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13/02/2010

Le Baiser

 

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- photo Helmut Newton -

 

" Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout."

- Guy de Maupassant -

 

 

Votre premier baiser? Le plus marquant? Le préféré?

 

A Venise...

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"Bel anniversaire, douce et talentueuse amie."

♥♥♥

 

 

09/02/2010

Diane Arbus

" Ce que je préfère c'est aller où je ne suis jamais allée."

- Diane Arbus -
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Il y a comme ça certains destins qui me fascinent, surtout les jusqu'au-boutistes et les emprunteurs de chemins de traverse, de ceux qui dérangent qui montrent qui interpellent qui donnent une autre résonance et qui remuent, j'aime ça, et Diane Arbus que j'ai découverte tard dans ma vie lors d'une exposition quand j'ai commencé à m'intéresser de plus près à la photo et à tout ce qu'elle peut inspirer et dévoiler, fait partie de ces rencontres.

 

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"Issue d’une famille de la grande bourgeoisie newyorkaise Diane Arbus est devenue un mythe en ayant principalement photographié des travestis, des monstres de foire, des marginaux et des handicapés. Beaucoup de garçons sont sous le charme de cette jeune fille déterminée. A 14 ans Diane Nemerov sait avec qui elle se mariera, ce sera Allan Arbus de 5 ans son ainé. Contre l’avis et les manœuvres de ses parents elle arrivera à ses fins et l’épousera à l’âge de 18 ans. Le couple vivra confortablement de leur travail commun de photographe de mode pour la presse magazine. Mère de deux filles, Diane construit sa vie de famille avec passion et dévouement. A 38 ans elle réalise, avec le départ d’Allan pour une autre compagne, que tout ce qu’elle avait construit s’effondre. Le travail de photographe de studio ne lui a jamais véritablement plu, son besoin d’expression photographique est aux antipodes de ce qu’elle a réalisé durant sa jeunesse. Elle décide alors de suivre des cours de photographie et retiendra comme maître et confidente Lisette Model. Son travail interpelle toujours ses interlocuteurs mais ne lui permet pas de vivre paisiblement à l’abri des contraintes financières quotidiennes. En 1967, grâce à John Szarkowski, elle expose ses « freaks » (monstres) au MOMA, le Musée d’art moderne de New York, aux côtés de Lee Friedlander et Garry Winogrand. Si cette exposition fait beaucoup parler d’elle, les commandes se font attendre. Amante de longue date de Marvin Israel (ancien directeur artistique d’Harper’s Bazaar et peintre), à qui elle voue un véritable culte mais qui ne la ménage pas, Diane a des hauts et des bas. Sa vie sexuelle est chaotique, elle raconte à Walker Evans ses reportages dans des clubs échangistes. Elle donne des cours pour compléter ses revenus, elle multiplie les propositions de reportage mais en tant que femme, elle est payée deux fois mois que ses homologues masculins. Le 26 juillet 1971, elle se suicide dans son appartement de Westbeth en se tranchant les veines du poignet.

9782246710912.jpg45 ans après, Violaine Binet a interviewé le jeune garçon grimaçant de Central Park avec une grenade en plastique à la main. Le gamin devenu adulte, qui figure sur cette image qui a fait le tour du monde, nous raconte le contexte de la prise de vue. La biographe nous livre aussi le témoignage de la jeune serveuse d’un camp de nudiste. Ces éléments nous apportent quelques éclairages nouveaux sur les images en question. Avec cet ouvrage on découvre aussi qu’en 1969 Diane Arbus ne savait pas développer les pellicules alors s’occupait personnellement du tirage de ses photos. En fait elle confiait cette tache depuis toujours à un assistant d’Allan. Bien que séparé depuis 10 ans avec son mari, elle conservait de bonnes relations avec lui, c’est le déménagement de ce dernier qui va obliger Diane à développer ses pellicules et à devenir autonome.

Cette nouvelle biographie intègre au récit des interviews datant de 2006 et 207 d’Allan Arbus qui a, à présent 91 ans, de Renee Nemerov Brown, Joel Meyerowitz, Peter Crookston, Robert Delpire, Ralph Gibson, Larry Fink, Eva Rubinstein… Ces témoignages, confirment ou rendent plus évident ce que l’on pouvait savoir de la vie de Daine Arbus. Violaine Binet s’attache à faire une description très détaillée des personnages qui se trouvent sur le chemin de Diane, comme John Szarkowski, Lisette Modele, Walker Evans, Marvin Israel. Pour le lecteur qui découvre cette époque et la vie de la photographe, ces éléments l’aideront sans conteste dans la compréhension du parcours de l’artiste. Pour les autres, on frôle parfois le hors sujet en s’attendant à toujours plus de révélation sur la vie de Diane Arbus. On soulignera le travail pointilleux et le style fluide de Violaine Binet qui nous retranscrit le fruit d’un énorme travail avec l’aisance d’un conteur. Elle nous révèle enfin, qu’il manque les pages des 26, 27 et 28 juillet de l’agenda où Diane notait tout. Qu’avait-elle écrit sur ces pages le jour de son suicide ? Qui a soigneusement découpé ces pages ? Marvin Israel (décédé en 1984), qui découvrit le corps de Diane le 28 juillet 1971 en fin de journée ? Doom sa fille ainée ? En vérité, il n’est pas nécessaire de le savoir, on s’en fait une idée après avoir refermé le livre de Violaine Binet qui nous a fait partager quelques moments de la vie de Diane Arbus."

 

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" Je suis née tout en haut de l'échelle et, toute ma vie, j'en ai dégringolé aussi vite que j'ai pu " disait-elle, j'ai plus aimé la vie en elle-même, de la passionnante et passionnée Diane que l'écriture de Violaine Binet mais me suis régalée malgré tout, pas autant néanmoins qu'en savourant les portraits de cette artiste à l'oeil acéré et tendre qui flashe au vif avaleuses de sabre, femmes à peau de serpent, géants jumelles nains bizaretés et étrangetés de tous ordres, ombres de Manhattan, solitudes et désirs aussi dans les hôtels miteux ou recoins hors la loi de Central Park.

 

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"Un photographe est un secret sur un secret. Plus il en dit, moins vous en savez."

- Diane Arbus -

 

 

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Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Son influence sur la photographie américaine est considérable. Elle a contribué à imposer l'idée que la photographie est un art à part entière. Elle travaillait en noir et blanc et développait elle-même ses travaux afin de maîtriser complètement le résultat de ses œuvres. Ses photos me bousculent et m'émeuvent par leur sincérité et leur cruauté aussi parfois.

 

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08/02/2010

amitié

J'ai revu aujourd'hui une vieille amie perdue de vue pendant deux ans, une de mes rares amies, "ie", qui a comme moi un caractère bien trempé davantage même, autodidacte très entreprenante toujours bourrée d'idées et de projets toujours en route toujours partante, ça m'a fait un bien fou. D'abord parce que j'ai pu constater que notre relation quoique relâchée était toujours vive et intacte, nous avons d'ailleurs repris la conversation là où nous l'avions laissée dans un petit restau de la vieille ville un soir de Novembre, aussi parce qu'on a parlé du passé de nos frasques de l'époque de nos espoirs de nos rêves de nos illusions, et enfin parce qu'elle a l'énergie contagieuse et qu'à l'instar de Gérard hier elle m'a redonnée le pêche, elle m'a reçue comme une reine m'a concoctée une de ses merveilleuses recettes c'est un véritable cordon bleu, a ouvert une bonne bouteille au diable les ulcères et m'a réchauffée de ses rires et de ses fantaisies, un régal des papilles et des pupilles, un sacré beau brin de fille vivante et malicieuse, maîtresse femme à ses heures elle ne s'en laisse pas compter. Un maudit savoureux moment indeed que je viens de passer là en sa compagnie qui me fait dire que l'amitié est un bien plus que précieux sur lequel on peut compter, essentielle à la vie et particulièrement dans les moments difficiles et compliqués, à dire vrai je n'ai jamais douté de ça un seul instant mais de l'expérimenter une fois de plus renforce ma profonde conviction là dessus.

Comme certaines amitiés qui se développent ici et backstage, des vrais cadeaux, du bonheur en pixels et de l'amour à la pelle...

Enjoy!

 

 

 

06/02/2010

lumière

 

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" La conscience n'est dans le chaos du monde qu'une petite lumière, précieuse mais fragile."

- Louis-Ferdinand Céline -

 

 

 

04/02/2010

grande petite Isa...


"... Tout me crible alors que je ne suis que ce maigre rien

Et plus je ravine, plus mon coeur s’innove et s’élève,

Dans les fentes de ma chair,

Dans les ourlets de mon être

Dans les lacis de mon ignorance…"

- IsaBercée -

 

03/02/2010

17:10

Au gré de ma lecture du moment, un ouvrage parlant de l'empathie, plus exactement du pouvoir de l'empathie, cette phrase savoureuse d'Oscar Wilde dont j'apprécie toujours beaucoup l'humour, la profondeur dans la légéreté :

" Chaque fois que vous tombez, profitez-en donc pour ramasser quelque chose."

 

01/02/2010

soir de scotch

J'ai oublié ce que tu sais
J'ai emmêlé mes confidences
Je sais plus trop ce qui est vrai
J'ai des accidents de conscience

Qu'est-ce donc que la vérité
Seras-tu sûr de ta passion
Quand tu auras pu me calculer
Quand je serai ton équation

Les soirs de scotch m'enchantent
Je sais pas si je te l'ai dit
Moi et la nuit mourante
Enlacées, grises et engourdies

Passons la nuit à nous mentir
Honnêtement comme les anges
Meublons le rêve qui s'étire
Buvons le rêve qui nous mange

Tu fais le fou, je fais la foire
On plonge au fond de la bouteille
Tout est vrai tant qu'il reste à boire
Et qu'on éclipse le sommeil

Les soirs de scotch m'enchantent
Je sais pas si je te l'ai dit
L'ivresse est caressante
Suave et chaude comme un nid

Les soirs de scotch m'enchantent
Je sais pas si je te l'ai dit
Sur mes douceurs prudentes
Ils coulent et mouillent mon ennui

Les soirs de scotch m'enchantent ...

 

- Christian Mistral - Fontes -

 

 

Cadeau

Une petite douceur coloriée déposée près de ma tasse du petit déjeuner, une fleur d'orchidée et une douce pensée, voilà le début de ma journée que je viens partager et participer de ce fait au défi bi-mensuel initié par Barbara et sa bande de photographes de coeur... Chez LP, toute le bonheur et l'émerveillement du petit cadeau qui grossit magiquement chez Sophie, infiniment petit sous l'oeil de Didier devenant rivière mais non de diamant chez nono...

Quoi de meilleur que ces partages de mots, de pensées, de notes et d'images, quel plus beau cadeau que l'amitié et l'amour qui se dégage de toutes ces inventions et interventions de chacun, et s'il faut un défifoto pour se le dire davantage, je réitère, j'en suis...

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" La vie se déroule devant nous comme un album photo. Les multiples couleurs du temps font virevolter une valse de souvenirs intimes."

 

- Marie-Claude Pietregalla -


 

31/01/2010

Coup'tiff

En réponse à la suggestion de L'oiseau.

 

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J'aime pas ça, aller chez le coiffeur, sauf peut-être me faire masser le cuir chevelu ce qui provoque chez moi une détente immédiate presque aussi efficace que le tripotage de ma plante des pieds.

Ne pas aimer ça me vient de loin, de ma petite enfance et plus encore je crois de mon adolescence. Pour ma mère, mes cheveux étaient siens, pas seulement ma tignasse c'est clair mais en l'occurrence étrangement c'est ce qui en apparence comptait le plus. Petite elle me les tressait à la Brindacier ou à la Sissi selon l'humeur, plus tard elle m'imposait les bigoudis et une longue séance de casque chauffant, je sais plus trop pour quelle correspondance, et puis un jour elle me les a coupé au bol à la Jeanne quand j'ai commencé à grandir, à me former et qu'il pouvait prendre l'idée à de jeunes hommes mal intentionnés d'après elle bien entendu de m'y passer la main, vrai que ça a fonctionné pendant un temps. J'ai détesté longtemps cette main mise, et lui en veux parfois encore légèrement, et c'est tardivement avec une amie que j'ai franchi le seuil d'un salon pour m'arranger tout ça.

Ça était pire que mieux, n'ayant aucune pratique et n'ayant non plus jamais opposé la moindre résistance à qui s'attaquait à cette partie de mon anatomie, je suis sortie de là la tête en dégradé, le cheveu hypra court avec une grande mèche déstructurée à l'avant, c'était fashion à l'époque paraît-il!

Malheur!

J'ai mis dans ma vie de femme, disons de jeune femme, quelques années avant d'y retourner, d'abord le temps que ça repousse et puis que je m'en remette. Et quand enfin j'ai pu à nouveau tenter l'expérience, je me suis retrouvée confrontée au même problème et suis de nouveau ressortie avec une tête qui n'était pas mienne et pire d'une autre couleur de surcroît, je me souviens de l'horreur qui m'a terrassée surtout après avoir été reçu par un " tu vas avoir encore plus de mal à être belle! " de mon homme à réception. J'ai bien attendu dix longues années pour arriver à faire de nouveau confiance à des mains coupantes. Maintenant ça va mieux, je n'ai plus les bouffées d'angoisse liées à une mère castratrice ni l'impossibilité de réagir à une proposition de coupe même hyper dans le vent ou d'une couleur de mèche must have du moment. J'y vais une fois l'an juste rafraîchir les pointes et colorer les quelques blancs faisant surface dans la masse. Ce n'est pas une détente pour autant  si ce n'est le massage...

Je me suis souvent demandé d'ailleurs pourquoi tant de femmes aiment ça et vivent parfois une histoire passionnelle avec leur coiffeur attitré voir même parfois hystérique car pour moi ça va sans dire ce plaisir reste un mystère...

 

 

 

28/01/2010

plainte légère...

Pas toujours facile même encore maintenant avec de la bouteille d'avoir cette responsabilité d'une famille et d'une entreprise, de devoir rendre des comptes et compter pour autrui. Parfois j'envie j'avoue celui qui n'a que lui à penser à porter même si cela ne le rend pas plus libre. Mais là pas moyen pour moi du moins pour le moment d'y échapper juste essayer d'y trouver son compte pour puiser l'énergie nécessaire à mener la barque. Ca peut paraître bien égoïste mais j'aimerai là du moins pour quelques heures ne plus penser à ce qu'il va se passer à ce que je dois faire aux décisions qu'il me faut prendre et juste m'en remettre à quelqu'un d'autre que moi, c'est puéril sans doute et bien léger face à des situations dix mille fois plus dramatiques mais je n'y peux rien j'aspire là à l'instant même à plus de légèreté et d'insouciance, n'est ce pas naturel?

Je songe à la peur viscérale qui me ronge et m'anéantit les organes vitaux et je m'en veux de me laisser prendre et bouffer toute crue par elle, ça n'arrange pas les choses à dire vrai. Et pourtant cette chienne ne me lâche pas ou si peu parfois par bribes d'euphorie, ou dans mes rêves si doux par ailleurs que je m'endormirais bien ad vitam aeternam... Je n'ai jamais aimé me laisser abattre mais m'affaler parfois laisser venir faire oublier sortir du jeu changer la donne, wouahou, jouissif rien que d'y penser, j'aspire à cette sorte d'impuissance qui me clouerait à terre de force et je la redoute. Alors, rien ne m'est épargné mais rien de bien insurmontable en même temps juste un découragement assaillant de celle qui veut trop faire coller ses rêves à la réalité...

 


27/01/2010

Foule Sentimentale

"Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités d'choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car

Foule sentimentale
On a soif d'idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
 ..."

 

 

Edward Hopper

 

"Edward Hopper est la quintessence du peintre réaliste américain. Ses images sont devenues des éléments à part entière de l’expérience américaine."
Robert Hugues -

 

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Edward Hopper est le peintre de la réalité et de la mythologie américaines, il est aussi le peintre de la solitude et de l’introspection.

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Il étudie d’abord le dessin publicitaire, puis voyage en Europe, ne peignant alors qu’occasionnellement, avant d’exposer sa première toile à l’Armory Show de New York en 1913. Ses œuvres montrent l’influence des grands maîtres classiques. Hopper s’oriente vers un art réaliste, fort éloigné de la peinture cubiste alors en vogue. L’artiste ne parvient à une réelle maturité dans son œuvre qu’en 1924, avec House by the railroad : la composition géométrique simple, l’économie de moyens et le sentiment de solitude qui caractérisent ses toiles leur donnent une dimension symbolique insoupçonnée.
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Quelque chose de troublant et de profond dans cette peinture de Hooper, il arrive sans peine à nous rendre la solitude de l'humain et son besoin de comprendre, le tout avec un minimum d'effet, une épure, comme s'il allait à l'essentiel. Une peinture sans fioriture, si sobre, et si lumineuse à la fois, elle me touche. Souvent galvaudée et utilisée à des fins décoratives il s'en dégage pourtant une force bien spéciale, une identité. Ses toiles incarnent une sensibilité particulière de l'Américain du vingtième siècle aux prises avec l'isolement, la mélancolie, l'attente, le silence, la solitude et un érotisme latent, elles sont universelles et concernent chaque être humain que nous sommes.
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Son modèle de composition repose sur des formes géométriques grandes et simples à base d'éléments architecturaux mettant en valeur les verticales, horizontales et diagonales et des grands à-plats de couleurs. En simplifiant les formes des personnages mais surtout des ensembles architecturaux, il permet aux objets inanimés d'évoquer des sentiments humains. Pour Hopper, l'élément américain se trouve dans son sujet principal : la grande ville, ses rues et ses bars, ses théâtres et ses hôtels. Cependant, pour lui, la ville n'est pas synonyme de compagnie, en dépit de la foule.
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Cinéphile, l’artiste s’est nourri des films de l’âge d’or hollywoodien des années 1930 et 1940. «Quand je n’arrivais pas à peindre, disait-il, j’allais au cinéma pendant une semaine ou plus». Hopper n’a cependant jamais revendiqué la moindre influence particulière du cinéma.
 
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Peut-être Hopper a-t-il utilisé les techniques de la mise en scène et du cadrage des films noirs expressionnistes des années 30 pour concevoir ses toiles. Le jeu des ombres et des contrastes, la construction d’une image fortement géométrisée en seraient les paramètres les plus évidents. Mais, au jeu des correspondances, c'est toujours le peintre qui est en avance sur le cinéma.
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"Les tableaux de Hopper ne contiennent pas vraiment une narration. Les tableaux sont vidés de leurs personnages. Ils sont plutôt l'esquisse, la possibilité, l'invite de notre imaginaire à inventer une narration. Ce cadre raréfié, ces temps morts où l'action est hors champ les rendent plus proche de Michelangelo Antonioni que du film noir.

Edward Hopper décrit avec jubilation la pastorale américaine, une Amérique provinciale, conservatrice en proie à une angoisse existentielle mais où prédomine les couleurs pimpantes. On serait là assez proche de David Lynch dans son esthétique de l'immobilisme, de la tension immobile, avant le déchaînement des éclats de violence. Lynch disait d'ailleurs que, avec Pollock et Francis Bacon, Edward Hopper était son peintre préféré, qu'il pouvait passer des heures devant une toile afin d'en capter les mystères et les secrets. Ils partagent surtout le même fond d'images, celle de la "Small town america" que l'on voit au début de Blue Velvet, dans Twin Peaks ou Une histoire vraie.

Hopper et Lynch ont tous deux une dimension théâtrale. Ils ne peignent pas tant l'Amérique que ses lieux communs, ses dimensions carnavalesque et symbolique. Ils ont conscience du pouvoir des stéréotypes sur l'imaginaire du spectateur. Il s'agit d'un processus visant à sortir de l'aliénation pour rénover notre regard par ses clichés et non d'un réalisme mimétique. C'est une théâtralisation carnavalesque de l'ordinaire.

Diagonales et perspectives, opposition intérieur / désert, dedans / dehors et surtout la figure du voyeur (Blue velvet, Lost highway) avec ce que cela suppose de violation de l'intimité par le dehors sont des figures communes à Lynch et Hopper."

(Source : Edward Hopper, David Lynch : mises en perspectives par Jean Foubert (univ. Paris VII et du Havre) in Colloque " Vous avez dit Hopper ? " organisé par : Jean-Loup Bourget (ENS) et Elizabeth Glassman (TFA, MAAG)

 

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25/01/2010

éclairage

 

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" Aime la vérité en toi. N'en use pas.

D'aucuns par foi ou par habitude, dressent des croix

Sur le bord des chemins, d'autres passent, sans plus.

Je dors, sous les étoiles, ces clartés étrangères. "

 

- Fernando Pessoa -

 

 

 

 

 

24/01/2010

mode

 

 

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"En chacun de nous vivent de multiples potentiels cachés. Ces fragments, souvent hétéroclites, indépendants et liés à la fois, tissent notre personnalité. Ils se révèlent, s'ensommeillent, diparaissent, surgissent à nouveau. Notre sensibilité se construit sur leur mouvement. Ils irriguent notre vie et nous lient les uns aux autres. Ils fondent notre humanité. La mode est un art mineur. Comme tout art mineur, elle est proche de notre quotidien, de notre expérience intimement liée à notre vie. Comme tout art, il lui appartient de nous aider à révéler et exprimer ces potentiels cachés."

- Lily Barreth

 

 

 

23/01/2010

In love!

 

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Je ne sais pas si c'est la note de Terrible sur l'amour bruyant, l'air humide de Paris ou le salon de la mode qui me donne l'âme voyageuse et légère, amoureuse et musicale, c'est tout de même assez rare disons en l'état, mais là j'ai le coeur dansant d'une jeune fille en fleurs, comme une écolière qui vient d'avoir son premier flirt à la boum du Vendredi soir chez sa meilleure copine. Tout de même Hélèna à ton âge, tu pourrais éviter le syndrome Peau d'âne, Alice aux pays des merveilles ou Cendrillon, et cesser séance tenante de faire ta Belle au bois dormant... c'est que je n'en ai pas du tout l'intention, je me délecte de cet état de grâce et compte bien en profiter même si ça peut paraître ridicule et puéril! Evidemment mon entourage n'en croit pas ses yeux et écarquille grand les mirettes mais bon j'assume de faire la cuisine en chantant, de tournoyer un pas sur deux, de sautiller comme un cabri, et d'avoir ce sentiment si exaltant de m'envoler à chaque instant...

 

 

remember too...

 

 

22/01/2010

question de midi du vendredi

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En écho à celle posée techniquement par Didier et parce que la curiosité n'est pas un vilain défaut :

 

 

 

 

" Pour vous, qu'est-ce qu'internet a changé dans votre vie ? "

 

 


20/01/2010

Je crois

Pour Haïti, et mes amis là-bas cette chanson de Rony...

Toujours l'espérance chevillée au coeur!

 

 

 

" On est vraiment mort quand il n'y a personne pour se rappeler votre nom, sur cette terre."

- Dany Laferrière -

 

 

Complainte

 

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"Laissez-moi" de Marcelle Sauvageot.

 

"Un petit volume si amer, si pur, si noble, si lucide, si élégant, si sévère et d'une tenue si haute dans son allure désolée et déchirée. On serait presque tenté de dire que c'est là un des chefs-d'oeuvre de la plume féminine, s'il n'était inconvenant d'introduire une idée de littérature dans cette confession clairvoyante et meurtrie."

- Paul Claudel -

 

 

Un cri, oui, un long cri des tréfonds de son être, juste et tripant, terrible de lucidité et de noblesse aussi. "Une attention à ce qui est en elle" a dit Charles du Bos, "un ouvrage d'harmonie et de contrepoint" dira Paul Valery, un travail d'orfèvre, un tempérament de femme tout à fait admirable, et un regard sur l'amour et l'amitié, la relation à soi et à l'autre si moderne, si dense. J'ai lu cet unique livre de Marcelle Sauvageot il y a dix ans déjà, relu ces jours -ci j'ai retrouvé ce que j'avais pu y ressentir et j'ai compris aussi les changements opérés en moi, mais ai retrouvé intact le plaisir intense de lire les états d'âme de cette belle personne, cette grande dame.

 

 

"Où est le mal si je restais, si j'acceptais ces insuffisances, si je les aimais? Oh! homme, tu veux toujours qu'on t'admire. Toi, tu ne juges pas, tu ne mesures pas la femme que tu aimes. Tu es là, tu la prends; tu saisis ton bonheur, elle semble ne plus s'appartenir, avoir perdu toute notion: tu es heureux. Elle t'a crié: je t'aime et tu es satisfait. Tu n'es pas brutal; tu es doux, tu lui parles, tu t'inquiètes d'elle; tu la consoles par des mots tendres, tu la berces. Mais tu ne la juges pas, puisque tu lui demandes d'être heureuse par toi et de te dire qu'elle est heureuse par toi. Mais si tu t'aperçois que deux yeux te regardent, puis sourient, tu te révoltes. Tu as l'impression qu'on t'a "vu" et tu ne veux pas être vu: tu veux "être" seulement (...) tes faiblesses sont à moi. Je les ai découvertes peu à peu en t'examinant sans trêve. je souffre que tu aies ces travers, mais je ne voudrais pas que tu en changes.(...) Rien n'est plus attachant que les faiblesses et les défauts: c'est par eux qu'on pénètre l'âme de l'être aimé, âme constamment cachée par le désir de paraître semblable à tout le monde. (..) Ne te plains pas de ce que je te juge et te mesure: je te connais mieux et ce n'est pas pour t'aimer moins."

"Et ce qui me fait souffrir, ce n'est pas tant la mort d'un amour que celle d'un être vraiment vivant que nous avions créé l'un et l'autre... Cet être était une union de vous et de moi, tels que nous le voulions l'un et l'autre."

- Marcelle Sauvageot -