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22/07/2010

"helenablue nue"

 

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- Photo Helmut Newton -

 

 

 

Non mais t'y crois toi, v'là-t'y pas que ça démange certains ou certaines de voir Helenablue dans son plus simple appareil. J'avais même encore jamais eu ce genre dans les mots clefs du moteur de recherche. Ça vous arrive à vous? Je me dis, qu'est-ce-que ça peut bien faire de regarder le corps dévêtu de celle qui en dévoile déjà tant, qu'est-ce qui motive un tel appétit un tel besoin une telle aspiration à voir quelqu'une tellement plus insolite et délicate à deviner et à projeter, le trouble l'idée qu'on se fait l'imaginaire ne nourrissent-ils pas de meilleure manière nos fantasmes les plus chers? Je préfère suggérer comme je préfère inspirer, je ne suis pas voyeuriste dans l'âme ni exhibitionniste non plus... N'en suis pas pour autant une sainte, je n'irais pas dire que ce me déplaît tout à fait en fait pour être sincère d'être nue vraiment nue comme un ver mais la nudité a pour moi une valeur intrinsèque et je ne peux la défaire du sentiment de l'intime et de la profondeur de ce que je peux ressentir et en jouer ne me pose pas de problème dans la relation, pas plus que de poser à poil pour quelqu'un que j'aime... Bon évidemment si Polanski ou Almadovar insistent, allez même Woody Allen, ou la réincarnation de Bacon, le double de Balthus ou l'arrière petit fils de Renoir, sauf si cela alimente un pair de Nelligan de Baudelaire d'Eluard, sauf si ce corps invite à une aubade une ode un concerto une trilogie une aquarelle ou si Helmut Newton n'en peut plus d'attendre, je ne dirais peut-être pas non, l'artiste habille de son regard le corps nu, en attendant je ne me sens pas l'âme ni même l'envie ni le délire d'affoler et iconiquement devenir une nouvelle star sur écran plasma avec laquelle on bande dans la pénombre de ses peurs et de ses angoisses ou de ses fantaisies en produisant sur le web ce genre d'image trop ... dépouillée... Quand même! aurait dit sans doute Sarah Bernhardt. J'aime mieux et davantage l'idée de faire jouir, réfléchir et donner du plaisir par des mots suggérants et suggestifs...

 

 

 

 

savoureux!

Découvert chez Le Terrible.

 

 

 

21/07/2010

de Blue à vous...

Par Laure Kalangel.

La 1000ème note de mon blog, un beau cadeau poétique et tendre, évanescent et dense à la fois...


 

" J'ai tant de visages

L'amour se partage

Descends des nuages..."

 

- Christian Mistral -

 


20/07/2010

rencontres

Je m'entends encore lui dire dans un soupir d'aise: "n'est-ce pas merveilleux les blogs finalement qui permettent ce genre de rencontres improbables impossibles et sûrement invraisemblabes sans!", je l'entends encore me répondre souriante et émue à quel point c'est magnifique et doux et toute cette confiance et toute cette fluidité et cette simplicité aussi. Voilà, on l'imagine on en parle on l'espère et puis un jour ça arrive et on se retrouve à se parler de chair et s'entendre respirer et rire et capter des regards et échanger et s'émouvoir. Pour ceux qui doutent encore de la magie de l'internet et de son interactivité et de sa délicieuse richesse et de sa proximité dans la diversité, à ceux qui se disent que tout cela n'est que virtualié et mensonge, futilité et inconsistance, j'ai envie de dire, passez donc une soirée et une journée entière avec ces deux généreuses âmes et vous viendra l'envie à n'en pas douter de bloguer sans tarder.

Une délicieuse parenthése que je renouvelerais avec grand plaisir.

Merci à vous, Laure et Laurence.

 

 

19/07/2010

volare...

 Parce que bleu rime merveilleusement avec heureux !

Oh!Oh...♥

 

18/07/2010

l'appel du large...

 

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Le blues du bleu


Le bleu a pris le large,
Laissant le monde barge.
Il s’est taillé, tout à trac,
En prenant ses cliques et ses claques !
Dans son sac à dos,
Il a mis un saxo,
Une photo d’Hélènablue
Qu’il adore par-dessus tout,
Une autre de John Lee Hooker
Et une troisième de Satchmo!
Partout, chez les couleurs, c’est le chaos !
Regardez-les, sans sang, les aristos !
Sans leurs bleus de chauffe, les prolos !
C’est le deuil, sur tous les seuils,
C’est la larme à l’œil,
De la plus haute étoile
Jusqu’aux plus sombres caniveaux !
Le bleu a le blues,
Il n’a plus l’âme aux vagues
Ni aux cieux !
Ah ! Comme le pleurent,
L’ayant perdu, tant d’yeux !
Les couleurs, en colère,
Ragent d’avoir été 
Ainsi abandonnées !
Elles s’essorent et s’échinent à se traire
Pour extraire
Tout ce qui leur reste 
De ce butin précieux !
Le noir, à pas d’oie,
Veut appliquer la loi.
Il a lâché ses cerbères, 
Pour remuer ciel et terre
Et rechercher le réfractaire.
Mais le bleu a le blues.
Toutes ses places sont désertes,
Du Pôle Nord jusqu’à Bizerte!
Dans les marchés interlopes,
Où l’on trouve toutes les dopes,
On n’entend plus que ces antiennes :
« Y aurait pas, de grâce, un peu de bleu ?
On ne voudrait pas une petite bleue ?
Allez, Je te vends ce grand bleu ? »
Mais ce ne sont que mensonges et contrefaçons
De vrai bleu, il n’y en avait plus, de toutes les façons !
Toutes les couleurs, en colère,
Ont failli perdre la raison,
A chercher les secrets d’une telle désertion !
Mais, moi, je sais pourquoi il s’est tiré !
Il réclame ses parts sur terre
Et une révision radicale des dictionnaires !
Il ne veut plus être synonyme de peur
Ni le symbole des douleurs !
« Pourquoi peur bleue ?
Crie-t-il. Ah ! Les odieux, parbleu !
Je veux qu’on chante, désormais, la joie bleue 
Et qu’on me laisse, à ma guise,
Peindre les arbres et les lieux,
En mes chers camaïeux ! 
Dorénavant, Je veux que, sur terre,
Bleu rime seulement avec heureux ! »

- Mokhtar El Amraoui -

 

17/07/2010

réponse à Sire de Chambley

 

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J'ouvre les yeux suis réveillée

et suis tout ouïe et tout ouverte

à recevoir ton amour

fiévreusement qui sonne

 

Fenêtre ouverte seins au grand air

mon corsage de soie une déchirure

ma robe glisse déjà j'ouvre et découvre

que tu me voies entière et nue

 

Mon coeur fontaine attend que tu t'abreuves

ma bouche s'humidifie source

Approche donc ta main sens-le battre pour toi

approche et touche touche-moi

encore

des yeux

 

Les rideaux de mon lit sont décrochés profite

à ton aise viens le réchauffer

mon dos brûlant d'amour

prête et offerte

 

mes bras pour t'enlacer

mes seins pour te bercer

ma lèvre rose pour te saisir

mes jambes pour mieux te prendre

mes genoux tremblants

mes cuisses puissantes

 

Viens donc mon roi inonder sans te tarir

l'abîme que nul ne peut ouvrir

dans les chauds trésors de mon ventre

tréfonds de mon intime.

 

 

 

 

Tattoo

" J'ai la sève qui me monte à la tête "

- Tattoo -

 

Je fais rarement de nouvelles découvertes sur la blogosphère, essentiellement parce que je n'en prends pas le temps sans doute, j'ai déjà tant à faire à visiter et lire les fidèles que je suis depuis mon arrivée ici et que déjà parfois je zappe total pour ne me consacrer qu'à mes petites affaires mes propres tourments désillusions et paradoxes, et qui accaparent pas mal déjà quand on se veut un peu honnête, un peu sincère... Mais là je viens d'en faire une, je ne sais même pas par quel bout je suis arrivée jusque là, c'était hier, je baguenaudais, et suis tombée sur ce genre d'écriture qui vienne me chercher profond, directe nourrie chargée foutrement poétique vraie, ce genre d'écriture qui me remue et m'interpelle, ciselée aboutie vivante excitante pour l'esprit, sensible. Et je vous invite à lire celui qui écrit pour ne pas mourir avec un cri coincé dans la gorge...

 


16/07/2010

laisser venir...

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toile d'Alain Bonnefoit -

  

15/07/2010

lettre à ma mère

Maman,

 

Les années passent et je ne peux toujours pas t'appeler chère maman, je crains d'ailleurs que cela me reste impossible à mon grand regret.

Je t'ai haï, maman, j'ai haï te haïr, j'ai même eu très peur d'éprouver cette émotion avec autant d'intensité, de violence, d'évidence aussi. J'ai eu très peur de devenir monstrueuse et meurtrière tant la puissance de feu de ce sentiment nouveau pour moi à l'époque, il y a de ça plus de dix ans maintenant, m'a terrassée et m'a crucifiée de douleur.

Nous avions pas mal de différents et ça depuis un moment, ça faisait pas mal de temps qu'on ne pouvait plus se parler ni s'entendre ni même s'approcher tant la blessure était grande. Tu n'as jamais supporté cette vérité qui est la mienne, tu ne le peux davantage aujourd'hui mais cela n'a plus la même importance dorénavant, j'ai fait ce que j'avais à faire pour sauver ma peau et celle de mes fils, devenir ma propre mère; néanmoins je ne peux m'empêcher de penser souvent à ce moment précis de ma vie, ce moment où j'ai finalement tué ma mère, tué ma maman idéalisée, tué celle que j'aurais voulu et eu besoin que tu sois, ce jour où j'ai fait sauter pour de bon ce verrou "amnésiant" et aliénant qui aurait pu me rendre vraiment folle pour de bon, ce moment précis de ma vie où j'ai hurlé et craché du fond de mes entrailles: " maman je te hais". J'ai vraiment eu peur des mots, moi qui ne les craignais guère, peur de leur intensité peur de leur influence peur de la vérité de l'horreur dans laquelle tu m'avais plongé depuis ma naissance.

Maintenant je l'ai bu jusqu'à la lie cette haine, j'ai même compris qu'elle pouvait revêtir les mêmes atours que l'amour, s'infiltrer dans les mêmes voies les mêmes canaux, "l'ahour" devrais-je dire, car après l'avoir ressenti si profondément dans toutes les fibres et méandres de mon être, elle s'en est allée pour faire place au véritable amour, pas pour toi maman, cela me sera toujours probablement difficile j'éprouve à ton égard plutôt une sorte de compassion, non, je te parle de l'amour tout court, l'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'art, l'amour de l'autre, de mon corps, de mon sexe, de la femme que je suis devenue, l'amour de l'homme, du masculin, de l'alter ego et l'amour de mes enfants, l'amour de mes enfants de la maternité de la famille. Car vois-tu, ce qu'il y a de plus douloureux pour moi et qui le reste encore, ce n'est pas tant que tu n'aies jamais pu m'aimer que celui que tu ne m'aies pas permis de le faire.

J'ai bien essayé d'y tendre, oh oui, de toute la force dont j'étais capable, je me suis écartelée jusqu'au presque point de rupture pour éprouver exprimer partager cet amour auquel je n'avais pas accès, et ça n'est qu'en le découvrant, qu'en débloquant la source en déverrouillant le passage que j'ai mesuré à quel point j'étais loin de la réalité.

Vivre l'amour est bien plus intense bien plus stupéfiant de beauté et de simplicité, bien plus nourissant que ce que je n'imaginais.

Tard, mais pas trop tard je l'espère, quoique certains jours j'en doute et que cela me désespère, tard mais pas trop tard j'ai pu l'offrir en cascade à mes fils déjà grands et qui me l'ont rendu au centuple eux-mêmes soulagés de cette libération tant attendue.

Si tu savais, maman, à quel point tout cela endommage, à quel point tout cela t'a toi-même endommagée et à quel point on renoue avec soi-même en explorant ce chemin de la vérité et de l'épreuve, ce chemin que tu as toujours redouté et comme je peux le comprendre, tu t'autoriserais à ton tour cette haine en amont, qui, une fois sortie de soi ouvre la porte à la vie même dans toute sa quintessence.

Take care, maman.

Ta fille

 

14/07/2010

murmures derrière les murs...

 

- Toile de Bernard Pouchin - technique mixte -

 

L’emmurée

Derrière ce mur tout blanc,
Je devine la nuit de tes lèvres,
Le voyage de ton désir ligoté
Dans ta langue enflammée
Qui éclate dans le fracas
De ton appel que tu ravales,
Au creux des cris de tes supplices !
Murs ! Murs ! Murs ! Murs !
Naissance de soleils arrêtée !
Derrière ce mur tout blanc,
Dans ta nuit ambulante,
Tu deviens, impuissante,
Paquets de marbres,
Silences, peurs et soumissions !
Derrière ce mur, bien loin des arbres,
D’autres murs, sous terre,
T’enserrent, t’enterrent
Dans les  spirales, tout en vaines prières,
De tes silences de momie !
Bouquets de braises endormies
Que seul le souffle de l’amour, ma belle,
Pourra rallumer en une infinité d’ailes !

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

au-delà...

 

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podcast

 

" Si le soir j'admire le ciel et la multitude de corps lumineux qui oscillent éternellement dans ses limites et que nous appelons soleils et terres, mon esprit s'élève au-delà de ces constellations éloignées de tant de millions de miles, vers la source originale dont jaillit toute existence et dont jailliront toujours de nouvelles créations."

- Ludwig Van Beethoven -

 

 

13/07/2010

"maman!"

- Dis-moi Charles, si tu m'appelais Hélène au lieu de "maman" dorénavant, ce serait plus cool, non... Et puis ça pourrait nous permettre d'être plus proche, genre ami-ami...

- Ben! Maman, t'as fumé la moquette?

- Non, écoute j'me suis laissée dire que c'était peut-être un peu trop directif, voire dépassé ce besoin que j'ai que tu m'appelles maman, que c'était à toi de choisir, que tu ne m'appartiens pas, que ça pourrait te permettre d'être plus libre dans la relation et que peut-être on pourrait vraiment devenir amis...

- Maman, si tu n'as pas fumé là, c'est que tu as certainement bu un peu trop de jaja, imagine, genre, je te dis cette même phrase avec ton prénom, écoute bien, Hélène t'as fumé ou t'a bu un coup de trop là?

- Non, oui, enfin c'est pas ce que je veux dire, c'est par exemple si toi tu avais un truc important à me dire, tu sais, par exemple, au hasard: "maman ou Hélène, j'ai foutu l'feu à autrui tout en m'injectant des drogues par intraveineuse par simple plaisir!"...

- Oups! Je me demande bien là, franchement maman qui c'est qui s'est injecté quoi, mais je vais te dire ce que j'en pense sérieusement de ce qu'implicitement tu me demandes là, comme tu dis parfois " je te connais comme si je t'avais fait ", et j'entends que c'est ce que tu veux savoir est ce que je pense au fond de t'appeler "maman", de ce que ça représente pour moi, de l'importance du mot, de l'importance de ce qu'il recouvre de ce qu'il dit, de l'impact dans ma chair et dans mon coeur d'enfant à l'intérieur de mon corps d'homme... Alors écoute moi bien Hélène maman que j'aime: s'il devait m'arriver d'avoir à te dire ce que tu me proposes je ne suis pas sûr que j'aurais quand bien même l'envie de t'appeler autrement que maman, sans doute j'emploierais un ton moins tendre que celui que j'ai là dans cette conversation avec toi, j'y mettrais de l'ironie ou de la haine mais j'aurais bien le coeur quand même à le faire savoir à ma mère.Tu es unique pour moi, dans le bonheur comme dans le malheur, que tu sois bonne ou mauvaise, que tu ai fait ce qu'il fallait ou que tu sois passée à côté, je n'aurais jamais qu'une maman, tu ne peux pas être mon amie, tu n'as pas à l'être tu es ma maman et c'est bien autre chose, bien plus compliqué, bien plus ancré en moi, que je le veuille ou non, que tu le veuilles ou non. Je ne t'apprends rien là, je sais que tu sais pour l'avoir éprouvé toi-même qu'on ne remplace pas une mère, pas plus qu'un père d'ailleurs, et que même si les enfants n'appartiennent pas aux parents et comme tu me l'a dit toute ma vie n'appartiennent qu'à eux-mêmes, le lien qui nous unit ma petite maman chérie est unique, je vois pas d'autre mot, comme je n'en vois pas d'autre pour t'appeler autrement que maman, ni un autre pour appeler papa autrement que papa.

- Oh! Mon coeur...

- Je crois que c'est important d'ailleurs que ce soit ainsi, regarde mon copain Jean, il va pas bien, ses parents, sa mère surtout a toujours plutôt voulu être sa copine que sa maman, sous prétexte qu'à l'adolescence on en a plus rien à foutre de tout ça et que c'est beaucoup plus facile de se faire appeler Colette, ben regarde lui, ça lui porte pas vraiment chance de ne plus avoir ce cadre sécurisant et cet sorte d'amour inconditionnel qui peut se permettre d'être, à l'intérieur du cadre, ça me fait toujours un malaise quand je le vois parler à sa mère comme si c'était une bonne copine, il manque une dimension je trouve dans la relation, peut-être du respect, non, je crois pas que ça soit ça, plutôt oui cette dimension d'unicité, ce fait que quoi qu'il arrive quoiqu'il se passe quoi que la vie nous réserve maman est maman, papa est papa.

- Je pense tout comme toi, et je vais de ce pas répondre au Terrible chez Mistral à ce propos...

- Hé,hé, je me doutais bien que c'était encore un de tes brainstormings bloguesques, c'était quoi l'histoire?

- "Fabrice"! Tiens lis donc là...

 


12/07/2010

surtout ne pas perdre pied...

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- Aquarelle de Nathalie Cortese -

 

11/07/2010

le bain

 

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C'est mon endroit de prédilection pour méditer, l'endroit de mes décisions les plus importantes, l'endroit source de mes inspirations, de mes fantasmes... J'aime le contact de l'eau sur mon corps, ces particules parfumées qui m'enrobent la chair, j'aime l'apesanteur dans laquelle cela me plonge, j'aime la douceur du geste mon grand corps offert au délicieux récipient lisse de faïence blanche, et même si je le préfère franchement chaud voire brûlant, ce matin c'est de tiédeur voire de fraîcheur dont j'avais besoin, la moiteur caniculaire de ces derniers jours n'encourageant pas vraiment à en remettre une louche...

Et puis il y a celui du soir et celui du matin et ils ne sont pas semblables, néanmoins quelques gestes communs dans le rituel. Le choix de l'essence parfumée d'abord, toujours la même, toujours le même N°, le choix de la musique qui accompagne le moment, ce matin j'étais avec Munir Bachir, l'autre jour avec Aznavour, parfois c'est Brahms ou Schumann qui m'enchantent, d'autres ça n'est que le silence... Le soir je m'entoure de bougies, ça renforce l'ambiance poétique et apaisante, le matin la pièce est inondée de lumière surtout un jour comme celui-ci, j'ai alors plutôt tendance à baisser les paupières pour mieux me recueillir. Quoiqu'il en soit, ce temps de pause récurent et régulier est un moment de grâce que même une douche tonique et sensuelle ne peut détrôner, signe de paresse, retour aux sources foetales, allégement du poids du corps plongé dans un liquide, je ne saurais vraiment dire mais qu'est ce que j'adore ça... mon bain quotidien.

 

 

 

09/07/2010

regrets et remords

Les regrets usent, les remords rongent, l'un dans l'autre ni les uns ni les autres ne sont bons, mais ils sont parfois salutaires et source et vain de les retenir. J'ai beaucoup oeuvré dans ma vie parfois à tort et à travers plutôt du genre kamikaze, plutôt du genre irréfléchie, et puis j'ai grandi bon an mal an, mea culpa je suis bien loin d'être un ange. J'ai fait souffrir j'ai fait mourir de chagrin j'ai truandé exaspéré influencé perverti et aussi inspiré dans le bon sens du terme, ouf, l'honneur est sauf ! mais j'ai détruit aussi, bousillé démonté réagi, trop sincèrement sans doute, tendu voulu voir aménagé.

Mes regrets sont plutôt légers au fond face à mes remords, il me semble que les prises de conscience sont des plus douloureuses quoique salvatrices, quoique non plus il ne suffise pas d'en prendre acte mais d'en prendre corps. Je regrette et profondément de n'avoir pas pu vivre ma vie d'une manière plus limpide et plus en adéquation avec mon moi profond, je regrette d'avoir mis tant de temps à aimer tant de temps à jouir tant de temps à comprendre tant de temps à m'ouvrir...

Mes remords sont costauds face à ces regrets, ils sont ma conscience neuve, ils sont douloureux. Je ne supporte pas l'idée d'avoir pu faire souffrir d'avoir pu manquer de discernement d'humanité de sagesse de congruence. Mes remords me taraudent me nuisent et m'aident en même temps, m'aident à devenir plus humaine plus compréhensive plus à l'écoute plus présente mais, grave, le prix à payer est de taille!

Ni les regrets ni les remords sont positivement dans l'élan de ce que devrait être la vie, au sens où je l'aspire, pourtant ils lestent ils balisent ils permettent de grandir, et puisqu'ils sont incontournables, le genre " mal nécessaire", je les vis à regret et sans remord.

La conscience est précieuse, la prise de conscience parfois douloureuse et l'inconscient salvateur, et c'est toute cette chimie qu'il nous faut gérer régler appréhender accepter, c'est notre être quoiqu'il en soit et parfois à des années lumière de ce qu'on s'imaginait, du moins pour moi.

Pour tout dire, même que j'irais jusqu'à dire que je n'osais même lui donner forme. Regrets et remords font partis de ma vie, mais n'en sont plus les maîtres... J'ose le ravissement et la conquête, l'autre et le possible, l'idéal et la réalité, le doute l'envie, l'appétit l'amour le pourquoi pas le "Dieu est-ce ça" le chaud devant l'aventure les lendemains qui chantent la déception la trahison même la confiance l'amitié l'échange les coeurs en pagaille le sexe l'ouverture la défaite l'erreur et la réalisation...

Je crois en l'humain en chacun de nous.

 

 

 

Agapi mou

 

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- Atelier Eliette Graf -

 

 

" Mon coeur, oiseau du désert a trouvé son ciel dans tes yeux.

Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume des étoiles.

Leur abîme engloutit mes chants.

Dans le ciel immense et solitaire laisse moi planer.

Laisse moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans son soleil."

 

- Rabindranàth Tagore -

 

 

08/07/2010

de l'écrivain

" Il me semble que si l'écrivain a une fonction, c'est bien de trouver des mots qui pouront s'adresser à autrui, le rejoindre et lui permettre de dialoguer avec lui-même. Bien souvent, les êtres sont coupés de leurs sources profondes. Or- j'éprouve en tant que lecteur- un bon texte permet de descendre en soi, se parcourir, découvrir des zones enfouies."

- Charles Juliet -

 

07/07/2010

jour de grâce...

Il est de ces jours rares et précieux où je me sens étonnament femme, féminine, femelle, de ces jours où j'aime mon corps et où je lui rends grâce, de ces jours qui me réconcilient avec ce plus profond de moi, une communion extrême avec mon intime qui me rend intense et légère à la fois. Aujourd'hui est un jour comme celui-ci, alléluia, une sorte de jubilation dense puissante et sereine, comme une évidence... L'évidence d'être tout à fait là.

 

06/07/2010

Tournée

Mathieu Amalric donne une définition étrange de « Tournée » : « C'est le film d'un garçon qui a juste vu un reportage sur des filles et qui va en faire quelque chose, mais il ne sait pas encore quoi. » C'est en lisant un article d'Elisabeth Lebovici dans « Libération » qu'Amalric entend parler pour la première fois du « new burlesque », ce music-hall d'un genre inconnu en France, emmené par des actrices aussi accortes qu'excentriques. Cet article fut le déclic, la bonne idée qui lui permettra de réaliser un vieux rêve : écrire un scénario à partir des notes de tournée de Colette. La romancière les écrivait au jour le jour pour un quotidien qui les publiait en feuilleton comme autant de croquis de sa vie d'actrice un peu scandaleuse égarée en province. Ces textes ont été ensuite réunis sous le titre « L'Envers du music-hall ». Extrait : « Nous courons vers l'hôtel, vers la loge étouffante et la rampe qui aveugle. Nous courons pressés bavards, avec des cris de volaille, vers l'illusion de vivre très vite, d'avoir chaud, de travailler, de ne penser guère, de n'emporter avec nous ni regret, ni remords, ni souvenir. »

Le film d'Amalric rend un bel et touchant hommage aux artistes en tournée tels que les croquait Colette. Les filles du « new burlesque » lui apportent un supplément d'âme, une étrangeté, un exotisme qui emballeront définitivement l'affaire avec leur physique fellinien, leurs tatouages, leurs paillettes, leurs maquillages outranciers et leur usage de la langue anglaise pimentée de quelques expressions françaises prononcées avec un accent délicieux. Pour retrouver l'ambiance des tournées, Mathieu Amalric a organisé des représentations en province avec un vrai public, qui découvrait, stupéfait et ravi, les numéros insensés des filles : Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Kitten on the Keys, Evie Lovelle, Julie Atlas Muz et le seul garçon de la troupe, Roky Roulette.

 « Tournée » est, aussi, un hommage à ces producteurs qui, tel Bernard Palissy, sont capables de brûler leurs meubles pour financer leurs rêves. C'est Claude Berry qui hypothèque sa maison pour payer les dernières scènes de « Tess » de Roman Polanski. C'est Paolo Branco, le fantasque producteur de Manoel de Oliveira, de Werner Schroeter, de Raul Ruiz, qui gagne au casino les sommes nécessaires pour achever le tournage d'un film de Wim Wenders. C'est Jean-Pierre Rassam, c'est Humbert Balsan, suicidés au champ d'honneur. « Ce sont des artistes et des aventuriers, dit Mathieu Amalric. Comment font-ils pour continuer ? A la mort d'Humbert Balsan, j'ai eu peur pour Paolo. » Paolo Branco devait tenir le rôle de l'imprésario de « Tournée ». Il a décliné au dernier moment. Mais il a produit le dernier film de Manoel de Oliveira, présenté, en même temps que celui d'Amalric, au Festival de Cannes. Respect

- Thierry Gandillot - Les Echos -

Je l'ai vu hier soir... j'y allais confiante, que des bonnes critiques que des bons échos que de bonnes vibrations à propos de ce film, je n'ai pas été déçue... juste un peu peut-être, ne pas avoir vu le show de ces femmes débordantes d'énergie, de générosité et d'amour en entier et n'en avoir que des bribes... C'est un film tout à fait humain, fait de désirs de se sentir vivant et de le partager, fait de plaisirs de se sentir femme et de l'exprimer, fait de couleurs et de gris comme la vie même et parlent de nos voyages de nos errances de nos erreurs et des moyens que l'on trouvent en nous ou autour de nous pour y faire face... C'est un film sur la vie d'artiste, sur le spectacle, ses contraintes et ses bienfaits... Intelligent et sensible, vraiment attachant.