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09/04/2010

contrerimes

 

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Puisque tes jours ne t'ont laissé

Qu'un peu de cendre dans la bouche,

Avant qu'on ne tende ta couche

Où ton coeur dorme, enfin glacé,

Retourne, comme au temps passé,

Cueillir, près de la dune instable,

Le lys qu'y courbe un souffle amer,

- Et grave ces mots sur le sable :

Le rêve de l'homme est semblable

Aux illusions de la mer.

 

- Paul- Jean Toulet -

 

 

08/04/2010

simple things

06/04/2010

sale engeance

Elle arrive ce matin au boulot blême exsangue même. Je n'ose lui demander d'emblée ce qui a bien pu se passer pour elle hier et avant-hier pendant que je me rejouissais de l'arrivée du printemps.

En pleine rupture, elle fuit un homme aimé sous terreur pendant plus de quatre ans, bons ou mauvais les liens se créent, mais qui a trop fréquemment pété les plombs ces derniers mois, qui sans vergogne et avec diablerie la battait, la réveillait la nuit la harcelait le jour, un enfer, une tragédie, une sale engeance. Et quand aprés plusieurs tentatives échouées une perte de poids terrible et de cheveux par poignées elle le quitte enfin dans des conditions dramatiques rocambolesques et inimaginables, elle se pense en paix et se retricote un semblant de vie partie de chez elle presqu'aussi nue qu'un nouveau-né, restaurée avec l'aide d'amis chers qui lui remonte un petit univers pour pouvoir souffler réfléchir à l'avenir du moins l'entrapercevoir à 30 ans y'a moyen, elle arrive ce matin blême exsangue muette d'angoisse choquée. Ici dans son cadre  travail, elle est en sûreté, elle s'y sent protégée et respectée, alors je l'encourage.

- Que s'est-il passé Cath ce week-end de Pâques?

- L'horreur, je suis toute chamboulée, il est venu et il a tout détruit.

- Comment ça tout détruit?

- Quelqu'un de l'immeuble l'a laissé entrer, et puis il est passé à l'extérieur par la fenêtre, sur le palier, au 7éme étage, au 7éme, il était là sur la corniche de quarante centimètres à toquer à mon carreau de cuisine, j'ai ouvert, tu penses, au 7éme étage! Et là, bon sang, il a recommencé ses insultes, que j'avais massacré sa vie, que j'étais une salope une putain une traînée, que j'allais payer qu'il ne me laisserait aucun répis qu'il allait me faire la peau. J'ai eu si peur, j'ai dévalé l'escalier quatre à quatre appelé les flics qui sont arrivés une heure après, là nous sommes montés et il avait tout bousillé, fracassé la télé que je venais d'acheter, lacéré mes bottes au couteau de cuisine, piqué mon ordi, et il avait disparu, qu'est ce que je peux faire, je n'ose plus rentrer chez moi, j'ai porté plainte et squatté chez des potes, c'est un cauchemar...

Ouch! Suis restée sans voix quelques secondes, j'aurais bien laissé ma colère sortir mais je ne voulais pas l'accabler, je ne voulais pas non plus lui redire de penser à elle et de se protéger c'était entendu, je me disais en mon for intérieur, que faire face à un tel flot irrationnel de violence incontrolée et insensée, comment pouvait-il encore penser que c'était la voie à suivre pour regagner ce qu'il avait perdu, sa chose, son bien, sa femme et elle au milieu de tout ça comment peut-elle trouver la force de lutter et de croire en des jours meilleurs, de croire en la vie et de continuer à se battre...


05/04/2010

4 minutes

Renversant bouleversant interpellant...

 

 

agnès martin

 

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" When I think of art I think of beauty. Beauty is the mystery of life. It is not in the eye, it is in the mind."

- Agnès Martin -

 

04/04/2010

mystère

 

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"J'ai toujours laissé et laisse encore la clef sur la porte dans l'espoir qu'un homme charismatique et entièrement nu entrerait chez moi, se trompant d'endroit."

 

J'aime ça penser qu'il y ait des hommes au sexe sensible romantique et amoureux, poète et vigoureux, conquérant et attentif, présent et attentionné, aimant, gourmand, amant, assoiffé, tactile.

 



 

03/04/2010

en vrac

Tout à trac, tout en vrac, je voulais faire une note sur la légèreté parce que ça m'inspirait là dans le moment présent, du moins hier au coucher et ce matin au réveil, sans doute une influence printannière... Et puis, heureusement dans cet état de grâce, j'ai vécu des expériences pas forcément drôles ni légères, de fait ni l'un ni l'autre.

Vieillir, c'est loin d'être facile et râgoutant, j'étais il y a peu chez mes beaux-parents qui dévalent la pente, l'un perdant la vue et la santé et donc l'autonomie et l'autre perdant la mémoire et même la tête et donc l'autonomie aussi, la sénescence qui me jaillit ainsi à la figure chez des gens que j'aiment et qui comptent beaucoup qui ont toujours été présents et affectifs encourageants et aimants, là me fait mal au ventre mais c'est ainsi n'est ce pas, à accepter, et là aussi toute l'empathie possible est nécessaire pour éviter de projeter et éviter d'attendre d'autrui ce qu'il a surtout besoin de recevoir, une présence acceptante et de l'amour tout simplement.

Souffrir de l'âme, c'est pas une mince affaire non plus, un coup de fil tout à l'heure, cette femme que je connais depuis longtemps, mais que je n'ai pas vu depuis un bail et qui m'appelle là, pour une broutille au début de la conversation pour finir dans un énorme sanglot venu de si profond que j'en ai encore le frisson me raconte ses dix dernières années, celles où on ne s'est plus trop vu, la dépression profonde et gravissime de son mari, son divorce, sa solitude, son fils, son livre qui va sortir sous peu, sa détresse. Je lui propose de se voir, elle ne dit pas non mais elle est à fleur, écorchée: "Personne ne comprend quand je parle de ma traversée du désert, dix années de ma vie, vous rendez vous compte! ", je lui demande si ça va mieux, s'il va mieux, s'il s'en est sorti, "Je crois, je l'espère, je suis bannie de sa vie, son fils aussi, c'est cruel, c'est une maladie effroyable, c'est monstrueux vous savez, et je vous en parle là, je me suis permise de vous appeler parceque j'ai su que vous aviez traversé cette épreuve, vous pouvez me comprendre, n'est ce pas!", oui bien sûr que je peux comprendre d'autant que je les connaissais bien tous les deux, des individus jeunes, sensibles, elle professeur de philosophie à la faculté et lui de sciences naturelles au collège, tous les deux pleins d'espoirs et de rigueurs, des gens perfectionistes et pointus, commme je comprends ce qu'elle me hoquéte, le rejet, l'agression, la honte, le regard des autres et la dégringolade, les moyens mis en oeuvre pour l'en sortir, l'échec, la perte d'amour, le deuil à faire, je l'ai écouté du mieux possible s'en trop m'en mêler tout en cadrant, émouvant.

Alors la légèreté d'un coup m'est apparue salutaire, et je me suis remerciée d'être dans cet état d'âme ces jours-ci, pour faire face et ne pas perdre la face, l'ancrage positif auquel je me suis moi-même raccroché, l'amitié et l'appétit de vivre...

 

 

légèreté

 

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"Nous sommes si riches, si secrets à nous-mêmes, tant de sources bouillonnent en nous et il y a tant de routes, de chemins, d'allées et de sentiers qui s'ouvrent à chaque instant devant nos pas, que le fait de s'égarer dans l'un ou dans l'autre n'a rien qui doive surprendre beaucoup."

- Marcel Aymé - Uranus -

 

02/04/2010

papier pâte

- Vous êtes québécoise?

- Ben non, pourquoi j'y ressemble?

- Crisse! C'est pas disable ça, une personne qui lit Mistral dans l'Eurostar, c'est bien la première fois que ça m'arrive en tabarnak!

- Fichtre! Vous vous l'êtes, n'est ce pas... québécois?

- Oui, Madame, j'en suis et fier... Vous aimez là ce que vous lisez, c'te question vous m'avez l'air si concentrée, je vous ai même vu sourire aux anges...

Il croyait pas si bien dire le bougre, perdue que j'étais dans les mots de l'auteur sa verve et son humour familier hier dans le TGV.

- Avez-vous lu Vamp?

Là j'esquisse de nouveau un sourire mais entendu cette fois-ci, il connaît bien Christian Mistral, pas un épais qui me la joue plan drague, quoique bon ça me changeait de quand j'avais vingt ans et qu'on me prenait pour une suédoise sans livre à la main!

- Oui, monsieur...

- Oh! Et Valium aussi?

- Ah! Valium, si vous me prenez par les sentiments, sans menterie j'ai adoré lu deux fois et relirai sans doute, et puis Sylvia aussi et Coco et Vautour et Fontes, et là celui-là Papier et Carton que je viens de recevoir.

- Cââââlissssssse, mais vous êtes mordue!

- Enragée... Et vous, vous le connaissez, j'veux dire de plus près l'écrivain tornade poète?

- Voui madame, très bien!

- OH! Oh!

Suis restée bouche bée, comme deux ronds de flan, scotchée à mon siège et à son regard, je pensais à ma prochaine question, je voulais savoir, plus, et puis trop tard, le train a stoppé on était arrivé, du moins pour moi, lui il continuait jusqu'à Londres peut-être, j'ai pas osé lui demander un nom une adresse un numéro! Je suis française, ché pas, peut-être que québécoise j'aurai eu le culot...

 

 

 

 

 

 

(Pour YLT en réponse à sa question: Papier Mâché et Carton-Pâte, de Christian Mistral, aux éditions VLB, 146 et 151 p, 1995)

 

en ballade

 

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01/04/2010

antre

 

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"Dans le noir, toutes les couleurs s'accordent."

- Francis Bacon -

 

 

 

 

31/03/2010

Lucian Freud

 

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L'artiste britannique Lucian Freud est considéré comme le plus important peintre figuratif contemporain. Portraitiste accompli, spécialiste du nu, Freud a recours à l'empâtement pour figurer profondeur et intensité, tout en restreignant sa palette de couleurs à des nuances essentiellement sourdes. Ses portraits, peut-être sans indulgence pour ses sujets, sont honnêtes, francs et assumés. 'Je peins les gens non pour ce qu'ils semblent être, ni exactement en dépit de ce qu'ils semblent être, mais pour ce qu'ils sont', a déclaré Freud.

- Sebastian Smee -

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21043313.JPG.jpegPetit fils du célèbre psychanalyste, son talent n'est pas dans l'écriture mais dans la peinture. Un talent qui se déploie au fur et à mesure du temps qui passe, remettant en question de façon inexorable sa peinture, son geste, son trait, sa matière. Exilé du régime nazi, il suit son père à l'âge de 10 ans en Grande-Bretagne et obtient la nationalité anglaise à 17ans. Etudiant en art, il expose à l'âge de 22 ans. S'ensuivent de nombreuses récompenses jusqu'à l'apogée, en 2008, avec la vente de son tableau 'Benefits Supervisor Sleeping' à un prix faramineux. Si, dans les années 1980, ses oeuvres rencontrent déjà un véritable succès, il ne sombre pas dans la monotonie du geste acquis, parfait et automatique. D'abord peintre de la finesse et de l'hyperréalisme, il choisit de se faire violence et change de matériel : des pinceaux rigides et gros, une matière plus épaisse, et un geste moins lissé. Ce virage donne à ses toiles un nouveau réalisme malgré l'aspect découpé des visages de ses portraits. La lumière est traitée de façon brutale, voire maladroite. Puis il persiste dans ce style qui lui est propre, pour en devenir le maître incontesté. Ses peintures, violentes de réalisme, plus épaisses, froides et presque cadavériques illustrent l'acquisition par le peintre du geste juste et parfait. Ses portraits de personnages communs, volontairement peints dans des positions torturées, illustrent sa vision sans artifice du corps, ou plus précisément, de la chair humaine.

 

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A la différence de Francis Bacon, le dessin a été fondamental dans la formation du regard de Freud et à son développement en tant qu'artiste. Dès le début, il occupa une part importante de sa vie. Son célèbre cahier de croquis, The Freud-Schuster Book, datant de janvier 1940 lorsque Freud était à Snowdonia avec Stephen Spender, a heureusement été conservé, tout comme ont survécu ses croquis réalisés à bord d'un vaisseau sur l'Atlantique en 1941 alors qu'il travaillait dans la marine marchande. Par la suite, il exécuta des illustrations et se fascina pour le dessin d'animaux, de poissons et d'oiseaux comme en attestent ses dessins au trait illustrant le recueil de poèmes de Nicholas Moore, The Glass Tower (1944).

 

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L'œuvre de Lucian Freud est divisé en plusieurs périodes, d'abord une première période aux compositions surréalistes, ensuite une période réaliste dite "néo-romantique" où apparaissent les portraits dans une texture légère. Ensuite vient la période de maturité qui a fait la réputation de l'artiste. Peint dans une texture épaisse, dans des tons bruns, gris et blancs, les portraits apparaissent souvent comme vus avec une acuité particulière qui ne veut cacher aucun détail du visage du modèle scruté. Les portraits sont peints sur le vif, repris de nombreuses fois.

Les modèles nus sont vus dans des ateliers désolés, sur des lits ou des sofas défoncés dans des poses inhabituelles et des attitudes crues. Aucun détail n'est caché. L'éclairage de la scène est souvent électrique, et on remarque des "coups de blanc" sur les chairs des modèles peints qui renforcent la sensation d'éclairage artificiel. Freud parle d'une "déformation particulière" qu'il obtient par sa façon de travailler et d'observer. (source Wiki)

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Qu'est-ce que peindre ? qu'est-ce que peindre le corps ? qu'est-ce que cette matière-chair ? quel est son poids ? quelle est son épaisseur ? que font les corps l'un sur l'autre ? l'un près de l'autre ? que font-ils à la peinture ? Lucian Freud se dit "botaniste", il est étonnamment surtout une présence, parfois dérangeante tant elle implique celui qui regarde. Il ne peint que ses proches, ses amis, ses enfants ... et toujours dans l'atelier : l'espace est clos, murs et planchers contiennent les corps. Et lorsqu'il peint l'extérieur, c'est toujours depuis l'intérieur : on repère par exemple un bord de fenêtre et on n'oublie pas que ce qui est vu l'est depuis le dedans - moi qui vois, je suis moi même, en arrière du regard, un corps, un grand contenant. Une peinture criante de sincérité ni sentimentale ni misanthrope, vraie, crue.

 

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Et là, seul dans son corps le bras les muscles la main, tendus par et vers la matière, le peintre aborde notre regard, mais le sien et celui des modèles sont toujours ailleurs détournés, ouvrant une autre direction brisant le face à face obligeant ainsi à voir autrement. Et l'on pense forcément à son ami Bacon dans cette torsion des lignes, ces glissades de couleurs qui infligent aussi une échappée vers la matière. Peintre de chair Freud affirme les corps.

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Jusqu'au 19 Juillet 2010 fascinante exposition au centre Pompidou à Paris se terminant par les photographies de David Dawson de l'atelier du peintre.

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07:58 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : art, peinture, expo, paris, rencontre, humain

30/03/2010

From MTL

J'ai reçu le paquet ce matin, mate masse blanche boursouflée, small packet de MTL QC to Lille à mon intention en lettres majuscules ordonnancées, mon coeur s'est mis à battre la chamade... Je l'ai posé devant moi fébrile sur mon bureau déjà bien encombré, me suis assise doucement et j'ai esquissé un sourire si profond qu'il ne m'a pas quitté. Manifestement l'enveloppe avait voyagé, salie par les différentes mains posées sur elle, des mains d'hommes j'imagine... Que dire du plaisir jouissif à le voir là enfin à portée et comment rendre cette délectation à attendre une heure puis deux, à caresser du regard l'objet de convoitise sans succomber à l'envie folle de lui déchirer les contours, goûter encore un peu masochiste à l'attente déjà vieille de quelques semaines... Encore une heure qui m'a parue une éternité, le temps n'est pas toujours le même c'est frappant, parfois il file météore et d'autre fois il avance au ralenti plombé, les jours paraissent des semaines les heures des jours quand je pense à lui, il me fait vieillir plus vite et pourtant ça me parait interminable de l'attendre, un paradoxe amoureux sans doute... Ah! Là je n'y tiens plus et j'ouvre enfin le paquet voyageur, c'est la pleine lune aujourd'hui, tiens! "Grâce! Odieux Tout-Puissant!". Merci Black Angel ♥!

LB

 

 

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podcast

 

" On ouvre sa fenêtre, on ouvre son coeur pour s'emplir de ce quelque chose d'innomé qui est si doux et si grand. Il me semble que la nuit est faîte pour un ordre d'idées tout particulier et autre que celui où nous vivons tout le jour. C'est le moment des soupirs, des désirs, du souvenir et de l'espoir, c'est là que seule et éveillée la pensée plane à l'aise entre la terre et le ciel comme ces oiseaux qui vivent dans les nuages. Le corps aussi y a des joies plus violentes. Qu'est-ce qui a jamais eu l'idée de faire un festin autrement qu'aux flambeaux?"

- Gustave Flaubert - Correspondance -

 


 

29/03/2010

défifoto: auto-portrait

Un auto-portrait sous forme de puzzle d'images, de petits morceaux de soi qui nous évoquent nous suggèrent nous symbolisent ou dans un ombre et lumière un regard qui nous dit, un exercice ardu... J'avais déjà traité de ce sujet là par l'intermédiaire de la photo d'ailleurs mais surtout par le propos de Richard Avedon, la puissance évocatrice de la photo de rendre la réalité ou l'illusion de la réalité, avec ce paradoxe constant de savoir où elle se trouve puisqu'elle n'existe pas en soi et qu'on peut juste chacun tenter de l'exprimer et d'en refléter un soupçon, histoire d'avancer de partager de témoigner et de confronter. Et puis finalement après quelques détours et réflexions d'usage, mise en branle de matière grise écoute de ressenti, je suis tombée hier soir tard dans ma nuit d'insomnie sur l'image reflétant ce que je voulais dire, une fois de plus je déroge à l'usage qui veut qu'on poste une des siennes, je lui pique et me l'approprie un instant en espérant qu'il ne m'en voudra pas, merci le Barbare Erudit, je l'ai rencontrée là celle qui me dit le mieux, il y parle de l'amour de ses plumes, et c'est ce à quoi je voulais en venir, ici c'est un auto-portrait, ce blog d'helenablue, c'est ces petits bouts de levers de voile, c'est ma chair, c'est mon air, c'est mes doutes et mes envies, mes facettes, mes défauts, mes espoirs, mes lectures, mes rencontres, mon amour de l'art, mon goût pour l'écriture. Alors voilà, mon auto-portrait est là, tous les jours, dans tous les mots qui s'écoulent et me déroulent, de la pointe de ma plume bleue...

 

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28/03/2010

grain de beauté

 

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podcast

 

" La poésie est un grain de beauté sur la joue de l'intelligence."

- Henry de Montherlant - Carnets -

 


 

27/03/2010

Forsythia

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C'était plus fort que moi, cette floraison jaune et présage de printemps m'y ramenait inexorablement. J'ai mis des années à comprendre le rejet irrévocable de cette fleur annonciatrice de beaux jours et de lumière qui ne m'inspirait qu'ombre et sombres pensées. Je reste encore aujourd'hui stupéfaite de l'impact d'une image gravée au fond de l'inconscient, tout comme certaines odeurs d'ailleurs, ces sortes de madeleines empoisonnées. Et pourtant c'est un jour comme aujourd'hui que l'explication a jailli, en laissant mon regard baguenauder alentour, un jour comme ce matin tout pareil la nature de l'émotion revenant en boomerang, intacte: il y en avait UN, énorme à la porte d'entrée de la maison abritant les dix premières années de mon existence, un gros forsythia vigoureux et florifère qui chaque année annonçait la montée de séve et donc dans la foulée la demande plus gourmande des protagonistes qui ont tourmenté, traumatisé mon enfance, ce jaune là pétant de vie me donnait du gris mortifère à l'âme, du moins tant que le fantôme de l'inceste était là... Maintenant je ne tremble plus à l'évoquer, voire même le voir...

 

 

26/03/2010

l'humain isolé

- toile de Françoise Danel -

 

 "La littérature, c'est ce que vous écrivez et que personne d'autre ne peut écrire à votre place. La petite part d'humain que vous transportez et que vous allez faire passer sur le papier. Comme un savant isole une souche de microbes. La littérature, c'est l'humain isolé."

- Louis Hamelin -

 

 

chante la vie...

Je redécouvre Michel, un vieil amour de jeunesse, comme Hughes, Jacques, Serge, Charles, Maxime, Yves, Alain, et Joe et j'en passe. Et c'est un tel bonheur pour moi que je le partage volontiers et même si je vous parais ringarde "has been" ou quoiqu'es-ce et, entre nous j'men fous, je le chante à tue-tête dans ma caisse, et quand bien même ça déroute "grave" mes congénères au volant, je m'éclate!

 

 

 

 

25/03/2010

juliette

Pour Laure, et aussi pour vous...