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15/06/2012

inspiré

 " Ecrire, c'est une respiration."

- Julien Green -

 

12/06/2012

le gamin au vélo

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J'aime le cinéma des frères Dardenne, cette réalité de la vie qu'ils filment de façon romanesque. J'aime le message que leur vision du monde délivre comme celui dans ce film, le Gamin au vélo où comment un enfant dont le père ne veut plus s'occuper peut en découvrant l'amour d'une femme sortir de la violence et de la peine qui le submerge. Forcément! L'amour qui guérit et qui sauve, voilà un message qui ne peut que me plaire... Au-delà de ça, et suite à la discussion entre les trois drôles de dames que nous formons, Laurence, Laure et moi, je réfléchissais ce matin à pourquoi le cinéma, pourquoi tel film nous parle plus qu'un autre, qu'est-ce que chacun d'entre nous vient chercher et trouve dans le septième art? 

 

09/06/2012

plaisir de lire

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06/06/2012

L'Aléatoire, Paris

 

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- Photo Laurence Guez -

 

La Bièvre s'écoule tranparente sous nos pas, fusion des glacis, sublimation des soies. Entre deux eaux, les matières jouent de leurs artifices. Travail photographique sur papier et soie de Laurence Guez et Patricia Chichmanova Paris, 29 rue de Bièvre portes ouvertes des ateliers d'artistes Samedi et dimanche 9 et 10 juinde 14h à 20h.

 
 

05/06/2012

sensation

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- Oeuvre d'Olga Ziemska -

 

 

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

 

- Arthur Rimbaud -

 

04/06/2012

Max Ernst

 

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- Max Ernst -

 

Max Ernst était un peintre allemand (ou franco-allemand pour certains) de la mouvance dada, surréaliste puis pataphysique. Max Ernst est né à Brühl, en Allemagne. En 1909, il commence à étudier la philosophie à l'université de Bonn, mais il abandonne rapidement les cours pour se consacrer à son intérêt pour l'art. En 1913, il rencontre Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay et part pour Paris, rejoignant à Montparnasse des artistes venant des quatre coins du globe. En 1918, il épouse Luise Straus, historienne d'art. Leur relation tumultueuse ne tiendra pas. L'année suivante, il rend visite à Paul Klee et crée ses premières peintures, impressions à la main et collages ; il expérimente différents supports et matériaux. Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans l'armée allemande. Après celle-ci, rempli de nouvelles idées, il fonde avec Jean Arp et l'activiste social Alfred Grunwald le groupe dada de Cologne mais deux ans plus tard, en 1922, il retourne à la communauté d'artistes de Montparnasse à Paris. 

Expérimentant constamment, il invente en 1925 le frottage où il laisse courir une mine de crayon à papier sur une feuille posée sur une surface quelconque (parquet ou autre texture). Cette technique fait apparaître des figures plus ou moins imaginaires. Elle s'apparente à l'écriture automatique des écrivains surréalistes qu'il côtoyait comme Paul Eluard et André Breton bien sûr. L'année suivante, il collabore avec Joan Miro sur les designs pour Sergei Diaghilev. Avec l'aide de Miro, Max Ernst se lance dans l'élaboration d'une nouvelle technique, le grattage où il gratte le pigment de la toile. En plus de son aide à la diffusion du dadaïsme, il contribuait à la naissance du mouvement surréaliste à Montparnasse. Après une période passée avec les surréalistes, il quitte leur groupe en partie à cause de Breton qui voulait écarter l'ami de Ernst, le poète Eluard. En 1934, il commence à sculpter, fréquentant Alberto Giacometti. En 1938, l'héritière américaine Peggy Guggenheim achète un bon nombre d'œuvres de Max Ernst qu'elle expose dans son nouveau musée à Londres. 
 

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Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, Max Ernst est arrêté comme étranger ennemi, mais, avec l'aide du journaliste américain Varian Fry à Marseille, il réussit à quitter le pays en compagnie de Peggy Guggenheim. Ils arrivent aux USA en 1941 et se marient l'année suivante. Max Ernst vit à New York où, à côté des peintres d'avant-garde Marcel Duchamp et Marc Chagall qui ont fui la guerre en Europe, il aide au développement de l'expressionnisme abstrait parmi les peintres américains. 
 

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Son mariage avec Peggy Guggenheim se termine par un échec et il épouse Dorothea Tanning à Beverly Hills, en Californie, en octobre 1946, lors d'une double cérémonie avec Man Ray et Juliet Bowser. Max Ernst s'installe alors aux USA à Sedona, en Arizona. En 1948, il écrit le traité « Beyond Painting » puis part voyager en Europe en 1950. En 1952, il devient satrape du Collège de Pataphysique. À partir de 1953, il s'installe définitivement à Paris et l'année suivante gagne les biennales de Venise. Grâce à la publicité occasionnée par cet évènement, il commence à connaître un certain succès financier. 
 

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- Dorothéa Tanning et Max Ernst -



En 1963, il déménage avec sa femme dans une petite ville du sud de la France, à Seillans où il continue à travailler. Il crée les décors d'un théâtre et une fontaine dans la ville d'Ambois. En 1975, une rétrospective a lieu au Musée Solomon R. Guggenheim à New York et les Galeries Nationales du Grand Palais de Paris publient un catalogue complet de ses œuvres. Max Ernst meurt le 1er avril 1976 à Paris. Il y est enterré au Cimetière du Père Lachaise.

 

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Dans sa petite oeuvre autobiographique Une vie familière de Max Ernst (racontée par lui-même à un jeune ami), l'artiste relate que, à l'âge de quinze ans, il a eu son premier contact avec le surnaturel, la magie, et la sorcellerie: la nuit du cinq janvier. Un de ses plus proches amis, un cacatoès rose qui était très intelligent et affectueux, est mort.  Cela a produit un choc terrible pour Max quand, le lendemain, il a découvert le cadavre mort et quand, au même moment, le père a annoncé la naissance d'une soeur...Une confusion dangereuse entre les oiseaux et les humains s'est fixée dans sa tête et s'est affirmée dans ses dessins et peintures.  (Museum of Modern Art 1961, pg. 3.)

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" Telle est la vocation de l'homme: se délivrer de sa cécité."

- Max Ernst -

 

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" On n'est pas certain de vivre dans le sens de celui qui nous est coutumier. Peut-être, dans ce cas, nos rêves ne sont-ils que des souvenirs? "

- Max Ernst -

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" J'étais alors dans une auberge du bord de mer un soir pluvieux. J'eus une vision qui cloua mon regard sur les lattes du plancher sur lesquelles mille éraflures avaient laissé leurs traces. Je décidai de continuer le contenu symbolique de cette vision et je fis une série de dessins de ces lattes de plancher pour favoriser mes facultés méditatives et hallucinatoires. Je posai au hasard des feuilles de papier sur les lattes que je frottai au crayon noir. Lorsque je contemplai intensément les résultats de ces dessins, les endroits foncés et les autres, dans une pénombre douce et légère, je fus surpris par le renforcement soudain de mes facultés visionnaires…. Ma curiosité s'éveilla et je commençai, émerveillé, à expérimenter plein d'insouciance et d'espoir .Pour ce, j'utilisai les mêmes moyens, tous les matériaux qui se trouvaient dans mon champ de vision: les feuilles et leurs nervures, les bords revêches d'un lambeau de lin, le fil déroulé d'une bobine. Devant mes yeux, surgissaient des têtes d'hommes, des animaux, une bataille, des rochers, la mer..." 

 

- Max Ernst -

 

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" L'art est un jeu d'enfant."

- Max Ernst -

 

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 L'oeuvre de Max Ernst me touche loin, elle me parle de ma propre quête et vient en interaction directe avec ma réalité onirique. Il y a de l'humour, de la poésie, de l'enfantillage et une force communicative dans toutes ses toiles et collages. J'imagine un esprit curieux, jouissif, gourmand, ludique et éclectique, je ne ressens pas de ténébres ni d'angoisse dans sa vision du monde, plutôt beaucoup de douceur et de curiosité. Ce devait être un homme inspiré, inspirant, en paix avec lui-même et en contact fort avec son monde des rêves, cette seconde façon qu'on a tout à chacun d'être à la vie.

 

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Il ne manquait pas d'humour ni d'impertinence comme en témoigne sa toile de La Vierge à l'enfant Jésus.

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" Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage."

Max Ernst -

 

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 - C'est le chapeau qui fait l'homme -

 

 

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" Max Ernst n'est pas un voyeur, c'est un voyant."

- Louis Pauwels -

 

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31/05/2012

Meilleur que nous

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- Toile Francine Vernac -


On est là pour ça, là pour insufler, générer et être dépassé. C'est notre rôle de parents, d'artistes, d'humains. On a toujours à apprendre et à transmettre. C'est cette équation subtile qui permet à tout à chacun d'avancer et de perdurer. S'unir, s'ouvrir et s'affranchir. S'agrandir et agrandir le monde dans lequel on vit, construire un autre avenir.



14/05/2012

Eva et Irina

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- Eva par Irina Ionesco -

 

Avant-hier soir j'ai visionné le film autobiographique Little Princess d'Eva Ionesco avec Isabelle Huppert dans le rôle de sa mère. Je craignais d'être perturbée par ce film, certains films me troublent au plus haut point, l'image s'infiltre dans mon inconscient sans que je ne puisse y prendre garde et a parfois des effets boomerang déconcertants. Sans doute avec l'âge et avec mon bagage suis-je un petit peu plus préservée, là, il ne s'est rien passé de spectaculaire. Intriguée, j'ai voulu en savoir plus sur cette femme Irina qui a photographié sa petite fille de quatre ans jusqu'à ses neuf printemps dans des poses suggestives d'un érotisme troublant et d'une beauté quasi toxique. J'ai trouvé un entretien d'elle parlant de son enfance et de sa vie stupéfiante digne d'un roman, la réalité parfois dépasse la fiction: on ne se retrouve pas tous contortionistes avec deux énormes boas pour finir cible vivante nue pour un lanceur de couteaux! Au travers de son art, elle a cherché à être, à combattre ses démons intérieurs, à rester vivante et elle a instrumentalisé sa fille tout comme elle l’avait été elle-même. Dans le travail de cette femme il y a un côté sophistiqué à l’extrême, élaboré, un dialogue entre la féminité et la mort comme si un corps de femme était un poison ou une plante cannibale, c’est d’une beauté dérangeante, interpellante presque perverse doublé d’un impressionnant rejet du masculin palpable et d'un appel désespéré au féminin. "Qui suis-je", semble t'elle nous dire au travers de son regard. Abandonnée par ses parents à quatre ans, c'est elle qu'elle semble chercher à travers la théâtralisation de sa petite fille, dans toute son oeuvre transparaît cette quête de l'identité. D'un seul coup j'ai pensé à ma propre histoire avec ce doute qui subsiste en moi sur l'identité de mon père, cette conviction fantasmagorique que mon père pourrait ne pas être mon père et que, quoi qu'il en soit je n'ai pas le sentiment d'avoir eu un papa, alors qu'en fait dans ma sombre réalité il est bien là. Quand je parlais davantage de mon vécu enfant, on me demandait souvent comment je pouvais autant aimer les hommes avec ce que j'avais eu à vivre? On pourrait me demander aussi comment cela se fait-il que j'aime autant les femmes aujourd'hui? Je ne conçois pas un monde sans l’un ou l’autre. Les deux ont leur importance dans les mêmes proportions pour les mêmes raisons et c'est cette union de ces deux pôles qui ouvre à la création et à la complétude, j'en suis intimement persuadée. Quand on me parle qu’un monde sans hommes serait plus je ne sais quoi, je ne peux m’empêcher de sourire, pas plus que dans un monde sans femmes je ne pourrais tenir. Pour en revenir à ce film d'Eva, j'ai été fascinée par le jeu de la jeune actrice qui tient le propre rôle de la réalisatrice et par la mise en scène de cette relation d'attraction-répulsion propre à toute relation incestueuse. Pour sans doute beaucoup d'individus, ce qu'a fait Irina n'est pas là de l'inceste mais de l'art, pourtant cette mainmise qu'à cette mère sur le corps de sa fille me rappelle cette tentaculaire présence de ma mère qui m'utilisait sans le savoir et m'offrait en pâture à son père. Je comprends maintenant qu'elle n'a pas pu faire autrement, elle-même prisonnière, elle-même utilisée et, le regard que je porte sur elle est beaucoup plus apaisé et je ne me demande plus, ou en tout cas beaucoup moins, qu'elle aurait été ma vie si je n'avais pas eu à vivre ce que j'avais vécu. J'accepte même cette insoutenable idée que j'ai pu y trouver un certain plaisir malgré moi et que je porte en mon sein cette perversité, qu'il me faut l'accepter voire la sublimer. C'est tout le paradoxe de la relation d'Eva et Irina et toute la violence de leur relation et si elles sont en guerre encore aujourd'hui, luttant avec les mêmes armes, c'est qu'elles n'ont pas pu faire ce qu'après de longues années j'ai le sentiment d'avoir accompli: ne plus haïr ma mère et apprendre à m'aimer entière avec mes venins et mes contre-poisons, mes désirs, mes substances et mes mots qui poussent, cognent et ne demandent qu'à sortir, définitivement je l'espère dégagés de toute l’emprise d'une maman comme Irina, maquerelle et voyeuse qui m'a aimée à sa manière, vénéneuse.

 

12/05/2012

Fièvre

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- Toile Angelica Ferrant -

 

 

Qu'il est doux d'évoquer les anciennes audaces,

L'âme en brousaille et le cheveu folâtre,

Rebelle sans cause au regard épineux

Comme du chaparral farouchement sauvage,

Allant, contre le vent et la vague sage,

Fiévreux dans l'âpre bataille pour la vie,

La vitesse et le droit de ne jamais mourir.

 

- Christian Mistral -

 

 

16/04/2012

Lille Art Fair 2012, voyage au bout de l'art...

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Tous ceux qui passent ici connaissent mon intérêt pour l'art et plus particulièrement pour la peinture et la sculpture d'hier à aujourd'hui, nul n'ignore à quel point l'émotion que peut produire la rencontre avec une toile qui me touche ou une oeuvre qui me trouble compte pour moi. J'ai beaucoup avancé grâce à mes remue-méninges liés à ces rencontres et je continue de l'être, enchantée de ressentir combien c'est important, combien ça m'enrichit et combien ça émoustille mon imaginaire. Je ne risquais pas de louper cette 5 ème édition de la Art Fair Lilloise, d'autant que l'année dernière j'avais été particulièrement enthousiasmée de ce que j'avais pu y voir. Cette année encore, ce fut riche et remuant. Faut que je vous raconte...

Nous nous sommes décidés après le déjeuner familial dominical, le fameux poulet-purée partagé dans une ambiance détendue et animée. Pat était tout aussi motivé que moi. Le Grand Palais est à deux ou trois encablures de la maison, il faisait un temps frais et lumineux, une petite ballade digestive avec en dessert tant de belles surprises ne pouvait que nous faire le plus grand bien. Le grand YES de Jacques Villeglé plus connu pour ses collages que pour son oeuvre scuplturale nous a donné le ton avant même d'entrer. 

 

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- Jacques Villeglé -

 

Et c'est avec Guy Ferrer que nous avons ouvert le bal!

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- Guy Ferrer -

 

J'ai été incommodée dans mon plaisir par de fortes odeurs de cuisine, je suis peut-être chochotte  et sensible des naseaux, n'empêche que je n'ai pas apprécié la sensation en m'enfonçaont de plus en plus dans la foire. Sans doute ai-je besoin d'un peu plus de sérénité et d'élégance dans l'ambiance pour pouvoir apprécier à leur juste valeurs les oeuvres exposées et laisser venir à moi toutes les émotions qu'ells suscitent. Dieu soit loué, il n'y avait pas de musique ni d'annonces intempestives d'un haut-parleur criard. C'est une foire, oui, mais ça n'est pas la foire tout de même!

Il y avait un monde fou, tant mieux, ça fait toujours plaisir de voir autant de jeunes s'ouvrir l'esprit et puis beaucoup d'enfants aussi, il y a encore des parents qui pensent que c'est nécessaire pour leur épanouissement, c'est heureux. Mes parents n'étaient pas friands d'art pas plus qu'ils ne l'étaient de littérature, je suis une véritable autodidacte en ce domaine et je dois beaucoup à mon homme  qui m'a offert d'accéder à ce monde insensé et qui m'a cultivé en ce sens. Néanmoins je garde toujours mon regard d'ignorante, et me fiche souvent de savoir le comment du pourquoi préférant me laisser happer par ce que je ressens et ce que j'interpéte. Comme ce choc  que j'ai eu devant les toiles de Liu Zhengyong.

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- Toiles de Liu Zhengyong -

 

"Un travail à l'huile qui traduit des sentiments profonds et lourds, qui reflètent le coeur, la pensée ou même des expériences complexes rencontrés dans la société. Une force dans la charge émotionelle qui donne au langage de Liu Zhengyong, une portée universelle." Un jeune artiste chinois de 32 ans...

Après être restée une bonne dizaine de minutes devant la toile de Liu, mon oeil et tout de moi furent attirés par une toile évanescente et lumineuse. Je m'approche plus près, le titre me ravit et m'entraine, la poésie des mots associée à l'image: l'homme qui marche dans les ciels, une toile de Claude Floch, un voyage à elle toute seule.

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- Claude Floch -

 

L'après-midi promettait d'être chargée et réjouissante. Et là aux détours d'une allée, encore un moment de grâce avec Catherine Seher.

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- Toiles de Catherine Seher -

 

Je serre quelques pinces an passant, à moitié ailleurs, mes interlocuteurs doivent ne pas trop me sentir avec eux sauf mon amie Constance que je n'avais pas vu depuis un bail et que j'ai été heureuse de retrouver avec son doux et ses deux filles toujours pleine de curiosité, on a bavardé quelques minutes, j'ai remarqué l'intensité de son rouge à lèvres, et puis on s'est dit qu'on déjeunerait bien ensemble un jour prochain. C'est à un déjeuner avec elle que je dois la création de mon blog, elle m'y a fortement encouragée, elle savait que j'aimerais communiquer, partager, exprimer, et que j'en aurais besoin. Je n'imaginais pas il y a quatre ans à quel point! 

Nous continuons, Pat et moi nos périgrinations. Il ne peut pas ne pas immortaliser cette rencontre avec l'ours de Pompon, pour lui comme pour moi, c'est tout un symbole! C'est en quelque sorte notre mascotte! 

 

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- Hommage à François Pompon - Yves Gaumetou -

 

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- Ben -

 

J'avais deux amies galeristes à voir. Par hasard je tombe sur la première, j'ai reconnu de loin une artiste qu'elle affectionne tout particulièrement, moi aussi, j'avais découvert ses toiles l'année dernière ici aussi. Isabelle Vialle. Par bonheur l'artiste est là et je découvre ce petit bout de femme charmante qui peint ces toiles si bouleversantes. La galerie Naclil est tout près de ma boutique et j'ai toujours du plaisir à y passer. Béatrice et moi avons des goûts convergents et le sculpteur qu'elle présente à la Art Fair, ne me laisse pas indifférente non plus, même qu'il me dérange, ses écorchés sont décapants!

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 - Toiles d'Isabelle Vialle -

 

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 - Sculptures de Marc Petit -

 

Bon, décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises, notre venue ici me ravit et je finis par en oublier les odeurs qui m'avaient agressée au début de ma ballade. Là, une fois de plus je m'arrête devant cette pièce étonnante. Ne sommes-nous pas composé ainsi d'une suite de strates?

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 - Isabelle Miramontes -

 

Et puis ce tableau stupéfiant et symbolique de Bertrand Lefebvre, et puis ces tableaux que mon apprareil photo à mis dans la boîte et dont je n'ai pas relevé les noms d'auteur mais, qui m'interpellant les uns et les autres pour des raisons différentes, me donnent envie de les partager avec vous, leur ayant donné un nom moi-même: La belle inconnue, dîner de famille et petite fille perdue.

 

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- Bertand Lefebvre -

 

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Vingt exposants de plus que l'année dernière, donc plus de chance encore de faire des rencontres. Cette Art Fair regorge de trésors, qui a dit que l'art contemporain était mort? Enfin j'arrive chez mon ami Guylaine, que je connais depuis quelques années maintenant. Je l'ai rencontrée à la boutique, je l'ai habillée et puis on a sympathisé. Je suis allée voir sa galerie Emeraude au Touquet, un bel endroit, une belle sélection, une grande sensibilité. Pat nous prend en flagrant délit de complicité!

 

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 - Guylaine Fry and me -

 

Je lui demande si elle est satisfaite de son exposition, si elle a eu du monde et si les artistes qu'elle présente ont plu. Elle semble heureuse, fatiguée, certes, mais heureuse. Martin Hollebecq, sa dernière trouvaille a remué, il faut dire que le travail de cet artiste sur la pierre est complétement stupéfiant, comme elle le dit: " Avec lui, la pierre bleue semble se plier en quatre..." A voir les oeuvres de Martin, on ne peut imaginer le long processus qui lui a permis d'aboutir à ces sculptures où la pierre apparaît tordue, inclinée, domptée, exprimant un infini lyrisme. Elle ajoute:" J'y retrouve la part d'ombre et de lumière que chacun porte intérieurement, une empreinte d'une grande sincérité et d'humanité. Celle-ci regarde, elle part demain dans un jardin, on dirait une raie, tu ne trouves pas?"

 

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- Sculptures Martin Hollebecq -

 

Je ne peux pas m'empêcher de toucher, hé,hé. Pat me dit que ça lui fait penser au cinéma de Bresson, par la pureté et par la gestuelle si caratéristique de ce metteur en scène exigeant qui sonde les âmes. Il y a de ça dans ces pierres noires-là.

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 - Chaos sensible- Martin Hollebecq -

 

Toujours un plaisir partagé que d'être fascinés par les mêmes objets. Nous avons souvent cette osmose avec Pat et ça donne à notre relation une dimension particuère et profonde, nous arrivons à communiquer au travers de ce que nous aimons et qui nous touche sans forcément avoir à en parler, on communie. Pas toujours mais quand ça nous arrive, c'est puissant. Par exemple les sculptures de Quentin Garel nous ont interpellés l'un et l'autre et en même temps. On s'est regardé et on a pas eu besoin d'en dire davantage. Pareil et pour d'autres raisons avec celles de José Vermeersch, tout autant pour les deux collages de Jacques Villeglé. Par contre l'installation de Monique Reyners l'a laissé de marbre alors que j'y ai trouvé mon compte. Une communion n'est pas une fusion mais elle permet bien des avancées l'un vers l'autre.

 

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- Scupltures Quentin Garel -

 

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- José Vermeersch -

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- Jacques Villeglé -

 

 

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- Lovely Creature - Monique Reyniers -

 

Nous avions déjà bien de quoi alimenter nos inconscients l'un et l'autre et de futures discussions qui seraient passsionnantes jusqu'à la prochaine fois. Pat, ce sert de ce qu'il voit en matière première, ça l'inspire et puis l'aspect technique compte bien plus pour lui que pour moi qui ne cherche qu'à capter ce que ces oeuvres font en moi et ceux pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre va me percuter, me faire vibrer, me transporter, ou m'amuser, comme cette chose là de Remy Pagart ou ce tableau de Koen Scherpereel.

 

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- Remy Pagart -

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- Koen Scherpereel -

 

 Presque sur le départ, nous refaisons un tour, on sait par expérience qu'on ne voit jamais tout, c'est impossible, d'ailleurs ça n'a pas fait un pli. "Intimité", c'est le nom de sa toile, Christine Muller m'a elle aussi touchée.

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 -Toile de Christine Muller -

 

" Les visages, les corps que je peins, que je sculpte, ne sont fait que de sentiments et de ressentiments, je les caresse, je les maltraite, je les travaille... presque jusqu'à l'étouffement. Et c'est dans ce silence que mes oeuvres parlent, s'expriment, se laissent aller dans des conversations sans fin. Un face à face où le spectateur ne peut rester indifférent à ces expressions graves, tourmentées; et en même temps serienes, humbles... puis fragiles."

- Jean-Baptiste Dumont -

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 - Jean-Baptiste Dumont -

 

L'inédit est aussi au rendez-vous. Il vient de Chayan Khoï, un artiste iranien qui parcout le monde et réalise à chacun de ses voyages, sur place, ses fameux carnets où il regroupent des éléments locaux, des photos, des pliages et de la peinture.

Chayan Khoi ouvre un nouveau chemin pour la création artistique. Il lie la cybernétique et la photographie dans un art novateur qu’il appelle le « cyberéalisme ». La photographie n’est pour lui que « miroir ». Il explore les possibilités qu’offre le numérique pour nous faire pénétrer derrière le miroir, au-delà de l’image capturée par l’appareil photo, dans des mondes jusque là inaccessibles au commun. Chayan questionne l’œil du spectateur. Il le guide hors des ornières. Son art ouvre des fenêtres, établit des liens, réveille en notre imaginaire des archétypes enfouis, des mondes perdus et des structures inimaginables. L’univers du mythique, du religieux, du symbolique fait irruption dans le monde profane. Face à son œuvre, la pupille se dilate comme face à d’autres possibilités. Afin de retrouver l’universel et le cosmique, Chayan, à l’instar des mystiques indiens, abolit l’histoire et le temps. Son art veut atteindre des couches encore plus profondes que celles du conscient et même de l’inconscient personnel. (Source Lille Art Fair)

 

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- Le Globe Rêveur - Chayan Khoï -

 

Notre aventure touche à sa fin, l'heure tourne. Avant de décider de nous diriger pour de bon vers la sortie, c'est difficile, on est bien là, on tombe sur Karen Lamonte et sa robe de verre. Je caresse l'objet, je me fais réprimander, pas pu m'en empêcher. Délicieux moment.

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- Karen Lamonte -

 

Toute bonne chose a une fin, juste prêts à partir une photo nous accroche encore et puis en sortant une image me fait sourire par son actualité. C'est vrai, Dimanche prochain, on va voter! Au revoir Art Fair bénie, j'ai passé un après-midi fort en émotions, en réflexions et en partage. Hâte de voir le cru 2013 de ce voyage!

 

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© photos Hélène et Patrick Natier



15/04/2012

conviction intime

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- Sculpture Bernard Lancelle -

 

 

Je suis ce que je fais de moi.

 

 

10/04/2012

On ne badine pas avec l'amour.

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"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

- Alfred de Musset -

 

07/04/2012

C.M.

 

05/04/2012

Le Dialogue entre André Villers et Picasso

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- André Villers - Autoportrait -

 

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- Picasso par André Villers -


Mon pylône mon patron mon pilote mon explorateur

Tu as pris de la peinture du papier du charbon de la ficelle et des clous

Y as mêlé de la tôle de la glaise et de la colle

L'as fait cuire avec du ciment de la terre de l'osier des feuilles et du plâtre

Et tu en as fabriqué des pichets des verres des bouteilles des chaises et des guitares

 

Mon elfe mon apprenti mon navigateur mon géographe

A travers les chaumes et les plages les vagues et les horizons

Les nuages les pluies les épines les écorces et les falaises

Les nervures les duvets et les coquilles les vignes et les racines

Tu révéleras fixeras l'heure et le sourire

 

Mon minotaure mon Barbe-bleue mon labyrinthe ma spirale

Tu as pris de la peinture des pichets du papier des verres du charbon et des bouteilles

Et tu en as fabriqué des chevaux des taureaux des coqs des chèvres des colombes et des hiboux

Du ciel de la mer des arbres des chevelures des visages et des femmes

Cherchant depuis toujours à trouver sans chercher et trouvant toujours

 

Mon Thésée mon chat botté mon belvédère mon rayon

A travers les rideaux et les draps les nappes et les vêtements

Les jouets les meubles et les cendriers les miroirs et les bouquets

Les toits la poussière et la fumée les murs et les caves

Tu réveilleras multiplieras le jour et la nuit

 

Mon berger mon silhouetteur mon éclat mon atelier

Tu as tordu des pichets des bouteilles des guitares des taureaux et des chèvres

Les a pressés avec du ciel des arbres des visages des journaux et des livres

Les as imprégnés de musées de musiques d'histoires de cirques et de lampes à pétroles

Et tu en as extrait du sang du voyage de la cendre des fenêtres et de la fureur

 

Mon dompteur mon remplisseur mon gong mon laboratoire

A travers le riz la farine le sucre et le pain

La vapeur l'huile et le vinaigre le sel et le safran

Les bruits les cuillers et couteaux moulins et parfums

Tu mijoteras sublimeras la soif et la faim

 

Mon roc mon port mon phare mon château

Tu as pris des pichets du sang des bouteilles du voyage des guitares et de la cendre

Et tu en as extrait des cornes du soulèvement du silence de la panique des mâchoires et des outils

Des balbutiements des larmes des agonies des charognes des putréfactions et des songes

Perdu depuis toujours dans la mêlée des villes et grattant toujours

 

Mon tourbillon mon navire mon sémaphore mon observatoire

A travers filtres et sabliers soufflets et pinceaux

Les plis les déchirures et les brûlures les superpositions et les reflets

Les éblouissements les cadres et les caches la patience et l'éclair

Tu guériras embaumeras la guerre et la paix

 

Mon olivier ma locomotive mon souvenir mon rempart

Tu as sucé du sang de la fureur du soulèvement et de la panique

Les as recrachés à travers des balbutiements des agonies des putréfactions des songes des mensonges et des sciences

Tu y as fait macérer des aegipans des gladiateurs des centaures et des peintres

Et tu en as isolé de la douceur perdue de la découverte et du rire

 

Mon bourgeon ma vigie mon illumination mon souterrain

A travers les encres et les phrases les cartes et les images

Les cris les explications et les interrogations les sous-entendus et les ironies

Les interprétations les points et les blancs les prémonitions et les nostalgies

Tu découvriras transmettras le silence et le paradis

 

Mon alphabet mon monument ma résistance mon rameau d'or

Tu as pris du sang de la douceur perdue de la fureur de la découverte du soulèvement et du rire

Et tu en as isolé des cris des chants de la respiration du sommeil du réveil et des coups de chance

Du tonnerre de l'éruption de la fermentation de la germination de la floraison et des astres

Creusant depuis toujours dans le malheur du monde et le refusant toujours

 

Ma voix ma braise ma patience ma grappe de mercure

A travers le souffle et la salive les lèvres et les articulations

La peau les doigts et les yeux les plaintes et les caresses

La palpitation la souffrance et la fraîcheur la tendresse et la buée

Tu apprivoiseras déchiffreras l'angoisse et le délice

 

Mon oracle mon foyer mon élocution ma main

Mon empereur des masques tu as revêtu les insultes les ricanements la sottise et la solitude à toute épreuve

Et tu en as distillé les baisers de l'enfance l'alcool de survie le baume des foules

Tu en as délivré le ventre et les yeux questionné les beautés exclues

Né de cette interrogation depuis toujours et mort naissant toujours

 

Ma perspective mon hublot ma lecture ma paupière

Prince de l'instant alchimiste des ténèbres rouges

A travers geôles bûchers hopitaux charniers et camps

Refus et fièvres colères et suintements calculs et astuces

Tu libéreras transperceras le pourrissement de notre univers 


- Michel Butor -


04/04/2012

De ses doigts de peau, toucher la peau des choses...

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- René Magritte -

 

" Le peintre, du bout des doigts, caresse ou attaque la toile, l'écrivain scarifie ou marque le papier, appuie sur lui, le presse, moment où le regard se perd, le nez dessus, vue annulée par le contact: deux aveugles qui ne voient que par la canne ou le bâton. L'artiste ou l'artisan, par la brosse ou le pinceau, par le marteau ou la plume, à l'instant décisif, se livre à un peau à peau. Nul n'a jamais pétri, n'a jamais lutté, s'il a refusé la prise de contact, nul n'a jamais aimé ni connu."

- Michel Serres -

 

02/04/2012

la salle des mots

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- Cécile Rouquié -

 

 

25/03/2012

Joan Mitchell

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" Peindre c'est une manière de se sentir vivre."

- Joan Mitchell -

 

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" Sentir, exister vivre, je pense que c'est la même chose, mais la qualité n'est pas la même. Exister, c'est la survie, cela ne veut pas nécessairement dire sentir. Vous pouvez dire bonjour et bonsoir. Sentir, c'est quelque chose de plus, ce n'est pas simplement survivre."

- Joan Mitchell -

 

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Joan Mitchell est née en 1925 à Chicago. Elevée par sa famille fortunée, son père était un médecin célèbre, elle se tourna très vite vers les arts. En 1942, elle s'inscrivit au Smith College qu'elle quitta en 1944 pour le Art Institute of Chicago. Elle y reçut son diplôme (Bachelor of Arts degree) en 1947 et un autre diplôme (Master of Fine Arts) en 1950. Elle étudia aussi à l'école de Hans Hofmann à New York et voyagea en France, Espagne et en Italie. Dans les années 1950, elle était considérée comme un élément essentiel de l'École de New-York.

Son travail a été influencé à ses débuts par Vincent Van Gogh, Paul Cézanne, Wassily Kandinsky, puis par Franz Kline et Willem de Kooning, entre autres.

En 1955 Joan Mitchell s'installa en France pour rejoindre son compagnon le peintre canadien Jean-Paul Riopelle, avec lequel elle eut une relation longue, riche et tumultueuse. Ils n'habitèrent pas ensemble et conservèrent des ateliers séparés, mais dinaient et buvaient ensemble tous les jours. Ils habitèrent d'abord Paris, avant de déménager à Vétheuil, un village du bord de la Seine près de Mantes-la-Jolie dans la maison où vécut Claude Monet avant de s'installer à Giverny.

Elle mourut à Vétheuil en 1992.

Les œuvres de Joan Mitchell sont souvent de grandes dimensions, couvrant deux panneaux. Ses tableaux sont très expressifs et émouvants.

(Source Wiki)

 

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" Je veux simplement faire qu'une surface fonctionne. c'est juste une utilisation de l'espace et de la forme, une ambivalence des formes et de l'espace. Le style en peinture a à voir avec les étiquettes. beaucoup de peintres sont obsédés par la volonté d'inventer quelque chose. Tout ce que je voulais, c'était peindre. j'avais une telle admiration pour les grands peintres. Si tu étudies de près un Matisse, la manière dont la peinture est poséee et la manière dont le blanc est mis. Moi, je voulais poser la peinture comme Matisse. J'y ai travaillé dur il y a très longtemps."

- Joan Mitchell -

 

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10/03/2012

Missticienne...

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- Miss-Tic -

 

28/02/2012

Antoni Tàpies

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" Une oeuvre, c'est une réflexion continuée toute une vie. Une réflexion sur les mystères éternels auxquels l'homme est confronté."

- Antoni Tàpies -

 

 

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 " Le tableau devait être une chose, un objet investi par l'artiste d'une énergie mentale, d'une sorte de charge électrique qui, touchée par un spectateur à la sensibilité appropriée, déclenche des émotions déterminées."


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Artiste autodidacte, Antoni Tàpies a été reconnu très tôt aux Etats-Unis. Dans les années 1950, se détournant d’une abstraction française qu’il estime "trop élégante", il mêle à la couleur des matériaux comme le sable et le plâtre, réalise des collages avec des journaux ou des bouts de ficelle.

A la fin des années 1960, il compose des tableaux-objets, tandis que sur certaines de ses toiles apparaissent des croix (en fait deux T, le premier étant celui de son nom, le second la première lettre du prénom de son épouse, Teresa). La figuration n’est pas absente de cette œuvre qui semble abstraite, en témoignent notamment ces fragments de corps (des pieds, des morceaux de torse faisant allusion à des crucifixions).

Il détestait Dali.

Farouche opposant au régime franquiste, Antoni Tàpies n’a jamais exposé en Espagne durant le règne du général Franco. Détestant Dali (qui, lui, n’avait pas hésité à se compromettre avec le régime), ami de Miro, Antoni Tàpies avait créé en 1984 à Barcelone une Fondation qui portait son nom. Destinée à promouvoir l’art moderne et la jeune création, celle-ci abritait aussi une galerie et une bibliothèque.

Car Tàpies était un bibliophile averti, qui possédait une impressionnante collection d’ouvrages anciens mais aussi de tableaux de maîtres (Picasso, Miro, Masson, Klee, Schwitters, ou encore Ernst). Il collectionnait également les objets d’art du Japon, de Chine, d’Afrique ou d’Inde, objets dont il s’inspirait parfois dans ses propres dessins ou tableaux. Catalan, humaniste, peintre, dessinateur, Antoni Tàpies était un géant. Et les géants, on le sait, ne meurent jamais.

 

- Bernard Genies -

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Antoni Tàpies est né en 1923 à Barcelone dans une famille cultivée de la petite bourgeoisie, militante farouche de la cause catalane. Au XIXe siècle, ses ancêtres publièrent et vendirent des livres. Héritier de cette lignée de lettrés, il en a toujours beaucoup lu, avec un appétit sans faille. Comme Proust et nombre de créateurs, une maladie pulmonaire l'a contraint jeune à l'isolement et au repos forcé. La lecture y a trouvé son compte. Mais aussi le dessin et la peinture, deux penchants qui le poussèrent à abandonner ses études de droit. Dans les années 1940, il exposait déjà ses toiles révolutionnaires de forme et de fond qui firent sensation dans le milieu artistique d'alors.

La matière comme language.

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Comme nombre d'artistes de l'après-guerre, Tàpies ressentit l'effroi de la bombe atomique qui avait mis fin si cruellement au conflit mondial. On le ressent encore aujourd'hui devant ses toiles où la terre, la poussière, les atomes et les particules disaient la fragilité des choses et le retour de l'être humain au néant. Pour traduire sa vision du monde dévasté,vaincu et choqué, il employa des matériaux qui n'étaient pas académiques. La matière était le langage même d'Antoni Tàpies. Elle l'est restée dans toute sa longue vie d'artiste. Ses tableaux se reconnaissaient toujours, tout de suite, et vous emmenait dans un no man's land, entre la Lune et le cimetière des rêves. Antoni Tàpies aimait souligner la part de mysticisme propre à cette matière commune, comme la magie des alchimistes qui transformaient l'ordinaire, voire le vil, en trésor. Il voulait que ses tableaux fassent de même avec le spectateur.

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Dans les années 1950 et 1960, Antoni Tàpies créa des séries d'images puisées directement dans son environnement. L'évolution de l'image renvoyait au regard de l'artiste qui voulait que le nôtre apprenne à réévaluer ce qui était tenu pour bas. Le résultat pouvait être déplaisant, voire animal, voire terriblement humain comme les fonctions les plus trivialement organiques, mais aussi comme un pied, une aisselle... Le peintre catalan laissait rarement indifférent. Il avait ses adorateurs, toujours des goûteurs de grande peinture, et des réfractaires qui passaient vite devant ces visions de la Terre devenue désert et des hommes devenus des créatures. En pur Catalan de nom, d'histoire et de culture indépendantiste, Antoni Tàpies a continué à regarder sans fards les évènements politiques et sociaux de son temps. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, son discours artistique et son engagement politique contre le franquisme et le poids de la culture castillane ont donné à ses œuvres une profondeur plus sombre. Il coïncida alors avec d'autres mouvements concomitants, l'Arte Povera en Italie, le post-minimalisme américain. Il incorpora de plus en plus d'objets à ses oeuvres. Il ne renoua vraiment avec la toile que dans les années 1980 lorsque la démocratie revint en Espagne. L'artiste revient toujours à ses premiers rêves. Avec sa disparition, le XXe siècle espagnol perd une de ses dernières grandes figures historiques.

- Valérie Duponchelle -

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Proche des mouvements dadaïstes et surréalistes, il ne se définissait ni comme un peintre ni comme un sculpteur mais plutôt comme un poète qui se laissait mener par ses sensations et ses émotions. Ses œuvres étaient selon lui des talismans, objets magiques destinés à guérir les hommes de leurs angoisses. Abandonnant la peinture au profit des matériaux pauvres, argile, bouts de ficelle, terre, cheveux, Antoni Tapies fut l'un des premiers artistes à intégrer à ses toiles des objets, voire même des pièces de mobilier. Les matériaux présentaient pour lui une réelle charge expressive à exploiter. Le signe de la croix omniprésente dans ses œuvres évoquaient pour l'artiste le souvenir des cimetières liées aux guerres civiles et mondiales. J'aime cette idée de l'art agissant comme un baume et permettant de réagir aux violences du monde...

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18/02/2012

Visages

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" Le visage humain fut toujours mon grand paysage."

- Colette -