Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/05/2010

le corps bavard

Le corps bavard À notre insu, notre corps s'exprime. Il dit nos peurs, nos angoisses, nos désirs, notre histoire, la vraie. Derrière un corps social exposé vit et sévit un être intime, qui souffre souvent dans son corps de ne pas être entendu. Il en est ainsi de l'enfant qui pleure sans larmes; de cet autre qui crie sa solitude la bouche fermée dans un silence assourdissant; ou de celui qui, sur la plage, à califourchon sur le dos de sa mère, dessine des mots tactiles, à la recherche de lui-même. Le corps bavard, c'est aussi cette femme à la vie sociale, professionnelle, familiale épanouie, qui panique dès qu'elle doit se déplacer; ou encore ce responsable d'entreprise aux comportements inattendus, disproportionnés, qui derrière son air assuré révèle une autre peau, psychique cette foi, qui se craquelle comme si elle ne pouvait contenir son propriétaire.

Le corps bavard, ce sont des histoires réelles de personnages qui nous entourent, qui vivent avec nous, tels des anonymes que nous connaissons, à moins que ce ne soit nous-même. Tous nous partageons en notre chair des éprouvés qui nous font toucher parfois des questions fortes, intenses sur ce que nous vivons, comment nous le vivons, pourquoi nous le vivons ainsi.

Sophie Marinopoulos est psychologue, psychanalyste. Elle exerce à l'Hôpital Mère Enfant du CHU de Nantes. Consultante sur les questions de parentalité, de famille, de filiation, elle est engagée dans la reconnaissance de la santé psychique comme faisant partie intégrante des problèmes de santé publique. Elle a fondé l'association pour la Prévention et la Promotion de la Santé Psychique (PPSP) et elle est la directrice du lieu d'accueil et d'écoute des familles Les Pâtes au beurre, à Nantes.

J'ai lu une première fois ce livre au mois d'Août l'année dernière, c'est évidemment la quatrième de couverture qui m'a interpellée, et pour cause, je sais bien que c'est en écoutant parler mon corps que j'ai pu sortir de mon enfermement, et cela n'a pas été simple mais reste toujours d'actualité, j'ai toujours pensé que mon corps était mon meilleur allié, j'ai toujours pensé aussi qu'il exprimait à sa manière mes terreurs enfouies. Je l'ai ressorti denièrement voulant en relire des passages ce qui m'arrive souvent avec certains ouvrages puisque j'en souligne les phrases qui me percutent au moment de la première lecture. Là néanmoins ce qui me frappe c'est plutôt la réaction des uns et des autres qui passent ici me voir et qui le découvre sur mon bureau et jusqu'à encore aujourd'hui a provoqué nombre de dicussions et de confidences tout à fait étonnantes. Oui, comme c'est dit plus haut on a tous expérimenté ce genre de "parole du corps" pour peu qu'on l'ait bien voulu. Pour ma part une des plus flagrantes fut les plaques dans le bain, à chaque fois que je prenais un bain chaud ou tiède moussant ou clair c'était la même chose, je ressortais couvertes de plaques rouges comme des piqûres d'orties. Peu plus jeune mais de plus en plus avec le temps, jusqu'à ce que ça m'alerte franchement, et je ne cessais de prendre des bains comme pour comprendre et quand mon corps a pu metre en mots ce qui avait bien pu m'arriver dans cette fichue baignoire, les plaques ont cessé leur apparitions fortuites, et j'ai bien d'autres exemples du genre dans mon escarcelle. Alors je rejoins ce livre et y retrouve des réponses que j'ai expérimentées par la force des choses. Et je suis bien loin d'être seule dans ce cas à entendre les histoires recueillies depuis sa présence en vue. Dans ce livre toutes sortes d'exemples de cette nature mais pas seulement, une manière aussi d'entendre et de se mettre à l'écoute de ce langage intime, de s'accepter aussi, de laisser venir les réponses, de lacher prise...

Instructif et passionnant.

.

- Le corps bavard de Sophie Marinopoulos - édition fayard -

- Gravure d'Henri Matisse -

  

03/05/2010

petite histoire d'art africain

 

Ça remonte à un bail maintenant, c'était peut-être bien il y a dix ou douze ans, je ne sais pas trop le situer dans le temps, la mémoire me joue des tours quant aux dates mais moins quant aux émotions... J'ai rencontré Alain tout à fait par hasard semble-t-il, en fait c'est plutôt lui qui est tombé sur moi. Il sillonnait la France à l'époque avec une mallette bourrée de lunettes, uniquement des lunettes de soleil de toute sorte pour dames et messieurs des sobres des show-off montures écailles ou couleurs vives des petites rondes et des grandes papillonesques, de drôles de binocles aussi parfois de designers japonais ou des étrangetés d'outre-manche le genre arty qu'affectionnent certains anglais exentriques, une vraie caverne d'Ali-baba d'accessoires qui créent le mystère et protégent aussi du soleil, c'est d'ailleurs sans doute pour l'aspect soleil qu'il avait choisi ce produit là.

Il n'avait rien d'un représentant de commerce ordinaire, du genre commercial de choc complétement habité par sa camelote, il était plutôt réservé et énigmatique. Quand nos routes se sont croisées, je me passionnais d'art africain et je commençais timidement à en présenter dans mon espace galerie, j'étais complétement néophyte mais cela m'attirait grandement... C'est l'aspect symbolique et primitif qui me parlait, des objets qui me remuaient inconsciemment. Il est entré chez moi pour une poupée Ashanti du Ghana " Akwaba", m'a parlé pendant des heures de sa symbolique de son importance et des ses bienfaits, j'étais abasourdie par toute sa culture mais plus encore par l'amour qui brillait dans ses yeux, c'est là que j'ai appris son métier qui n'avait pas le moindre rapport à mes yeux avec la conversation que nous venions d'avoir, il est resté deux heures et à réapparu trois mois plus tard pour voir... Pour voir si j'avais progressé dans mes recherches d'aprés ses dires, un collectionneur m'avait déposé un masque Kanaga si interpellant que je l'ai toujours en ma possession, les danses tribales de ces masques sont d'une intensité telle et leur graphisme si puissant que je n'ai jamais pu m'en séparer...

 J'ai voulu en savoir plus sur lui, sur son parcours, sur sa vie. Trois voies le passionnaient plus que tout, les femmes, le jazz et l'art africain. Les femmes d'ailleurs rejoignaient sa dernière passion les préférant noires sans doute comme il me disait pour fuir l'image de son dragon de mère et puis leur nature animale plus féline, le jazz parce qu'une musique des tripes émotionelle, et l'art africain depuis toujours il n'en savait plus l'origine exactement, mais tout jeune il bossait dur pour pouvoir s'offrir des piéces rares des sculptures du Gabon de Côte-d'ivoire du Mali du Ghana d'Ethiopie aussi, il n'a eu de cesse de se construire une collection étonnante et particulièrement belle. Je l'ai vu une fois dans son entiéreté, j'étais subjugée, un ordonnancement recherché raffiné et une telle beauté dans tous ces objets usuels ou de cultes, renversant. C'est chez lui aussi que j'ai vu la plus grande réserve de disques vynils de jazz avec leur pochette d'époque dans le jus... Deux à tois fois par an on s'est vu comme ça pour parler pendant des heures palabrer partager s'ouvrir l'un à l'autre à nos propres sensations face à cet art si riche et si remuant. Il a épousé une ivoirienne qui lui a donné deux magnifiques enfants, mais il souffrait, je le sentais de plus en plus, de cette trop grande discordance entre son métier et sa passion, toujours cette loyauté paternelle, il faisait ce que son père avait fait, représentant de commerce le plus drôle dans l'histoire c'est que son papa c'était des parapluies!

Il est arrivé un jour pourtant, plus fébrile qu'à l'ordinaire, complétement en émoi:

- Hélène, il me veut me céder sa galerie!

- De qui parles-tu donc?

- Tu sais bien, ce vieux galeriste parisien devenu un mentor pour moi, plus que passionné d'Afrique et qui a rédigé plein d'ouvrages sur le sujet, mon père spirituel en quelque sorte!

- Oh! Lui! Et bien accepte, c'est un honneur et puis c'est inespéré, c'est toujours ce que tu as rêvé de faire si je ne m'abuse.

- Mais tu te rends compte, j'ai plus de cinquante ans, deux petits à charge, pas de notion de commerce dans l'art et puis j'ai peur, doit-on accomplir ses rêves, et que va dire mon père!

- Diable! Ton père ne pourra qu'être fier de toi, pas besoin de notion de commerce pour parler d'art tu as la passion chevillée au ventre et la connaissance de plus de trente années de recherche, tu es un autodidacte certes mais c'est justement ta force et ce qui fait de toi un regard unique et nouveau sur tout ça, et puis entre nous Alain, si à plus de cinquante ans tu ne vis pas la vie à laquelle tu aspires depuis tout petit, c'est pas une fois grabataire que tu vas pouvoir le faire...

- Mais les finances, je fais comment pour l'argent, pour démarrer, pour y aller...

- Tu empruntes un petit pécule, tu t'arranges avec celui qui veut de toi comme successeur, tu te sépares d'une partie de ta collection et surtout tu arrêtes les lunettes et de te mettre des oeillères, it's time!

Je l'ai plus vu pendant prés de deux années, et puis j'ai reçu un jour un carton d'invitation pour un vernissage 

 

 

POUPEES ASHANTI 

Les poupées en Afrique


" Suivant les ethnies la poupée tient un rôle différent et possède une fonction sociale bien définie :
La fécondité féminine est la base de la société africaine en assurant, au-delà de la famille, la survie et la continuité de la communauté.
Les cultes ayant pour but la fécondité des femmes sont donc nombreux, et pour favoriser la grossesse et surtout afin qu'elle se déroule sans problème, des représentations féminines stylisées sont souvent utilisées.
Elles représentent de façon très stylisée les formes du corps féminin. La composition de ces statuettes est toujours la même : une tête en forme de disque surmonte un long cou annelé et un corps schématique de forme cylindrique avec des seins saillants. Deux prolongements horizontaux, plus ou moins coniques, figurent les bras. Elles sont souvent ornées de perles;
Poupées réputées pour favoriser la fertilité des femmes elles sont portées dans le dos par les jeunes filles avant le mariage. Il s'agit de poupées, ou plus précisément, d'effigies sacrées, “liturgiques”, qui figurent la beauté féminine. Elles sont sculptées avec un très grand soin, parées d'ornement et même habillées.
Selon les ethnies, leur rôle peut parfois être sensiblement différent :
Ainsi aux Akwaba des Ashanti et des Fante on demandera d'accompagner la grossesse jusqu'à son terme. Les femmes enceintes les portent sur le dos, enroulées dans leur vêtement. Leur fonction est également de favoriser la naissance d'un bel enfant qui aura les qualités esthétiques de la statuette : une belle tête, un long cou. Après avoir joué leur rôle, les Akwaba sont souvent placées sur les autels.
Les Akwaba sont des effigies féminines, les femmes Akan étant particulièrement désireuses d'avoir une fille pour assurer la descendance familiale."

 

Le symbole était fort, l'appel du pied aussi, j'y suis allée, et j'ai retrouvé là un homme épanoui heureux comblé entouré de passionnés de sa superbe femme et de ses enfants, un homme vivant.

- Merci.

- C'est moi qui te remercie, j'ai tant appris au cours de nos conversations de nos échanges, j'ai voyagé et me suis ouverte davantage encore avec toi, on s'est entraidé en quelque sorte.

Il est des rencontre qui prennent plus d'importance que d'autres, il en est même qui changent complétement le cours d'une vie. J'ai toujours gardé une pensée émue pour cet homme qui est maintenant un des experts en art africain des plus confirmés et qui a toujours su gardé cette simplicité et cet engouement cette fraîcheur dans sa passion intacte. Il est comme cela dans une existence des individus qui vous marquent et vous révélent, une rencontre d'autant plus forte qu'elle est réciproque.

Akwaba siginfie " bienvenue" en dialecte twi, parlé au Ghana.

02/05/2010

la danse du coeur

Badila - Ava Farhang In Motion par horngyih

Badila - Human Top par horngyih

 

 

Dans le soufisme, le coeur désigne le centre de l'âme, le centre de la conscience. Comparée à un jardin, l'âme humaine abrite la "fontaine de vie", incarnée par le coeur. Et la vie ne prend son sens que lorsqu'elle est irriguée par l'amour. Pour communier avec l'univers et se fondre dans l'amour absolu, le mystique soufi médite, prie, écrit de la poésie, fait de la musique et danse... " Pour le soufisme, l'amour est en vérité l'âme de l'univers inscrite dans la tradition soufie, écrit Eva de Vitray-Meyerovitch. C'est grâce à lui que l'homme tend à retourner à la source de son être. La musique et la danse, la giration des étoiles et le mouvement des atomes... Tout est dû à l'amour qui est l'astrolabe par lequel se révèlent les mystéres." Plus qu'une porte, plus qu'un pont, notre coeur est l'espace de la gestation de l'univers, celui de sa naissance permanente.

 

 

01/05/2010

voeux

1561, un premier Mai, le roi Charles IX reçoit un brin de muguet et trouve l'idée plus que séduisante, il la propage alors et offre lui-même un brin à son tour aux dames de la cour. Plus tard la tradition s'installe et est mis en place le bal du Muguet, les femmes en robe blanche immaculée et les hommes le dit brin à la boutonnière, l'endroit idéal pour les rencontres amoureuses et autres débuts de romance. Le Lys des vallées comme on l'appelle aussi est alors resté lié au bonheur et la joie d'être, aussi l'offre-t-on chaque premier de Mai accompagné de mille voeux aux personnes aimées. Une autre manière fleurie et délicate de célébrer le commencement du printemps et les amours de toutes sortes.

Tous mes voeux de félicité et bon 1er Mai à toutes et tous!

 

 

30/04/2010

Nocturne

 

 

 

29/04/2010

échange

 C'est un petit dîner entre amis chaleureux et plaisant, toujours bon de retrouver des gens qu'on aime autour d'un feu de cheminée d'un bon verre de bordeaux et d'une cuisine parfaite. On discute comme à l'accoutumée de choses et d'autres, d'autant que ça fait quelques mois qu'on ne s'est pas vu les uns et les autres, on parle, on parle, l'un de sa nouvelle passion pour le golf, l'autre des travaux qu'il entreprend dans sa maison et dont il ne voit pas le bout, l'une de l'inhumanité caractéristique sur son lieu de travail l'entreprise pour laquelle elle se démène venant d'être engloutie par un plus grand groupe bourré d'actionnaires réclamant plus de rentabilité et n'ayant pas la philosophie d'une structure à échelle familiale, l'autre de sa difficulté avec son adolescente qui lui donne du fil à retordre supportant mal le divorce de ses parents qui ne se passe pas dans la plus grande intelligence mais plutôt dans le renvoi permanent de la patate chaude comme malheureusement souvent dans ce genre de désaccord brûlant. Les petits bouts de nos hôtes passent en fléche au milieu de ses conversations d'adultes piquant deci delà des bribes, relevant un mot au passage, c'est assez savoureux et l'atmosphére est ainsi bon enfant et fluide. Aprés un tour de table si je puis dire des uns et des autres, voilà qu'arrive mon tour, " Et toi, qu'est-ce que tu racontes?"... Je me lance sachant qu'ils l'ignorent tous et leur dévoile l'existence de mon blog, je leur parle de ce que j'y fais ce que je tente de faire plutôt, cet endroit créé dans un moment difficile de mon existence et qui prend beaucoup d'importance, ce lieu de rencontre que j'aimerais vivant et riche comme le dernier salon où l'on cause comme cela pouvait se fabriquer au siècle dernier, cette réunion d'êtres pensants et sensibles devisant et échangeant propos et affects, je leur transmet ce qu'il m'apporte comme satisfactions quotidiennes et l'importance des amitiés tissées, et je me rend compte à quel point c'est difficile pour eux de me comprendre, à tel point qu'aprés pourtant une tirade presque digne d'un Depardiou en forme je les vois sceptiques me reposant la question: "Mais pourquoi un blog?"

 

 

 

28/04/2010

sensualité

- Sculptures de Claire Lézé-Schmite -

 

 " La sensualité, c'est la mobilisation maximale des sens: on observe l'autre intensément et on écoute ses moindres bruits."

- Milan Kundera -

 

 

 

26/04/2010

connexion

" Il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous."

- Paul Eluard -

 

 

24/04/2010

Québec Story

Personne ici n'ignore mon attachement pour le Québec et pour certains québécois et certaines québécoises, personne n'ignore non plus mon grand désir de découvrir ces contrées lointaines que je n'ai jamais explorées et ma volonté farouche de vivre Montréal de nuit comme de jour! Je me dis toujours qu'il n'y a pas de hasard dans la vie et que les choses se font parce qu'elles doivent se faire et de plus en plus de coïncidences et de rencontres me poussent littéralement de l'autre côté de l'océan. Dans le train il y a peu, l'autre jour aussi à la table d'un petit bistrot parisien, un couple de montréalais enseignants au Cegep avec qui j'ai taillé une petite bavette trop intriguée et curieuse comme à mon habitude dès que j'entends un calisse ou un tabarnak ou plein de tsé se glisser dans la conversation... La rencontre d'aujourd'hui est tout aussi étonnante, faut que j'vous raconte...

Des gens que je connais depuis plus de 20 ans et que j'apprécie beaucoup, j'ai été très amie avec leur fils maintenant metteur en scéne avec qui je suis restée en relation plus edulcorée malheureusement et que j'aimerai beaucoup revoir. Passant à Lille, ils sont venus me saluer et dans le courant de la conversation entre les dernières pièces de théâtre qu'ils ont vus et notamment la dernière de leur fils chéri d'une table répérée au Conrad shop et du devenir de leurs trois filles, je leur parle d'helenablue de ce blog de mon goût pour l'écriture de projets en cours particulièrement la déco de cet hôtel qui me passionne du concours des correspondances d'Eastman qui me mobilise et de mon envie viscérale d'aller découvrir Montréal, ils sursautent alors de joie tout excités et moi tout autant et m'apprenent que leur fille y vit depuis plusieurs années, qu'elle a des filles de l'âge de mes fils, qu'elle adore vivre au Québec et apprécie plus que tout la mentalité et la manière de vivre québécoise, qu'elle ne quitterait pas cette contrée pour tout l'or du monde qu'elle se ferait plus qu'une joie de me voir débouler avec mes cliques et mes claques et qu'elle vient faire un saut de qelques jours en France dans une dizaine de jours et que cela pourrait être l'occasion de faire un pot, un pot de l'amitié qui me permettrait du même coup de revoir cet ami un peu perdu de vue et un petit bout de ce Montréal désiré! J'en suis toute en foufelle et mon énergie est remontée d'un coup rien qu'à l'idée, je me sens pousser des ailes!

Et là je me dis que vraiment la vie est riche de surprises, d'interconnections, d'appels au large, de découvertes et qu'on ne mesure pas la puissance du désir de l'amour et de la pensée aussi...

Aaagh!

 

22/04/2010

Pierre Bonnard

" L'art c'est l'arrêt du temps."

- Pierre Bonnard -

pierrebonnard.jpg

 La peinture de Pierre Bonnard est une peinture ”hors du temps”. Non pas qu'elle soit intemporelle, non pas non plus qu'elle prétende à une universalité quelconque qui par principe transcenderait l'objet du tableau (cet objet qu'on appelle souvent le “sujet”). Bonnard sait que le temps est un compte, un décompte, une mesure. C'est hors de ce temps mesurable et toujours mesuré qu'il se place. Il est dans cet "instant" qui n'est pas une fraction du temps mesuré, qui en serait une fraction infime, une seconde ou moins, un millième ou moins encore. Bonnard est, par son art, dans son art et sans doute parce que c'est ainsi qu'est l'art, un peintre de l'instant, de l'ici, du maintenant, irréductible, indépassable et qui est la vie même en tant qu'elle est sa propre épreuve et qu'elle ne peut jamais être déliée ni d'elle-même, ni de nous, ni de rien. Un tableau de 1895 intitulé “L'omnibus” est une magnifique “illustration” de cette instantanéité de la peinture de Bonnard: on y voit en un seul regard et sans mesure, en toute démesure, le mouvement, une scène où tout “bouge”. De la même manière, une stupéfiante photographie qu'il a prise de Marthe, de dos, assise sur son lit, photographie qui semble non pas la figer mais l'immobiliser. L'immobiliser, au sens où celle immobilité est celle d'un mouvement, d'un geste en train de se déployer sous nos yeux et dans notre propre regard.

artwork_images_952_469678_pierre-bonnard[1].jpg
Bonnard2703_468x439[1].jpg
Issu d’une famille aisée et excellent élève, Pierre Bonnard commence très tôt à peindre. En 1887 il s’inscrit à l’Académie Julian, où il fait la connaissance de Maurice Denis, un de ceux avec lesquels il formera le groupe des Nabis.

Bonnard est marqué au départ par le climat hostile à l’impressionnisme des années 1890, et restera toujours méfiant vis-à-vis des milieux symbolistes. En effet, le peintre est trop ironique et modeste pour partager la sentimentalité et le mysticisme de Maurice Denis. Mais comme son ami, il simplifie la ligne et exalte la couleur, utilisée de façon arbitraire, préfère l’arabesque au modelé, néglige la perspective, serre la composition et amène les plans à la surface du tableau. Pratiquant la déformation caricaturale et expressive et négligeant la représentation de la réalité, interprétée de façon décorative et humoristique, Bonnard est avant tout décorateur, ce qui lui permet la liberté, la fantaisie et l’irréalisme. Il réalise de nombreux panneaux décoratifs, des lithographies en couleurs, des paravents, illustre des livres, exécute des affiches… Bonnard est surnommé le « Nabi très japonard » en raison de son goût pour certains motifs décoratifs, tels que les ramages d’étoffe ou les carreaux, pour ses perspectives plongeantes et ses découpages imprévus.
.
.


Il sait exprimer le pittoresque de la vie parisienne « 1900 », dans un mélange de cocasserie et de mélancolie. Le décor se fait intime et familier, tout comme dans les scènes d’intérieur, qui évoquent avec une subtile poésie les plaisirs et rêveries de la vie domestique. A partir de 1900, Bonnard multiplie les nus, où il donne une vision infinie de la variété des reflets de la lumière : c’est dans le nu que le peintre découvre progressivement le modelé, les reflets et la perspective, éclaircit sa palette et fait circuler l’air dans le tableau.
.
.
Pierre_Bonnard_BOP007[1].jpg


En 1912, il s’installe près de Giverny, où vit Claude Monet, et découvre la peinture de paysages, d’abord prudemment par sa fenêtre, puis plus largement. Cependant il préfère toujours l’univers clos du jardin, qu’il dépeint dans de grandes compositions. A partir de 1914, Bonnard connaît une crise, au moment où l’impressionnisme est dénoncé par les avant-gardes. Son art va alors évoluer vers plus de monumentalité, de liberté et de complexité.
.
.
.
.
" La peinture doit revenir à son but premier, l'examen de la vie intérieure des êtres humains."
.
.
bonnard-pierre-04[1].jpg
.
.
" Il ne s'agit pas de peindre la vie mais de rendre vivante la peinture."
.

en écho

à Laure K., un souffle raffiné délicat sensible à l'image de notre rencontre toute en douceur, en confiance et en confidences... A suivre...

 

 

 

17/04/2010

Good Morning England


Le genre qui fait du bien quand on veut croire à ses rêves...
Rock!

strates

__P1180758.jpg

- photo Alain Barre -

Je sais, je la connais bien pour l'avoir éprouver plusieurs fois plus ou moins intensément, je sais que quand elle s'installe elle me terrasse m'inhibe et réveille de vieilles peurs lointaines enfouies oubliées, et la voilà de nouveau plus difficle encore à vivre sous un soleil printannier, pas attendue pas désirée, cette fichue angoisse tord boyaux noue tripes bouffées de chaleur et suées nocturnes. J'ai peur, c'est pas trop de l'écrire, peur pour moi peur de vieillir et de plus avoir la force de me battre, peur pour mes enfants déjà bien éprouvés par la dépression violente de leur père et qui ont du coup plus de mal à encaisser mes baisses de moral, peur viscéralement peur de tout. Alors quelle équation pour sortir des ténèbres quand on a ce sentiment que le sort s'acharne et qu'on vous repasse les plats, quand on a plus la force de s'émerveiller d'être vivant aimé aimant...

Il reste toujours pourtant même bien au fond cet inaliénable ce besoin ce fol espoir d'en vouloir et d'y croire, "t'es solide" me disent-ils, " plus que nous tous réunis", me sens plutôt roseau que chêne et je sais qu'on a tous un seuil d'alerte, se sentir vulnérable permet de le connaître et ne pas surestimer ses forces! Mais puisque le soleil brille puisque la nature m'appelle et m'encourage à la rêverie et la légéreté, je me laisserai bien guider par elle et entre deux bouffées d'air reprendre contact avec cette vivance et avec l'appétit.

 

16/04/2010

smile

 

 

 Merci pour vos mots vos pensées votre tendresse votre attention votre amitié, ça me fait chaud au ♥. Love. Blue

 

 

15/04/2010

petit coup de mou

L'ordi qui a pris l'eau et qui reste désespérément muet l'inspecteur du fisc qui me convoque pour la énième fois suite à un contrôle musclé l'architecte obtus avec qui je me bagarre sans cesse sur ce projet d'hôtel si passionnant dans lequel je met tout mon coeur et mon savoir faire la sensation inconfortable d'être engluée et de ne pas arriver à voir le bout du tunnel le temps qui file Georges qui ne trouve pas ce que mon corps fabrique le soutien-gorge trop petit que j'ai enfilé en hâte ce matin et qui me rentre dans la peau le coup de fil insultant et sans ménagement de quelqu'un à qui je dois de l'argent une nuit hier laborieuse et pleine de soupirs toute une accumulation de petites choses mises bout à bout et qui m'amène à ce petit coup de mou à 17h52...

 

14/04/2010

en vérité

 

" Le langage n'est pas la vérité. Il est notre manière d'exister dans l'univers."

- Paul Auster -

 

 

13/04/2010

dégât des eaux

Une machine à laver débordante entraîne la noyade de mon macbook et me prive du plaisir profond d'y voyager à mon gré puisqu'il ne répond plus. N'ayant pas envisagé le pire et pas encore bien aguerrie, c'est la première fois que ça m'arrive, j'ai omis de sauvegarder mes fichiers, et de me retrouver ainsi orpheline de photos amies et intimes de musiques chères et rares me touche et me dépasse émotionellement... Pourtant je devrais pouvoir relativiser, il y a pire... Je squatte là l'ordi de mon fils pour bloguer en comptant sur le temps pour sécher l'humide qui me secoue et qui donne à ma journée une teinte impuissante, je sais, ce n'est que de la matière, mais de la matière vivante! Suis toute retournée! Sigh!

 

12/04/2010

défifoto: la page blanche

 

 

La page blanche, la page des possibles celle d'une nouvelle rencontre d'un créatif partage d'une peine à venir d'un découragement la page des attentes et des envies, celle si peu virgirnale de l'inaccessible inconscient, la page blanche absente à notre naissance innocente plein que nous sommes déjà de ce qui est écrit en nous et vécu au travers nous, là, dans l'inconnu l'avenir le prochain l'inspiration l'aspiration quand nous commençons à prendre conscience cette page blanche que nous fabriquons dans l'espace temps qu'on appréhende qu'on attend qu'on secrète, qui nous ouvre à nos ombres et à nos respirs, à nos rêves et à nos désirs, une porte un passage une écriture en devenir une vie à vivre...

 

 

10/04/2010

le merveilleux d'Aux Merveilleux

 

lille_aux_merveilleux_de_fred.jpg
lille_aux_merveilleux_de_fred2.jpg
lille_aux_merveilleux_de_fred4.jpg
patisserie_lille2_PM.jpg

Le merveilleux d'Aux Merveilleux est un dessert composé de deux belles meringues superposées l'une sur l'autre par une couche de crème au beurre un peu mousseuse et onctueuse, le tout recouvert à nouveau d'une crème plongée dans des copeaux de chocolat pour former un joli dôme... Je ne vous en dis pas plus et vous laisse saliver, je ne suis pas une bouche à sucre mais ceux de Fred sont les meilleurs que j'ai jamais dégustés, alors si vous passez par Lille aprés être venu me saluer, courrez-y! Miam!

 

 

09/04/2010

birthday

Aujourd'hui c'est l'anniversaire du plus petit de mes trois gaillards, 19 ans déjà, plus un bébé le bougre! Quand je pense qu'à son âge j'étais mère de son frère ainé, ça me donne un coup de bambou. Alors ce soir, enjoy! petite fête familiale en son honneur avec ses deux frères leurs dulcinées ses cousins de Papeete et ses meilleurs potes, une belle soirée animée et bruyante en perspective, on sera tout de même quatorze à table, on va être serré... Je leur ai préparé mon chili con carne maison et puis bien entendu l'incontournable tiramisu, son dessert préféré! J'ai toujours beaucoup de plaisir lors de ces dîners festifs avec mes fils et leurs amis, les idées fusent les blagues pétillent les yeux aussi, et puis souvent c'est gai ça chante ça danse ça rit, c'est vivant... J'aime ça, la jeunesse, ça m'énergise!

J'ai pas souvenir d'avoir vécu ça plus jeune, mes amis et amies n'ont jamais été les bienvenus et même si les anniversaires été fêtés ils ne ressemblaient pas à une fête, plus à une sorte de consensus. Je m'en rend compte chez moi, ce nouveau chez moi que j'ai secrété à l'image sans doute de ce que j'aurais aimé vivre et non de ce que j'avais réellement vécu. J'aime voir mes enfants bien chez eux et en harmonie avec leurs parents, et surtout qu'ils puissent être eux-mêmes. On est pas toujours du même avis, on ne partage pas forcément les mêmes centres d'intrêts, mais qu'est ce qu'on s'aime, c'est viscéral fort et vraiment costaud.

Alors ce soir une fois de plus je vais m'émerveiller de ces relations riches et équitables, émouvantes et équilibrées, belles et puissantes, et faire le plein d'amour moi aussi en retour. Je vais pouvoir encore faire confiance à la vie...