est l'école maternelle qui est réquisitionnée pour l'occasion; ça m'émeut toujours, ça donne un sens de plus au bulletin que je mets dans l'urne, n'est-ce-pas l'avenir qu'on bâtit ou qu'on influe avec ce droit d'exprimer son choix, même s'il n'est pas toujours des plus faciles ni des plus aisés parce que le paysage politique nous parait rétréci voire incomplet? Toujours est-il qu'après avoir admiré les dessins d'enfants dont je suis friande, nous nous sommes bras dessus bras dessous sous un soleil frais et printanier avancés jusqu'à la foire de l'art, cru 2011. 

Tout bouge dans ce quartier entre la ville et le périphérique, depuis l'arrivée de la gare du TGV, il s'est construit pas mal d'immeubles pas tous d'un goût très sûr, certains que je trouve très laids mais avec une volonté écologiste affichée d'insuffler des espaces verts, ce qui je dois bien le dire humanise quand même l'ensemble plutôt minéral et abrupt. L'art est aussi dans la rue, plus qu'on ne le pense d'ailleurs, c'est une question de regard. Là sur le chemin, toute une palissade préservant un chantier en cours nous fait passer de saison en saison comme pour rire, du Vivaldi en image, comme dans un studio photo en plein air, on peut passer de l'hiver à l'été en quelques centimétres, l'art fair ne fait que commencer.

securedownload-25.jpeg

securedownload-24.jpeg

securedownload-2.jpeg

C'est la deuxième fois que j'y baguenaude, je l'ai loupée l'année dernière, et je l'avais sillonnée avec un ami cher, celle d'avant; il a déménagé depuis et parfois il me manque, j'aimais bien nos échanges artistiques et amicaux, la distance a distendu nos discussions mais pas nos liens de coeur, pas encore. Loin des yeux, loin du coeur... cette phrase me fait toujours un peu peur, même si elle a sans doute sa part de vérité; l'amour, l'amitié... c'est comme un grand jardin, ça s'entretient...Il y avait pas mal de monde pour une foire d'art contemporain, c'est finalement réconfortant de voir que ça mobilise, beaucoup de gens avec des enfants, beaucoup de jeunes aussi... Je ne pensais pas y voir autant d'oeuvres émouvantes, c'est tellement hétéroclite et inattendu parfois dans ce genre d'endroit! Mon premier coup de coeur je l'ai partagé étonnamment, sans m'en rendre compte tout de suite avec une connaissance plutôt fraîche. Nous étions tellement l'un et l'autre dans la contemplation de la toile de cette artiste, tous les deux chacun en communion avec l'oeuvre et ce qu'elle nous procurait comme sensation qu'il nous a fallu quelques minutes pour nous rendre compte que nous étions l'un près de l'autre, surpris et troublés d'avoir partagé un tel moment spontanément ensemble, c'était étrange; nous nous sommes serrés la main comme de coutume mais plus tout à fait de la même manière comme si nous partagions alors un secret en commun. Les toiles d'isabelle Vialle sont d'une rare intensité, une tessiture bien particulière, elles m'ont beaucoup touchée.

securedownload.jpeg

securedownload-1.jpeg

securedownload-3.jpeg

securedownload-4.jpeg

securedownload-5.jpeg

- Toiles d'Isabelle Vialle - 

 

Dans ce genre d'endroit, on fait forcément des rencontres, et j'ai été heureuse d'y retrouver une amie galeriste, Guylaine, qui a vraiment toujours une belle sélection d'artistes et avec laquelle je partage souvent le regard. Notre amitié s'est construite dans le temps, elle en est encore à ses balbutiements, je l'habille depuis quelques années maintenant et nous nous ouvrons doucement l'une à l'autre. Je ne désespère pas de voir un jour Pat exposer chez elle, quand il se sentira prêt, en attendant il partage lui aussi sa sensibilité, et c'est précieux si un jour il doit se passer quelque chose entre eux. Une pièce a d'ailleurs vraiment retenu son attention, je n'ai pas noté le nom de l'artiste, lui non plus, à l'occasion j'essaierai d'en savoir plus.

securedownload.jpeg

 

Juste en face de cette "délicatesse", le contraste. L'art fait aussi dans l'humour et dans le mélange des genres, Guylaine nous disait qu'à la longue ça lui donnait plutôt mal au crâne, il faut bien dire qu'il y avait de quoi au milieu de toutes les "vanités" dont le stand regorgeait.. néanmoins ces deux boîtes sur dimensionnées m'ont bien fait rire le temps d'un coup d'oeil, j'ai aimé en bonne française, le jeu de mot, doux leurres...

 

securedownload-17.jpeg

securedownload-8.jpeg

... et, les mélange de genre peuvent avoir aussi des effets inattendus et stimulants!

securedownload-23.jpeg

Inattendus et élégants...

securedownload-9.jpeg

C'est une pièce de César et en arrière plan quelques Dodeigne, plus connu chez nous pour ses sculptures, il vit à deux pas d'ici.
Au milieu de tous ces nouveaux artistes inconnus, il y a toujours quelques oeuvres d'hommes et de femmes plus ancrés dans le paysage, là une pièce de Combas, quelques toiles de Miss.Tic avec son humour à l'emporte pièce, celui de Ben , aussi toujours en quelques mots comme " l'art est le sexe", quoique ça aurait aussi pu être le sexe est de l'art. Il y avait aussi une exposition rendant hommage au monde imaginaire de Folon, un délicieux et poétique voyage dans le monde imaginaire et aérien de cet artiste qui a baigné notre enfance pour la plupart d'entre nous.
Entre tous ces artistes connus, on trouve des trésors comme ce bronze d'un artiste ghanéen perdu au milieu d'un fatras à l'africaine d'une galerie parisienne au nom enchanteur de " musée des arts derniers". Si j'avais eu devant moi, d'avance dans mon porte-monnaie un beau gros billet vert, je me serais sans doute laissée tenter par cet objet qui m'a interpellée.

securedownload.jpeg

 Mais mes coups de coeurs furent multiples, et nombreux finalement, la pêche à l'émotion fût bonne, je suis rentrée ragaillardie et enrichie. Je ne regrette pas l'insistance de Pat qui, lui, voulait sentir ce qui animait ses contemporains en matière de peinture et qui voulait aussi sans doute faire une analyse plus poussée des techniques employées. C'est vrai que moi, je ne préoccupe pas franchement de la technique, seul compte l'aboutissement, j'entends par là: l'émotion ressentie; peu m'importe, au fond ce que l'individu a utilisé comme stratagème ou l'immensité du travail fourni ou la nature des matériaux, l'émotion est un tout, je crois qu'en fonction de chacun elle englobe l'ensemble. On ne voit pas tous les mêmes choses, on ne les ressent pas non plus à l'identiques, il y en a pour chacun d'entre nous, pourtant certaines oeuvres fédèrent plus que d'autres, elles sortent du lot. Sans doute cela pourrait-il s'expliquer, leur côté universel sans doute. On en parlait avec Guylaine... cette toile sans titre de Zhang Haiying par exemple m'a émue et beaucoup d'autres âmes aussi!

securedownload-7.jpeg 

- Zhang Haiying - Sans titre- Huile sur toile -

 

 Julie Lemontey, avec ses toiles japonisantes, a éveillé mes sens, je suis restée un moment devant, comme en suspend...

 

securedownload-15.jpeg

securedownload-12.jpeg

Ce tableau au vêtement rouge plus précisément est peint sur un vieux drap de lin, elle utilise d'ailleurs la broderie en l'intégrant à sa toile. Evidemment toute à ma contemplation, je n'avais pas remarqué ce détail que l'oeil averti de mon homme avait derechef décelé. 

securedownload-14.jpeg

securedownload-13.jpeg

securedownload-16.jpeg

- Toiles de Julie Lemontey - 

 

Pat lui a été attiré par les recherches de Phil Billen, artiste du Sud de la France et défendu par une galerie de Bruxelles. C'est l'association des différents matériaux qui lui ont plu, je crois, notamment l'utilisation de vieux morceaux de bois usés et réappropriés.

securedownload-22.jpeg 

securedownload-10.jpeg

securedownload-11.jpeg

- Oeuvres de Phil Billen -

 

C'était juste avant de sortir. C'est l'image avec laquelle nous sommes repartis le coeur plus gonflé et l'esprit en goguette, quoi de plus naturel pour de tels amoureux du bleu. Le sien claque, brille, scintille de l'intérieur et vous emmène; son nom à rallonge, Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie, ne gâche même pas le voyage, au contraire, la force de son bleu vaut vraiment le détour, les pigments utilisés purs lui donne une intensité et une profondeur difficile sans doute à ressentir au travers d'une image, l'espace est immense, la toile aussi, une belle manière de finir cet "art fair" dans la lumière... et dans le Blue!

 

securedownload-18.jpeg

securedownload-19.jpeg

securedownload-21.jpeg

securedownload-20.jpeg

 - Toiles de Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie -

 

27/03/2011

bonne nuit petits et grands

 

 

 

pensées printanières

4377306834_266bdc9506.jpg

 

26/03/2011

Calling You

 

 

25/03/2011

black blues

img-fonds-decran-blue-wallpaper-juliomino-9957.jpg

 

 

On passe, repasse et trépasse. On se sent si utile parfois dans la vie de quelqu’un et pourtant tellement vite, la trappe se profile, on est que de passage! On se voudrait imputrescible, on est que faillible, remplaçable et fragile ! Quelle diable d’idée nous fait penser qu’on est unique, indispensable, incontournable, irrésistible ? Rien qu’une pensée magique qui agite notre égo en mal d’être, ou en devenir.

Je ne me sens pas de cette nature pourtant j’ai parfois succombé au chant des sirènes, j’aime à penser que la vie serait bien moins facile sans moi, et je me trompe. Tout le monde oublie tout, tout le monde recycle, tout le monde s’adapte à presque tout, c’est une forme saine de survie, mais c’est aussi une forme malsaine d’être à autrui, et à soi-même…

J’ai le sentiment d’avoir consacré ma vie à celle des autres, je voudrais aujourd’hui modestement penser à la mienne, mais c’est bien plus compliqué que ça n’en à l’air, tout le monde s’habitue à tout, même à votre sacrifice, sans mesurer que peut-être un jour, ce sacrifice prendra fin !

Le changement fait partie de la vie, mais le changement est difficile, douloureux et incertain. Inéluctable.

 

 

24/03/2011

L'uomo

 

L'uomo

 
Le piante, da quelle di seta fino alle più arruffate
gli animali, da quelli a pelo fino a quelli a scaglie
le case, dalle tende di crine fino al cemento armato
le macchine, dagli aeroplani al rasoio elettrico
 
e poi gli oceani e poi l'acqua nel bicchiere
e poi le stelle
e poi il sonno delle montagne
e poi dappertutto mescolato a tutto l'uomo
 
ossia il sudore della fronte
ossia la luce nei libri
ossia la verità e la menzogna
ossia l'amico e il nemico
ossia la nostalgia la gioia il dolore
 
sono passato attraverso la folla
insieme alla folla che passa.

 

 - Nazim Hikmet -

 

 

L’Homme

 

Les plantes, les plus soyeuses comme les plus ébouriffées,

Les animaux à fourrure tout comme ceux à écailles,

Les maisons, depuis les tentes en crin jusqu’au béton armé,

Les machines, qu’elle soient avions ou rasoir électrique,

 

Et aussi les océans, ainsi que l’eau dans le verre

Et ensuite les étoiles,

Et puis le sommeil des montagnes,

Et partout mélangé à tout cela : l’homme,

 

À savoir la sueur au front,

À savoir la lumière dans les livres,

À savoir la vérité et le mensonge,

À savoir l’ami et l’ennemi,

Partant, la nostalgie, la joie et la douleur

 

Je suis passé à travers la foule

Ensemble avec la foule qui passe.

 

- Nazim Hikmet - Traduction Giulio Pisani -

 



23/03/2011

et aussi...

 

" Avant d'aller me coucher, j'ai envie de vous apporter une salade de baisers, bien doux, bien frais, bien sucrés. Qui veut la goûter? "

 

Je veux vivre!

 

" Laisse mon âme à son printemps! "

 

 

22/03/2011

Je ne suis pas un ange.

Je ne suis pas un ange, loin de là, même si le bleu appelle au large et à la largesse, je tente juste d’être humaine. Je peux être intransigeante quand je me sens vulnérable, et je suis toujours curieuse et parfois insupportable dans ma volonté de comprendre, de sonder, d’entrevoir. J’aime agir, je suis insatiable dans le mouvement, pourtant tout aussi paradoxal que ça paraisse, réfléchir me poser me triturer les méninges me sont tout aussi nécessaires. J’aime plaire jusqu’à un certain prix, celui de pouvoir être et rester moi-même, je suis consciente des artifices mais n’aime pas m’en servir, je veux juste qu’ils me servent, sans en avoir l’air !

Je suis loin d’être un ange, j’utilise, j’organise, je me sers de tout pour me sortir de ces contorsions de mon âme d’enfant faites à mon insu mais si réelles en moi, ce fameux Hyde, cette Hydesse qui me permet de rebondir, de manipuler et de séduire. Je suis un pur produit de ce qu’ils ont fait de moi, ce côté putassier, ce côté sur le marché, ce côté accessible, je n’avais que çà sous la main pour me maintenir en vie !

Maintenant j’ai grandi, oui, j’ai pris du poids aussi, et j’ai ouvert les écoutilles et les mirettes. Je ne suis pas un ange, pourquoi faire, ils sont asexués. Je suis ce que je suis, pas forcément facile à vivre, pas forcément facile à suivre, pas forcément, non plus, si facile à aimer. J’ai appris l’amour tard, étonnamment je m’en méfie encore alors que j’ai toujours tendu à le donner, à l’extraire. Et je sais que j’ai pu être injuste, et que je le suis encore. Je sais que j’ai pu être capricieuse, et ça m’arrive encore... un peu. Mais mon plus gros défaut c’est d’être en demande, de ne pas être autonome, d’en vouloir toujours plus, toujours mieux, toujours davantage. J’ai le sentiment de me prendre les pieds dans le tapis. De courir après un lièvre inaccessible, ou d’un renard flatteur, ou d’un lion pris dans les mailles de mon filet !

Je ne suis pas un ange, et toute bleue que je suis, je me sens faillible et tendre violente en devenir et sensible… Un ange, lui, virevolte, butine, profite, voit la vie presque de manière enfantine, goûte, danse et rit, en toute innocence ! Je ne suis pas innocente, je n’ai jamais pu l’être, pas eu le temps, pas eu l’occasion, pas eu le contexte. Suis toujours en quête de ce moi perdu, là, au fond du bleu qui m’anime, me modèle et m’étreint, celui auquel, j'aspire, tant...

 


podcast

 

pause suggestive

 

246535.jpg

 

 

21/03/2011

Mokhtar El Amraoui, de la poésie

 

Noces cosmiques.jpeg

- Noces cosmiques - Mokhtar El Amraoui -

 

J'ai beaucoup d'affection pour notre ami mateuro-bizertin Mokhtar El Amraoui. Pour l'homme d'abord, philanthrope, délicat et érudit et pour le poète, engagé, enveloppant et musical. J'ai déjà parlé ici de son recueil " Arpèges sur les ailes de mes ans" qui regroupe tous ses poèmes depuis son plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, deux recueils en un, en fait, Elans d'espoir et Rayons de lune pour funambule absent, un régal dont je goûte chaque jour un petit morceau. Son livre fait son petit bout de chemin et suscite dans son pays; certains de ses poèmes sont mis en scène, d'autres récités dans des classes ou des réunions littéraires, Mokhtar a même été convié à venir en parler à la télévision et à la radio dans le cadre des intermèdes littéraires sur Radio Tunis. J'aurais aimé vous mettre en lien cette interview passionnante et passionnée mais l'enregistrement est trop chaotique aussi je vais juste vous faire partager certaines de ses paroles:

" La poésie ne fonctionne pas en dehors d'un corps, d'une chronométrie biologique... la poésie et la vie sont intimement liées, ce sont les deux faces d'une même médaille en quelque sorte."

" La poésie est vitale pour moi. C'est mon oxygène, c'est mon être."

" J'essaie de faire passer cette passion poétique. L'enjeu pour moi est un enjeu de civilisation... La poésie est la mer qui englobe tous les autres arts. Si on n'a pas de perception poétique, on n'a rien."

" La poésie est une éducation de l'être, une éducation écologique, une éducation du regard, du respect de l'autre... Elle est une existence réelle, elle n'est pas une chimère, la poésie est un événement et un avènement. Quand je vous regarde, je regarde votre posture, vous êtes un poème, vous m'inspirez..."

" Le poème permet d'apprendre à respecter la fleur, le jardin, à écouter le vent, à entendre la beauté, à la saisir à travers tous les pores."

" Le poème doit chanter également cet amour, cette fusion entre les êtres... La femme est l'allégorie de la sève, sans femme il n'y a rien."

" Je dédie, dans mon recueil, un poème à ma mère, un vibrant hommage à cette femme qui m'a ouvert la grande porte de l'imaginaire. Grâce à elle et à travers ses contes qu'elle nous racontait, elle a ouvert mon acuité visuelle interne profonde et cosmique, sans le dire directement. Elle m'a appris à regarder les étoiles."

 

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

           - Effluves - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Voici, en plus, trois inédits de Mokhtar El Amraoui: le premier " Cris " écrit à 22 ans et, "Le triomphe de la patience", il y a quelques jours; deux poèmes hors du recueil, deux poèmes qui me touchent beaucoup, et puis un troisième auquel il tient plus particulièrement "Appels", sans doute par ce qu'il est en phase avec les préoccupations écologiques qui secouent le monde en ce moment. Il y a du prémonitoire voire du médiumnique dans la poésie de Mokhtar El Amraoui.

 

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

- Espoir - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Cris 

 

Elle se tait

Mais ses yeux me disent le ciel

De mes étoiles qui se lèvent 

Et font pleurer la mer de mon naufrage

Où je m'agrippe à ses pas qui me fuient,

A son ombre qui se déplie sur cette herbe 

Où la lune m'a tant de fois éclairé de ses bris,

Blessant mon coeur ensanglanté et ses cris!

Me voue-t-elle à l'enfer de l'oubli,

Moi qui lui offre toute ma vie?

Devrais-je patienter encore

Et rêver d'un ultime sursis? 

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

  

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

-Pensées - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Le triomphe de la patience 

  

 

Les ailes de mes mots assoiffés

S'envolent au loin,

Pour dire à ma bien-aimée

Les beaux rêves de nos lendemains.

L'espoir, pour les reprendre, 

Caresse, de son velours tendre,

Les sourires de notre inéluctable retour

Dédiés aux cimes de nos enfances 

Qui s'accrochent aux étoiles de nos fières espérances

Trop longtemps éteintes, mon amour!

Regarde-les! Elles se rallument après toutes nos souffrances,

Pour notre nouvelle naissance!

La clef de tout triomphe immense 

Est le cri orageux de tant de fière patience!

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

Le rêve du phénix.jpeg

 - Le rêve du phénix - Mokhtar El Amraoui - 

  

Appels

 

 

Ne me téléphone plus !

 Ce matin, je suis pris par ma caravane de nuages crieurs

Qui dégrafent les sceaux de tant de prairies

Gardées par les fiers aigles des premiers orbes immaculés !

Mon numéro, je l’ai donné à cet arbre qui agonise,

Pour l’entendre me gémir

Sa complainte d’électrocuté,

Dans la nuit de ses nids incendiés!

Ne m’appelle plus !

Je me suis évaporé en senteurs d’algues

Immergées dans la sueur des éboueurs édentés,

Le long des boulevards carnivores sans échos

Lacérés par l’acide des sirènes, aboyant

En battue, derrière ma dispersion d’anges clochardisés

Par la bouse des comptes en banque cravatés

Qui cravachent les rêves de nos insomnies étoilées !

Ne m’appelle plus

Mais crie ma gueule qui explose en pétales

Sacrifiés au cadavre incinéré de la dernière lune !

Gueule mes cris de mer plastifiée,

De poissons et d'oiseaux déboussolés

Par les Christophe Colomb des espoirs mazoutés

Englués dans les exponentielles des mensongères relances

Crachant leurs fers de lances

Aux millénaires bébés

Qui agonisent sans becquées !

 

- Mokhtar El Amraoui -

   

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

         - Elleil - Mokhtar El Amraoui -

 

 

20/03/2011

la mauvaise réputation

 

19/03/2011

hernie discale

 Je me sens ligneuse, dure, tendue et fragile comme un vieux chêne.

 

04.jpg

 

18/03/2011

Quand on est con...

Une discussion avec mes deux fils, le cadet et le benjamin et... nous voilà à entonner en choeur, à trois et à tue-tête, cette savoureuse chanson de Georges:

J'aime cette connivence et ces échanges entre nous, j'aime mes garçons, je suis nantie! Est-ce de la chance ou juste le fruit d'un amour vrai et d'un respect mutuellement partagé? Peu m'importe, j'en profite, c'est bon de les voir s'exprimer et grandir, défendre leurs idées et leurs idéaux, et avoir de l'humour et le goût à la poésie des mots! Je suis fière d'être la mère de p'tits grands gars comme çà.

D'un coup je repense à cette jolie chinoise américaine ayant pondu un livre  après expérimentation digne de la pire des pédagogies noires, j'en ai encore des frissons dans le dos et les cheveux qui se dressent sur la tête, comment peut-on concevoir pareille aberration? J'ai encore sur ma table de chevet, entre autres, et ça fait un bail maintenant "Libres enfants de Summerhill", complètement à l'opposé des théories de cette tigresse et mille fois plus en conformité avec mon ressenti et ma manière de faire, Alexander S.Neill mérite bien plus d'être lu que cette névrosée bridée et bridante, du moins il mérite surtout plus d'être écouté et entendu!

Mais bon, comme le dit Georges...

 

 

espoir

 

nawal.jpg

- toile de Nawal Sekkat -

 

 

" J'aime passionnément le mystère, parce que j'ai toujours l'espoir de le débrouiller."

- Charles Baudelaire -

 

 

16/03/2011

Mourir de dire

 

mourir-de-dire-la-honte-10.jpg

 

"Si vous voulez savoir pourquoi je n'ai rien dit, il vous suffira de chercher ce qui m'a forcé à me taire. Les circonstances de l'événement et les réactions de l'entourage sont coauteurs de mon silence. Si je vous dis ce qui m'est arrivé, vous n'allez pas me croire, vous allez rire, vous allez prendre le parti de l'agresseur, vous allez me poser des questions obscènes ou, pire même, vous aurez pitié de moi. Quelles que soit votre réaction, il m'aura suffi de dire pour me sentir mal sous votre regard.

Je vais donc me taire pour me protéger, je ne mettrai en façade que la part de mon histoire que vous êtes capable de supporter. L'autre part, la ténébreuse, vivra sans un mot dans les souterains de ma personnalité. cette histoire sans paroles gouvernera notre relation parce que des mots non partagés, des récits silencieux, je m'en suis raconté dans mon for intérieur, interminablement.

Les mots sont des morceaux d'affection qui transportent parfois un peu d'information. Une stratégie de défense contre l'indicible, l'impossible à dire, le pénible à entendre vient d'établir entre nous une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l'ombre un épisode imvrasembable, une catastrophe dans l'histoire que je me raconte sans cesse, sans mot dire.

Le non-partage des émotions installe dans l'âme du blessé une zone silencieuse qui parle sans cesse, un bas-parleur en quelque sorte, qui murmure au fond de soi un récit inavouable. Il est difficile de se taire, mais il est possible de ne pas dire. Quand on ne s'exprime pas, l'émotion se manifeste encore plus forte que les mots. Tant qu'il souffre, un blessé ne parle pas, il serre les dents, c'est tout. Quand le non-dit hyperconscient n'est pas partagé, il structure une présence étrange. " cet homme discute aisément et pourtant je sens bien qu'il parle pour cacher ce qu'il ne dit pas;" le refoulement, lui, organise des interactions différentes. D'abord, il est inconscient. mais lors des rêves surgissent des scénographies étranges qui  laissent échapper quelques énigmes à déchiffrer.

Le honteux aspire à parler, il voudrait bien dire qu'il est prisonnier de son language muet, du récit qu'il se raconte dans son monde intérieur, mais qu'il ne peut vous dire tant il craint votre regard. Il croit qu'il va mourir de dire. Alors, il raconte l'histoire d'un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable.

Il écrit une autobiographie à la troisième personne et s'étonne du soulagement que lui apporte le récit d'un autre comme lui-même, un représentant de soi, un porte-parole. Le fait d'avoir donné une forme verbale à son fracas, et de l'avoir partagé malgré tout, lui a permis de quitter l'image du monstre qu'il croyait être. Il est redevenu comme tout le monde puisque vous l'avez compris- et peut-être même aimé? l'écriture est une relation intime. Même quand on a des milliers de lecteurs, il s'agit en fait de milliers de relations intimes, puisque, dans la lecture, on reste seul à seul."

 

- Boris Cyrulnik -