25/03/2010
auto bien-cuit
Exercice périlleux que celui de se cuisiner soi-même! Suite à une note de Mendelien, Piedssurterre s'interroge sur la signification du bien-cuit et pousse ses recherches pour bien en comprendre les tenants et les aboutissants (une démarche loin d'être celle d'une cruche au demeurant et en aparté, Pieds). De cet échange naît l'idée d'un auto bien cuit-cuit, brillamment interprété par l'initiatrice elle-même. A mon tour d'élaborer pour Blue ce met d'autodérision qui se déguste lors de soirées entre amis, anniversaires de préférences qui m'a d'ailleurs toujours mise mal à l'aise. Ce genre de déballage mi-figue, mi-raisin fait grincer des dents celui à qui il est destiné et me parait nettement plus digérable servi par soi-même...
" Cette Blue là a plus d'un tour dans son sac, "tête de pioche et coeur de chocolat" pour reprendre un propos amical. Car derrière ses douceurs et ses évanescences, elle est volontaire et opiniâtre, lache difficilement le morceau, va au bout de son projet jusqu'à se brûler les ailes, une kamikaze sans en avoir toujours l'air, un peu gant de velours sur main de fer. Plutôt foutraille aussi, pas toujours facile à suivre personnelle autodidacte courant plusieurs lièvres à la fois, parfois de mauvaise foi, elle a l'idéalisme chevillé au corps à tel point que tous les déboires déceptions et échecs successifs ne le lui ont pas ôté. Déroutante par son manque fréquent de réalisme à vouloir prendre à tout prix ses rêves pour des réalités elle n'est pas pragmatique et une certaine forme de logique lui est étrangère quoique ne manquant pas par ailleurs d'un certain bon sens, ouf!. Excessive, elle est gourmande, jamais ou presque contentée voulant tout savoir curieuse et insatiable. Fière c'est une guerrière pas toujours facile à suivre, elle entraîne persuade enjôle séduit et à besoin de manière quasi permanente d'être aimée reconnue valorisée, voyez le topo! Quand elle danse, c'est à fond, quand elle rit c'est bruyant, quand elle désespère elle s'effondre, quand elle boit c'est comme un trou, quand elle aime c'est à plus soif, présente parfois trop. Bref en quelques mots, une blonde vénitien au bon coup de rein, ample du bassin et aux joyeux desseins, un drôle de destin habité de rêves...enfantins..."
:-)
01:14 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : humour, bien-cuit, blog, jeux d'esprit, regard, miroir, humain
24/03/2010
imaginaire visionnaire
10:59 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : sculpture, mitoraj, imaginer, rêver, art, ailleurs, humain
23/03/2010
femme
- photo de Guidu Antonietti di Cinarca -
En fouillotant à mes heures perdues sur Google, je suis tombée pas vraiment par hasard sur cette interview:
"Etre Femme"
Que signifie être femme aujourd'hui ? Quel est la nature profonde de la femme ? Quand est-elle dans son véritable pouvoir ?
On demande à la femme moderne l'impossible : être belle, douce, réceptive, amante, épouse, mère et, en même temps, professionnellement l'égale de l'homme !
Le défi d'aujourd'hui est donc pour la femme d'être féminine tout en alliant des qualités masculines. La libération de la femme des années 60-70 était bien sûr une étape nécessaire mais insuffisante. La femme évolue et tend à devenir comme l'homme : elle s'habille en jean, elle fume, elle peut être dure, elle est ambitieuse, elle est souvent pressée, stressée et peut ainsi perdre sa beauté de femme et aller à l'encontre de ce qu'elle est réellement!
Car, quelle est la nature profonde de la femme ?
La femme, de par sa nature même, est réceptive. Son désir profond n'est-il pas avant tout d'aimer, d'être aimée et acceptée au plus profond de son âme et de son corps ?
Pour cela, la femme doit donc se retrouver, s'écouter et comprendre que peut être le féminin qui est en elle est : passif, réceptif, accueillant. Découvrir que la vulnérabilité de la femme est son principal atout, et qu'il n'a rien à voir avec de la faiblesse ou de la soumission. La beauté de la femme ne réside pas dans le fait d'avoir un physique de star mais se trouve dans la confiance et la considération qu'elle a pour elle même.
La qualité féminine ne lui permet-elle pas alors d'être totalement dans son pouvoir de femme ?
Etre pleinement femme, serait alors recevoir et offrir à l'autre un espace de coeur et de partage. Un lieu habité par une femme est naturellement plus chaleureux, plus vivant, plus intime, qu'un environnement masculin, certainement plus impersonnel et fonctionnel.
La femme peut alors assumer pleinement ses rôles en étant amante et épouse et, sur le plan sexuel, devenir à la fois initiée par l'homme et initiatrice : elle lui ouvre ainsi les portes du cœur.
Et la femme peut se retrouver aussi dans le rôle de mère, lorsqu'elle accueille dans son ventre un enfant, qu'elle nourrit et à qui elle donne la vie. C'est la matrice dans toute sa plénitude.
Etre femme est donc sensibilité, intuition, prémonition, irrationalité, elle est et restera toujours un mystère pour l'homme.
Suite à la lecture de cette note poignante de Soulef, cette autre beaucoup plus légère à priori sur l'humour au féminin de Zoé Lucifer et cette troisième déjà parue depuis un moment et qui avait suscité un vif débat chez Noèse Cogite à la suite d'une note chez Bird parlant de son désir d'être mère pas franchement évident pour un mâle, j'ai eu envie de parler "femme", et vous quel est donc votre spontané ressenti sur celle dont Aragon disait qu'elle est l'avenir de l'homme...
18:31 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : femme, humain, être, réflexion, échange, photo, art de vivre
Yves Tanguy
Yves Tanguy naît aux toutes premières heures du XXe siècle dans le bâtiment du Ministère de la Marine, place de la Concorde, à Paris, où son père est adjudant. Jeune étudiant, il rencontre pendant la guerre Pierre Matisse, fils du peintre Henri Matisse et futur marchand d’art, avec lequel il restera très longtemps ami. Il s'engage à la fin de la guerre dans la marine marchande puis devient élève officier et fait le tour du monde. Il rencontre Jacques Prévert à l’armée en 1920, et un an plus tard, rejoint les chasseurs d'Afrique à Tataouine, en Tunisie.
De retour à Paris en 1922, Yves Tanguy retrouve Prévert et vit de petits métiers. La vision dans la vitrine d'une galerie d’un tableau de Giorgio de Chirico, Le Cerveau de l'enfant, crée chez lui un véritable choc esthétique : il décide subitement de devenir peintre. Deux ans plus tard, en 1925, Tanguy expose pour la première fois trois dessins dans un Salon, et fait la connaissance d'André Breton. Envoûté par la personnalité de Breton, il adhère aussitôt pleinement au mouvement surréaliste dont il devint l'un des piliers avec Max Ernst et René Magritte.
Dans les années qui suivent, il illustre des ouvrages d’écrivains liés au surréalisme, tels queTristan Tzara, Benjamin Péret ou Louis Aragon. Après un voyage en Afrique en 1930, le peintre renouvelle sa manière et débute les séries de Coulées. En 1935, il bénéficie grâce à Marcel Duchamp d’une première exposition outre-Atlantique, à Los Angeles. Son succès est grandissant, et l’année suivante, il expose à New York, San Francisco et Londres.
Après la déclaration de guerre de 1939, Tanguy rejoint l’artiste Kay Sage à New York, où son ancien ami Pierre Matisse devient son galeriste attitré. A la fin de la guerre, l’artiste décide de rester aux Etats-Unis, et obtient la nationalité américaine en 1948. Il meurt en 1955 à Waterbury (Connecticut).
"La qualité de la couleur chez Tanguy est une sorte de conscience laiteuse. Son univers est celui de l'homme primitif ou de l'enfant, un univers comestible (…) Les tableaux de Tanguy nous placent à l'intérieur d'un globe gonflé de lait, au centre d'un immense sein maternel (…) la peinture de Tanguy est tout entière nourriture… "
- Marcel Jean - « Histoire de la peinture surréaliste »-
- photo d'Yves Tanguy par Man Ray -
"L'apparition de Tanguy dans la lumière neptunienne de la voyance retend peu à peu le fil de l'horizon qui s'était brisé. Mais c'est avec lui un horizon nouveau, celui sur lequel va s'ordonner en profondeur le paysage non plus physique mais mental. (...) Les êtres-objets strictement inventés qui peuplent ses toiles jouissent de leurs affinités propres qui traduisent de la seule heureuse manière - la manière non littérale - tout ce qui peut être objet d'émotion dans l'univers."
- André Breton -
Son oeuvre est fait de paysages minéraux, d'êtres-objets fascinants ou d'atmosphères oniriques qui attirent le regard et provoquent l'intérêt des poètes, une étrangeté, une douceur aussi, une lumière bien particulière, une intemporalité singulière...
07:42 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art;peinture, surréalisme;rencontre, expression, humain
22/03/2010
l'ombre d'un doute
Cela va faire maintenant une année plus les trois quarts d'une autre que je sévis ici sur la toile sous ce pseudo d'helenablue délicieusement rebaptisé Blue. Pour les vieux routiers de la blogosphère, les doutes chez certains sont récurents et on voit régulièrement deci delà se défaire certains blogs, ils le sont chez moi, d'autant que je ne suis pas dans mon quotidien franchement encouragée et gratifiée d'une telle entreprise qui a démarrée d'une façon si inattendue, étant jusqu'alors complétement étrangère à ce monde dit virtuel. Pourtant sans conteste cela m'a beaucoup enrichie, m'a énormément ouverte à d'autres cultures, d'autres sensibilités, d'autres manières de voir et a provoqué beaucoup de partages féconds parfois incongrus et impensables autrement et permis des rencontres de chair vivantes passionnantes voire passionnées. Alors qu'est ce qui me rend si perplexe quant à la finalité, n'est ce pas un dessein en soi que de créer, recréer un monde qui nous ressemble, de l'exprimer et le partager? N'est-on pas là pour transmettre d'une part et intéragir nos consciences et nos soifs de découvertes par ailleurs?
18:29 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : réflexion, échange, blog, créativité, expérience, rencontre, humain
Fly Me To The Moon
12:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, diana krall, jazz, chanson, poésie, humain
21/03/2010
musical
" Un grand auteur est celui dont on entend et reconnaît la voix dès qu'on ouvre l'un de ses livres. Il a réussi à fondre la parole et l'écriture."
- Michel Tournier -
08:48 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, littérature, poésie, émotion, musique, art, humain
20/03/2010
quiz
10:03 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : benjamin vautier, art, question, réflexion, rencontre, humain
18/03/2010
empathie
" Toute vie véritable est une rencontre."
L'empathie, émotion caractéristique de tous les mammifères, même des loups, d'après le biologiste Frans de Waal, est l'objet ces temps-ci d'une attention toute particulière et a fait dernièrement parler d'elle lors d'une journée spéciale Empathie à la cité des sciences de Paris réunissant philosophes, neurologues et pédopsychiatres. Cette émotion vraiment relationelle porte d'entrée au ressenti de l'autre et à l'expression de ses émotions n'est pas juste compassionelle, elle permet aussi de se rejouir avec l'autre. Elle est l'outil le plus puissant dont nous disposons pour cimenter les relations humaines et on aurait la preuve scientifique que celui qui active son empathie déclenche une zone préfrontale siège des émotions positives. Ainsi donc, ce qui en l'occcurence favorise l'échange entre pairs serait de surcroît bonne pour la santé, pourquoi s'en priver alors?
12:58 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : réflexion, pensée du moment, relation, autrui, rencontre, vie, humain
17/03/2010
dentelle de fer
19:51 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, blog, rencontre, humain, cal lane, contraste
14/03/2010
supplément tribal
"Je ne fais aucune différence entre l'amour et l'amitié. C'est la même chose. Les nuances sont d'ordre sexuel, superficiel. Desjardins chante:" Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours." C'est l'évidence en moins de dix mots. On peut ne plus pouvoir sentir quelqu'un qu'on a aimé un jour, voire ne plus jamais le revoir, mais que l'affection cesse est impensable: ce serait se trahir soi-même. Non?"
- Christian Mistral -
J'ai entre les mains depuis quelques jours déjà ce numéro très spécial des Lettres Québécoises, spécialement adressé à mon intention par Sandra Gordon qui a pris l'heureuse initiative de me l'envoyer, relayé par Christian lui-même avec pigeon voyageur plus lent et dont j'attends impatiemment la venue espérant recevoir la même revue nourrie d'une dédicace. Mon amitié pour cet homme magnétique et cet écrivain énergétique n'est un secret pour personne sur la blogosphère, moins encore pour les lecteurs assidus qui passent ici au quotidien et je dois dire que c'est avec une grande émotion que j'ai feuilleté d'abord, caressé du regard, lu et relu ces pages spéciales Mistral.
D'abord un portrait juste, lucide et respectueux dépeint par Louis Hamelin, j'aime ce qu'il en dit je l'y retrouve, puis une interview vivante et passionnante par André Vanasse son éditeur pour finir par un article de Sébastien Lavoie sur cet écrivain de l'amitié qu'est sans conteste Christian Mistral. Il écrit de l'amitié, par l'amitié, comme personne et je partage la vision et le ressenti de ce sentiment qui l'anime. J'en voulais plus encore, c'était trop court, alors dans mon euphorie coutumière je me suis dit:" Et qu'en pense la Tribu ?", cette fameuse famille mise en place et créé par le maestro lui-même comme un roman live au travers de son Vacuum II. D'où cette folle entreprise de réunir des textes, témoignages, photos des uns et des autres, du moins d'une partie d'entre eux, certains plus proches que d'autres pour moi, certains qui sont devenus au fil des notes sur ce blog et sur les leurs au fil des commentaires et discussions parfois endiablées des amis, pour mettre en forme ce supplément très spécial aux Lettres Québécoises spécial Christian Mistral, le supplément Tribal.
Auparavant je voudrais rapporter ces confidences d'André Vanasse que je partage et je crois bien tous ceux qui participent à cette note atypique: "Mistral n'a jamais cessé de croire en la littérature même s'il a douté parfois. L'écriture a été pour lui une bouée de sauvetage, comme cela a été le cas pour Bruno Roy, mort le 6 janvier dernier... Ceux qui connaissent Christian savent à quel point il peut être attachant. Il aime de façon totale. Et c'est ce qui fait son si grand charme. Pour moi, il reste un auteur à part. Sans doute précisément à cause de la charge d'émotions qui nous unit... Salut, Christian, et reste toujours toi-même."
A Christian Mistral.
Pour ouvrir le bal, ce savoureux petit texte de GeeBee:
Quand Helenablue m'a demandé de participer à la petite fête, j'ai couru à la bibliothèque municipale, confiant d'y trouver les écrits de Christian Mistral.
"A remettre pour le 21 Monsieur Blais", et j'ai vu ma balloune se dégonfler avant même de franchie la porte. Comme si je pouvais assimiler un tel auteur en lisant ses livres en diagonale.
Dans la foulée de Carton-pâte, un des rares livres de Mistral que je n'ai pas lu car introuvable puisqu'épuisé, la touche verte et féminine de notre batracienne préférée:
"Le cunni-linguiste. Voilà le personnage qu'évoque pour moi Christian Mistral. La raison est l'image que j'avais en tête quand j'ai lu Carton-Pâte. À cause? Un passage où Christian écrit avoir cunnilingué X tout l'après-midi et que cette dernière était tellement gelée qu'elle ne ressentait rien, sauf dans la tête... d'où le terme cunni-linguiste que je vais faire breveter... merci pour tout Christian!"
- Raymonde - alias Rain -
L'hommage de Ranger se passe de commentaire, il est à l'image de son écriture, riche et puissant, ciselé:
C'est étrange, quand je me suis demandé quoi et comment écrire en hommage félicifère et vérozsizsi-gabor! à cet homme, ce Christian Mistral, et m'aussitôt senti suis allégé, ragaillardi car voilà qui enjoue, un excentrisme qui ne quérit rien que le cœur qu'on y a, les fleurs m'ont manqué, les figures de rhétorique m'ont fait va donc chier, ou serait-ce moi? et j'ai eu honte, et j'ai eu peur, tu vas parler pour vrai, ça fait longtemps, ça compte, c'est grave, en public, pas dans l'intimidité, et que, pour réfonce, j'ai eu recours à l'idée de la citation, c'est à Rabelais, Françoué qu'allai-gé-je.
Non, ce n'est pas étrange.
«Donnant Pantagruel ordre au gouvernement de toute Dipsodie, assigna la châtellenie de Salmigondin à Panurge», va le début du Tiers Livre, adressé aux gens de bien, «aux buveurs de la prime cuvée».
«[...] Et se gouverna si bien et prudentement monsieur le nouveau châtelain, qu'en moins de quatorze jours il dilapida le revenu certain et incertain de sa châtellenie pour trois ans. Non proprement dilapida, comme vous pourriez dire, en fondations de monastères, érections de temples, bâtiments de collèges et hôpitaux, ou jetant son lard aux chiens; mais dépendit en mille petits banquets et festins joyeux, ouverts à tous venants, mêmement à tous bons compagnons, jeunes fillettes et mignonnes galoises(1), abattant bois, brûlant les grosses souches pour la vente des cendres, prenant argent d'avance, achetant cher, vendant à bon marché et mangeant son blé en herbe.»
Laissons le docteur continuer :
«Pantagruel, averti de l'affaire, n'en fut en soi aucunement indigné, fâché, ni marri. Je vous ai jà dit, et encore redis, que c'était le meilleur petit et grand bonhomet qui oncques ceignît épée. Toutes choses prenait en bonne partie, tout acte interprétait à bien, jamais ne se tourmentait, jamais ne se scandalisait. Aussi eût-il été bien forissu(2) du déifique manoir de raison, si autrement se fut contristé ou altéré, car tous les biens que le ciel couvre et que la terre contient en toutes ses dimensions, hauteur, profondité, longitude et latitude, ne sont dignes d'émouvoir nos affections et troubler nos sens et esprits. Seulement tira Panurge à part et doucettement lui remontra que, si ainsi voulait vivre et n'être aucunement ménager, impossible serait, ou pour le moins bien difficile, le faire jamais riche.
''Riche? Répondit Panurge, aviez-vous là fermé votre pensée? Aviez-vous en soin pris me faire riche en ce monde? Pensez vivre joyeux, de par li bon Dieu et li bons homs. Autre soin, autre souci ne soit reçu on(3) sacrosaint domicile de votre céleste cerveau. La sérénité d'icelui jamais ne soit troublée par nues quelconques de pensement passementé de meshain(4) et fâcherie. Vous vivant, joyeux, gaillard, de hait(5), je ne serai riche que trop. Tout le monde crie : 'Ménage, ménage!' mais tel parle de ménage qui ne sait mie que c'est.''»
[1. Luronnes. - 2. Banni. - 3. Au. - 4. Chagrin. - 5. de bonne humeur.]
Pour moi, Christian, ta voix me parle comme là Rabelais via Panurge à son lecteur, aux hommes, à tous.
«Mais, demanda Pantagruel, quand serez-vous hors de dettes?
- Es calendes grecques, répondit Panurge, lorsque tout le monde sera content, et que vous serez héritier de vous-même.»
Sans autre commentaire.
Oui, un : Christian, t'es un inqualifiable de bon frère. C'est un honneur pour moi, tout petit sois-je, de te connaître, ça l'est depuis que je t'ai lu les premières fois, tu tends les bras à travers les calvaires pour appeler le meilleur, je te souhaite la santé, la longévité, la quiétude forte et palpitante.
SR
- Stéphane Ranger - alias aka Danger Ranger -
Une autre manière de dire en évoquant autrement que par les mots, il n'y avait qu'un Gomeux pour arriver à le faire en une image qui parle...
"Cette photo est en somme une antithèse de l'image que je me fais de Mistral.
Une planche à voile (objet véloce, tout comme la plume de Mistral) plantée dans la terre, réduite à la fonction de décoration."
- Guillaume Pâquet - alias Gomeux -
J'aurais aimé aussi avoir le ressenti d'Emcée et les mots de Kevin, deux personnes très importantes et qui comptent tant pour Christian et que tous les tribaux connaissent et rencontrent au gré des notes mistraliennes, mais ne l'ai pas fait pas demandé pas osé! Par contre dans un tout ordre registre j'ai receuilli il y a peu l'avis d'un néophyte, qui n'a pas particulièrement d'accointance avec la littérature quoique cela est en train de changer je pense, en la personne de mon fils aîné à qui j'ai prêté Vautour il y a quelques semaines maintenant, il m'en parlait lors d'un déjeuner en tête à tête tantôt: "J'avais peur tu sais au début, comme en général ce que tu lis c'est pas toujours facile, je craignais que ça me prenne la tête, de ne pas comprendre de ne pas aimer. J'suis pas très littéraire et les classiques me barbent vite, mais là, maman, c'est dingue. Ton Mistral quand il écrit j'ai l'impression qu'il s'adresse à moi qu'il me parle en profondeur, ça me touche ça me remue je pleure avec lui je ris aussi je rage je transpire et j'ai envie d'une page à l'autre d'en savoir plus, d'en connaître davantage. Il me reconcilie avec les livres lui, tu sais! J'aime vraiment bien. D'ailleurs il me semble que ton préféré ça en est un autre, non? Valium, je crois... Pourquoi ça Valium d'ailleurs? Dés que j'ai fini ce Vautour, ma chérie veut le lire à son tour, tu me prêteras l'autre alors, OK! Pis quand est ce que tu vas à Montréal, dis?" J'étais fière comme Artaban et si émue aussi que je ne résiste pas à partager avec vous ce grand moment filial!
Je n'ai pas été déçu par son humour et sa gouaille, il y met les formes l'artiste, faut savoir que cet homme là c'est une tête et loin d'être blonde, sacré Oldcola!
La "Tribu" construite et orchestrée par Mistral est une bande d'êtres qui partagent en plus de l'amour des mots et l'amitié à l'initiateur, l'amour de la vie et de l'humain, une bande d'amis somme toute régit par cette même quête de sens et cette même exigence relationnelle que ce soit avec soi ou avec les autres. Rien d'autocratique pas de pensée unique et pas la même vision du monde mais la même soif d'échanges et de partages, de remue-méninges et d'émotions vraies. Une bande de gourmands et de gourgandines à laquelle je ne suis pas peu fière d'appartenir moi qui suis plutôt d'un naturel indépendant et autodidacte, j'y ai trouvé chaleur et réconfort, franc parler et ouverture, tolérance humour respect même si parfois les discussions pouvaient tourner vinaigre, probable que la nature québécoise de cette tribu là mistralienne de surcroit y est pour beaucoup dans le fond et la forme.
Les deux qui vont suivre me sont plus particulièrement chers, et sont devenus au fil du temps et des échanges de véritables amis avec qui j'ai grand plaisir à être et à converser. Deux individus bourrés de talent et d'intelligence, de sensibilité aussi. Deux personnes que j'aime beaucoup et qu'il me tarde de rencontrer aussi à l'instar d'une autre amie rencontrée chez Christian, la fée cannelle de l'endroit, Venise.
Je l'imagine grand échalas aristocratique fin et tendre pourtant dit le Terrible, il m'apparaît profond, réfléchi et congruent, aimant le bon vin, la bonne chère et les bons livres tout comme nous tous ici sans doute, quand le Vacuum s'est trouvé infligé de l'étiquette Danger par la censure" bloggerienne" il a été un des premiers à monter au créneau pour défendre la liberté d'expression de l'écrivain et ami Mistral bien sûr mais aussi de la liberté d'expression en général et a, tout comme Raynette d'ailleurs, autocensuré son blog en signe de protestation, j'ai trouvé ça fort et noble et je le trouve encore...
" J'aime les gens de lettres, ce sont mes gens et je suis des leurs."
- Christian Mistral -
- Yvan LaFontaine - alias Terrrible -
Le texte de Sandy est telle qu'elle, généreux entier drôle affectif et bigrement bien écrit, un crisse de beau texte qu'elle nous livre là, la grande!
Donner quelque chose à son siècle.
Christian Mistral vu par Sandra Gordon
N.D.L.R. : Cet entretien ne devait paraître nulle part. Il n'a d'ailleurs jamais existé. Pour une raison que vous venez d'apprendre en parcourant ce billet, cet entretien se retrouve publié ici ce matin. Nous remercions HelenaBlue, rédactrice en chef du blog Open your mind, d'avoir chaleureusement orchestré ce programme dominical fort singulier qui souligne un homme et sa virtuosité, ainsi que sa couverture violet pourpre amplement méritée.
G.S. - Christian Mistral. Christian Miiiiistraaaal. Ça sonne, vous trouvez pas?
S.G. - Pour sonner, ça sonne.
G.S. - Ça souffle fooort diraient certains...
S.G. - Ouais. Ça décoiffe.
G.S. - Mistral, vent. Vent, mistral...
S.G. - Je pense qu'on a compris l'analogie. Je l'ai déjà utilisée une fois en me croyant bien originale...
G.S. - (Toussotements) Bon. Alors. Le dernier numéro de la revue Lettres Québécoises est consacré à Christian Mistral. L'avez-vous lu?
S.G. - D'après toi?
G.S. - Que pensez-vous de la page couverture?
S.G. - Ce que je pense de la page couverture? Magnifique. Ce regard émouvant. Et ce violet, c'est vraiment plus que parfait. Je suis sacrément contente pour lui...
G.S. - Et le contenu?
S.G. - Très intéressant. Mais trop court. J'en aurais pris plus.
G.S. - Ça on le sait, vous n'êtes jamais contente. Qu'est-ce qui vous plaît dans les romans de Christian Mistral?
S.G. - (Rires) Ça m'arrive d'être contente, c'est juste que je ne m'en aperçois pas souvent. C'est son style. Fort, imagé, singulier. Sa plume acérée. La musicalité des mots choisis avec grand soin. Sa maîtrise du verbe, de l'ironie, et de la beauté. Sa capacité de faire sourire le lecteur, de le faire rire aussi, et ça c'est rare, et de l'émouvoir trois lignes plus loin. Son écriture peut être brutale et sensuelle à la fois. Mistral possède l'art d'inclure le lecteur, comme s'il y était, comme s'il faisait partie de cette communauté de paumés sans le sou mais néanmoins riches. J'aime sa poésie, son originalité. (Silence) Vamp finit par « Merde. », ça m'avait marqué. Ouais. Bon. C'est pas le « Merde. » comme tel, on s'entend, mais c'est le fait qu'il soit placé là, minutieusement, juste après une riche et longue envolée lyrique. J'avais trouvé ça percutant. À l'image de ce qu'il écrit.
G.S. - Nommez-moi une scène qui vous a particulièrement émue?
S.G. - À brûle-pourpoint? (Silence de réflexion) C'est l'fun dire ça, brûle-pourpoint. C'est un beau mot. Brûle-pourpoint, brûle-pourpoint. La scène du bain dans Valium.
G.S. - Pourquoi?
S.G. - Parce que.
G.S. -Que retenez-vous de ce que vous avez lu de lui?
S.G. - Quand on le lit, on a - comment dire - on a envie de vivre. Je sais pas... On a le goût d'improviser une sonate à la lune, le goût de s'envoyer en l'air, de s'envoyer une poutine ou bien de concocter un pâté chinois fromage paprika, de se louer un 8 ½ à' gang, d'écrire des lettres, de se commander un double scotch au comptoir d'un bar, puis un deuxième, un troisième, on a envie de ne plus les compter, on a envie de se raconter. On a le goût de déclamer un poème en cadeau à un ami, d'errer dans les rues de la ville ou de s'enfermer dans sa chambre pendant trois jours. On a le goût d'aimer Montréal autant que lui. On peut pas faire autrement. On la sent. On la hume. On la vit. D'ailleurs je ne vois plus Montréal de la même façon. J'ai appris à l'apprécier autrement. À l'apprécier, point. Je ne vois plus le carré Saint-Louis de la même façon. La fontaine n'est plus qu'une simple fontaine, elle est un symbole. Un organe.
G.S. - Vous l'avez déjà rencontré?
S.G. - Qui, la fontaine?
G.S. - Funny girl. Je parle de Christian Mistral.
S.G. - Oui.
G.S. - Est-ce que vous vous en souvenez?
S.G. - Ça veut dire quoi ça?
G.S. - Je sais pas. Je veux dire : sur votre blogue, vous avez parfois l'air d'une furieuse picoleuse de mauvais whisky américain. C'est pas moi qui invente ça hein.
S.G. - Je te signale que t'es mon double inversé, et que cet entretien est en vérité un entretien truqué, simulé. Je vais quand même pas t'apprendre qu'on a le même œsophage pis le même foie hein? Quand je l'ai rencontré, je l'ai rencontré à jeun. En fait, je n'étais pas à jeun. J'achevais un de ces cafés qu'on vend à tous les cent mètres sur le Plateau. Le mien était noir, dans un gobelet ceinturé d'un carton gaufré servant à ne pas se surchauffer les corpuscules de Krause logées dans les mains, mais il était tiède depuis longtemps. J'avais du Jack dans le fond de mon sac pour plus tard. Pour trinquer. À nos santés. Sans blogs interposés. Anyway. Tu dois le savoir, t'étais là.
G.S. - Je me souviens. Difficile d'oublier. En quelques mots, comment vous le décririez?
S.G. - En quelques mots? Hum. Affable, entier, direct. Il parle beaucoup, et il écoute beaucoup aussi. C'est une belle qualité ça. Il a un rire sonore et contagieux.
G.S. - Peu de temps avant, c'était son anniversaire. Je crois comprendre que t'avais pas que du Jack dans ton sac.
S.G. - Tu me tutoies maintenant? On n'a pourtant pas élevé les abeilles ensemble... Je rigole. C'est que t'as l'air un peu fuckée à t'auto-vouvoyer. Ouais. On disait? Ah oui. Chez-nous, mes livres sont classés par ordre alphabétique. Je suis pas une freak du rangement hein, tu le sais, mais j'hayis ça chercher un livre pendant dix ans. Les Christian Mistral se retrouvent entre mon édition de L'homme rapaillé de Miron, qui date de 1970, et feu mon édition des Poésies complètes de Nelligan. Je dis feu parce qu'elle ne s'y trouve plus : je l'ai donnée à Christian pour son anniversaire. Elle m'avait coûté quatre piasses au Village des Valeurs, mais dans mon cœur elle en valait pas mal plus. Je l'avais emballée dans un sac Biorisque jaune garni de gros morceaux de scotch-tape. Martha Stewart n'aurait pas été fière de moi, ça avait l'air du yab'. Et j'ai dit comme on dit souvent : « C'est pas grand-chose, mais c'est de bon cœur en crisse. »
G.S. - C'est ridicule de dire ça quand on offre un livre à quelqu'un. Surtout quand il s'agit d'un livre de Nelligan. Surtout quand on l'offre à Christian Mistral.
S.G. - Ouais, peut-être. Il était ému, et je l'étais mille fois plus. Un esprit de beau moment...
G.S. - Tu voulais pas lui offrir ton édition de L'homme rapaillé ?
S.G. - T'es-tu folle sacrament? Faut pas charrier!
G.S. - (Rires) En terminant : y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez lui dire, mais que vous ne lui avez jamais dit?
S.G. - Oui. Les diminutifs, c'est comme les émoticones : j'hayis ça. Sandy, tsé...
G.S. - Autre chose?
S.G. - J'ai hâte à son prochain roman. Ouais. (Silence) Ça fait que c'est ça. En attendant, eh bien, vivons. De toutes nos forces. Tant que faire se peut, et davantage.
« Je crois furieusement que personne n'est sur cette terre pour écrire des livres. Il faut vivre, dans la joie la plus féroce que nous permet notre tempérament, seulement, oui, quand le livre est fini, on en commence un autre, jusqu'au dernier hoquet, en essayant de retenir un peu de beauté entre ses doigts, et de ne pas écrire trop de conneries ».
Christian Mistral, Origines, Éditions Trois-Pistoles, coll. Écrire, 2003, page 102.
À la tienne, cher Christian
Amitiés,
Sandra
- Sandra Gordon - alias Sandy -
Hum, à part Butch en vacances au moment de l'élaboration de cette note, il manquait un vieux de la vielle comme on dit par icitte, un comparse jalousé et aimé, un personnage fier et intrépide, un quoi! chasseur d'étoiles et d'étincelles, un faiseur d'histoires, un conteur hors pair, je cite È . Pour l'avoir hébergé dans mes murs et couché au dernier étage de mon vaste chantier, j'en sais plus sur ce bougre attachant et princier. Il ne manquait que lui pour que la boucle se boucle, j'entends là de facto, et derechef j'en profite pour remercier les uns et les autres de leurs enthousiasmes, leurs amitiés, leurs profonds coeurs, et leurs présences. J'avoue être très émue de tant d'affects...
"Dieu, Mistral et moi"
Il a soufflé toute la semaine, le Mistral. C’est simple, ici, quand c’est du Nord, c’est le Mistral. Tempête du siècle annuelle. Bon, pour cette fois, on peut dire que les Français ont reçu une vraie tempête de neige. 30 cm. Ouââ. Les cactus et les palmiers s’en sont pris plein la yeule. Les violettes, les amandiers et les bicyclettes vont devoir surseoir. Sans compter les Gardoises, qui venaient à peine d’inaugurer leurs minijupes.
Blue me fait l’honneur de me demander un texte. l’Occase : Mist à la une de Lettres Québécoises. Ah ? Je le crois pas. C’est vraiment la première, toute première fois ? Eh, beh. Ah. Euh… Y avait beaucoup de très grands auteurs à tapisser, sur les 136 numéros précédents, doit-on supposer.
Nous avons le même âge, mais la première fois que j’ai vu Mistral (l’auteur, pas la calamité météorologique), c’était à la télé. J’étais un tout jeune batteur de rock n’roll à l’époque et j’officiais dans un horrible groupe hommage à Rush. Je me souviens m’être dit qu’il avait l’air d’un type dont j’aimerais lire le roman. « Enfin un qu’a pas une face de tapette de fils de riche à marde, asti », avais-je songé, dans mon subtil brogue de Montréal-Nord. Je me suis assis et j’ai écouté l’interview. Je comprenais sans souci les questions de l’animatrice mais, comme elle, je n’avais pas la moindre idée de ce que signifiaient les réponses. Mistral parlait d’auteurs dont je n’avais jamais soupçonné l’existence, évoquait des mouvements qui me paraissaient ésotériques, employait des mots dont j’ignorais la signification. Je m’étais senti tout petit et insignifiant, un peu comme devant ma blonde du temps, qui venait juste d’entreprendre courageusement mon éducation littéraire.
Je l’ai revu dans les bars où je chantais, vingt ans plus tard. On ne se parlait pas tellement. Dix mots en dix ans. Pour une raison qui m’échappe encore, j’ai publié Antarctique en 2002 et je me suis retrouvé au salon du livre de Montréal. Ce n’était pas totalement jojo à mon kiosque et je crois que Mistral l’a senti. Il est débarqué devant moi avec un verre de rouge que j’ai calé d’un trait. Il a souri et m’a entraîné chez un autre éditeur, où ça coulait à flot. Tout le monde voulait lui parler, alors je suis resté en retrait. Un grand type qui avait l’air important m’a ordonné de ne plus écrire de dialogues en joual. Un autre m’a dit qu’il était best-seller. J’ai calé mon verre. Quatre ou cinq coups de pinard plus tard, quand j’ai fini par retourner à ma dédicace, je me sentais infiniment mieux.
Mistral m’avait accueilli sans plus de cérémonie dans la gang (il n’avait pas encore commencé à l’appeler sa tribu). Réchauffé comme je l’étais par la boisson et la fierté, plutôt que de continuer à imiter mes collègues dissimulés derrière un journal avec leurs écouteurs sur la tête, je me suis levé et j’ai commencé à fourrer mon bouquin directement dans les mains des passants, ce qui est devenu ma marque de commerce par la suite.
— Eeh, lis-ça man !
Tout ça semble si loin. Depuis, j’ai quitté la cité, le continent, le consensus, tout, presque. Nos personnalités électroniques croisent le fer et se font l’accolade. Où sommes-nous tous ? La Terre tourne en tabarnak. En tout cas. Dieu ne m’a jamais offert à boire, ce que Mistral a fait, lui. Quant au diable, beh… Euh… Comme d’hab, y est aux vaches !
- Eric McComber - alias Big Mac -
Prévenu tard, il est aussi de la fête, pas là hier mais bien présent aujourd'hui et rien d'infâme dans ses propos bien au contraire:
J'ai reçu un message d'Héléna me demandant un petit texte pour une note surprise sur Christian Mistral. Holy phoque! Honoré et intimidé, je me mis tout de même à l'ouvrage. Dès le départ un problème de taille se posa, par où commencer? Crisse! Par le commencement, me dit une voix dans ma tête. Attention. Je plonge.
Je dois d'abord dire que je ne suis pas un intime de Christian. Tout ce que je connais de l'homme, je le tiens de ses livres, de ses apparitions médiatiques et de son blog. Ainsi, chacune de ses présences (à la télé, à la radio) m'a touché. Ça me fascine et me laisse sans voix car je ne le connais pas, mais quand je le vois ou l'entends à la télé ou à la radio sa sensibilité me bouleverse. Tout comme certains de ses textes sur VacuumII : Scrapbook, particulièrement lorsqu'il parle de son fils ou des ses amis. Il le fait avec cœur et authenticité et ça impose le respect. Dans le monde plus blanc que blanc dans lequel on vit, un homme comme lui, qui prend sa plume, son clavier pour ouvrir son cœur ou exprimer son avis, son opinion, son désaccord, sa dissidence face à ce répugnant univers demeure un exemple et un modèle à suivre. Respect.
Respect aussi devant la fidélité et l'amour qu'il porte à ses amis. L'amitié demeure pour moi la pierre d'assise de l'œuvre mistralienne. Or, s'il y a un roman où l'amitié imprègne tout le récit, c'est bien Vautour. C'est un très grand roman souvent sous-estimé ou oublié lorsqu'on parle de la production de Mistral. Un simple merci pour ce grand roman et pour les autres. Je me permets d'en citer un ti bout :
''Pour une histoire aussi simple, il y a de quoi désespérer de la littérature si on n'accepte qu'elle demeure impuissante à mouler les tragédies ordinaires. Si simple, je le répète que chacun devrait y ressentir le parfum d'une perte proche.''
Cher Mistral, ne désespère pas de ta littérature car elle a non seulement moulé une tragédie ordinaire, mais en plus à la lecture de Vautour, j'ai senti et ressenti la perte d'un ami qui m'était très cher. Grâce à tes mots, j'étais moins seul avec ma peine et le vide que laisse toujours la grande faucheuse.
Amitiés et hommages flashgordoniens
L'infâme Paul Giguère, mieux connu sous le nom de Flash Gordon
- Paul Giguère - alias Flash Gordon -
Amitiés profondes.
Blue
Christian,
je ne peux finir cette note sans te citer, et j'ai tellement apprécié ce livre que naturellement je m'y réfère," Origines"...
Hâte de te lire de nouveau.
" Si écrire veut dire publier, s'exprimer, se vendre et se racheter, faire la guerre et faire carrière, et faire l'amour à l'individu qu'on voudrait devenir, alors: j'ai écrit pour que ma mère me félicite, j'ai écrit pour démontrer à mon beau-père que j'étais bon à quelque chose, j'ai écrit pour séduire ma future épouse et j'ai écrit pour doter le fils qu'elle m'a donné, j'ai écrit pour qu'on se souvienne de moi, pour que le monde conserve une trace de mon fugace passage et qu'il en soit changé, tant soit peu, pour le meilleur ou pour le pire ou le pareil au même, mais que le monde vire à droite ou à gauche comme un char fait un violent secret écart pour éviter un écureuil, et l'écureuil est épargné, de même que la conscience du conducteur, et le monde est ainsi désormais; pour ça, j'ai écrit."
- Christian Mistral- Origines, Éditions Trois-Pistoles, coll. Écrire, 2003, page 67.
00:52 Publié dans rencontre | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : littérature, christian mistral, québec, rencontre, amitié, art de vivre, blog, humain
12/03/2010
tango...
10:14 Publié dans danse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : danse, musique, cinéma, vie, expression, émotion, rencontre, humain
11/03/2010
pensée dogon
09:07 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : pensée, réflexion, regard, l'autre, humain, partage
10/03/2010
Paul Rebeyrolle
« Si on a l'amour de la nature et des gens, cela peut aller jusqu'à la violence »
- Paul Rebeyrolle -
Disparu en 2005, Paul Rebeyrolle est l’auteur d’une œuvre puissante, habitée. Né dans le Limousin il est atteint dans son plus jeune âge d'une maladie osseuse qui l'oblige à l'immobilité et passe son enfance et son adolescence à dessiner. En 1944 il part pour Paris par " le premier train de la Libération", il sait déjà qu'il veut devenir peintre: il prend des cours à la grande Chaumière et se lance à la découverte de la peinture contemporaine notamment Picasso et Soutine et également les classiques du Louvre dont Rubens et Rembrandt qui le marquent profondément. Homme de liberté et d'indépendance, il se forme seul.
Il témoigne, fait des constats sur la société… Coexistances (1969), parle de la guerre froide, Monétarisme (1999) , des excès du consumérisme, La carpe et le lapin (2003), des manipulations génétiques… Il ne cesse d’interroger les conditions de vie des individus, de manière expressive. Il fait corps avec le tableau, il y pénètre complètement. À l’aide de peinture à l’huile, pigments encollés, tissus, objets, il nous donne sa vision du monde. Il travaille sur de grandes toiles, à plat, fait corps avec l’œuvre, à la manière d’un rite, d’une danse (on peut d’ailleurs penser au travail de Pollock dans cette idée de gestuelle, de fusion avec la toile). Puis il offre au spectateur, ses « toiles de colère ». On ressent comme un coup de poing d'ailleurs la première fois que l'on voit ses toiles, percutantes et difficiles.
Son oeuvre est marqué par la rage, la révolte, la violence et renvoie à toutes les souffrances, les interrogations du monde.
" Je me demande si je ne pense pas autant à la vie et aux conditions de vie des individus qu'à la peinture."
- Paul Rebeyrolle -
10:09 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, rencontre, humain
09/03/2010
Human Nature
23:09 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : musique, jazz, miles davis, émotion, humain, concert
créativité
" Impara l'arte e mettila da parte "
On ne peut pas être créatif sans apprendre ce que savent les autres, mais on ne devient pas créatif sans rejeter ce savoir (ou une partie de ce savoir), pour trouver mieux.
09:10 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pensée, créativité, psychologie, art, écriture, amour, humain
08/03/2010
8 mars
Je trouve cela dommage qu'il faille une journée dite "de la femme" pour prendre conscience de leurs existences leurs desideratas, leurs pouvoirs leurs faiblesses et leurs qualités. Bon nombre d'entre elles sont encore placées sous silence maltraitées voir reconnues comme quantité négligeable, d'autres sans doute aussi nombreuses se bagarrent au quotidien pour faire entendre leurs droits et admettre leur valeur. Je suis une femme également en relation avec beaucoup d'autres de toutes sortes jeunes et moins jeunes, sveltes avenantes vieillissantes ménauposées, chefs d'entreprises artistes avocates infirmières institutrices, présidente d'un parti politique, actrices poètes musiciennes, pédiatres chercheuses professeurs agrégées notaires journalistes chanteuses d'opéra, hôtesses d'accueil, de l'air, confirmées, éleveuses de chevaux, financières, mannequins, photographes, coloristes, en quête d'emploi, souvent aussi mères de famille voir grand-mères, en couple, divorcées une à trois fois, veuves, ayant eu un ou plusieurs amants ou pire n'ayant jamais eu accès au plaisir, beaucoup qui passent ainsi avec leurs histoires leur lourde valise chargée d'espoirs de souffrances et de renoncements. Toutes ont en commun cette soif de liberté et cet appétit de reconnaissance pour ce qu'elles sont et pour ce qu'elles peuvent apporter en tant que femme, en tant qu'être humain. Alors même si je trouve ce 8 mars insultant dans un sens, je lui trouve un intérêt dans l'autre. La femme a son rôle à jouer et son chemin à faire pour une société meilleure et plus humaine, qu'on se le rappelle une fois l'an plus médiatiquement n'empêche pas d'oeuvrer chaque jour en ce sens.
13:44 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, picasso, femme, humain, monde, pensée, vie, ensemble, partage
07/03/2010
sous le ciel de Paris
Belle soirée passée sous le ciel de Paris et ce matin réveil tout en douceur et en lumière...
Première pensée du jour au saut du lit, la colère et le ressentiment ne sont pas de bonnes énergies, ne sécrètent pas d'endorphines et usent et abîment l'humain en nous, j'aime l'idée et le cheminement vers cette sorte de sérénité qui s'ouvre à l'autre, cet amour qui génère du bon en soi et qui éclaircit le paysage dans lequel on évolue. Apaisant.
La journée s'ouvre sous de bons auspices je trouve, suis d'humeur positive et ensoleillée.
Beau Dimanche à tous!
09:14 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : pensée, état d'âme, paris, rêve, humain
04/03/2010
cinq sens
20:12 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : philosophie, art, peinture, pensée du moment, sens, humain
03/03/2010
cancelled
Hum, "tousse", "tousse", reprenons nos esprits.
J'en rêvais en autres rêves et non des moindres, mes fils se soudent et me l'offrent pour mon petit Noël, j'attends patiemment la date du moment de grâce, je me prépare psychologiquement je trépigne toute la journée l'écoute en boucle me met dans l'ambiance, vous en parle et à moins le quart j'y suis. Ambiance plutôt calme et déserte, je me dis " Tu n'es jamais vraiment en avance pour une fois probable qu'ils sont tous comme toi, ou plus en avance encore ", mais ô rage ! ô désespoir ! cancelled. Je m'approche du beau gosse à l'entrée et tente de comprendre, il me dit: " I don't speak french, cancelled, ok! " Ok, baby suis pas deux de tense, je comprends votre langue, quoi, tsé moi je me suis dit il est au plus mal pour ne pas venir chanter, restons zen, m'en fous d'avoir un billet qui vaut tant d'euros je sais bien que je peux être remboursée, pis c'est un cadeau, pis c'est pas le problème. " How is Léonard?" I try. Il me regarde encore...
Bon, la soirée n'était pas comme je l'avais imaginée, mais j'étais en bonne et galante compagnie je suggère un ciné pour palier à la peine et rebondir, on me soumet en retour le titre d'un film, de bonnes critiques et puis un peu d'aventure cinématographique sans filet, il y a longtemps... Toujours du mal à me laisser complètement faire! Je dois dire, là, quel bijou! "Une éducation", pas forcément un titre qui fait frémir ou vibrer, mais quel bonheur, tout, l'image le jeu d'acteur la fraîcheur de l'amour naissant la puissance des lettres et de l'intelligence, ciselé senti émouvant esthétique régalant vraiment. Merci Léonard finalement, on a à nouveau rendez-vous le 25 Septembre et j'ai passé une délicieuse soirée. Take care.
23:59 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : à chaud, soirée, ouverture, cinema, rencontre, humain, découverte, plaisir