Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/10/2010

reconnaissance

danse-500.jpg

 

reconnaissance.jpg

 


podcast

 

Je résiste à tout sauf à la tentation, à défaut de dune j'offre un horizon bleu à ce poème de Mokhtar El Amraoui. Sur une musique d'Anoushka Shankar et Karsh kale avec la toujours et fidèle complicité de mon précieux ingénieur du son préféré "Barner".

 

24/10/2010

" pyrophagie "

 

 

Pyrophagie

 

" Un souffle enflammé

Jaillit de nos entrailles étouffées.

Dans nos ventres confondus,

L'amour somnolait."

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

22/10/2010

ode à l'onde

41315_152250188118995_100000020448520_471324_7483039_n.jpg

- Diptyque Patrick Natier - Sur un vers de Paul Eluard -

 

 

 

20/10/2010

mes deux L.

watanabe-ailes[1].jpg

Laure et Laurence...

12/10/2010

J+4

 

absynthe.jpg

 

 

Pas facile de savoir par quel bout commencer, la densité, l'intensité, l'immensité, c'est difficile de l'appréhender mais finalement au fond pas si difficile à vivre! Des coeurs à l'unisson, en harmonie disons, je préfère... des curiosités, des quêtes, des ouvertures, et puis une nouvelle manière de communiquer d'être les uns avec les autres, vapeurs d'absynthe...

Ce séjour court et dense en terre montréalaise demande un tempo particulier, plus qu'un jour de grâce, une semaine peut-être, j'ai passé là quatre jours d'une rare intensité et finalement je me rends compte que j'avais le bon feeling, ce pays m'a changée. Ah! Soirée à l'Absynthe, c'est pas le tout début pour moi dans le voyage mais ç'en est un point d'orgue! Retrouver à des milliers de kilomètres des hommes et des femmes avec qui on entretient depuis un bail des relations vraies et épistolaires, sans compter qu'entre eux parfois juste à quelques mètres c'est une découverte, je vous dis pas le choc! Le choc n'est pas une question d'enveloppes ou d'effets d'annonce, le choc positif à contrario des électros est que chacun était ce qu'il transpire d'être dans ce qu'il écrit, chante ou exprime. 

MakesmewonderHum! sans en être y était plutôt sous forme liquide (merci encore), le Plumitif dans le genre fugitif mais échange très touchant enfin de mon petit coeur, Max là avec son chum épanoui, ravie j'étais de le revoir ainsi. Venise qui arrive surprise par ma taille et moi complètement émotionnée de la voir et de rencontrer enfin son Marsi d'amoureux, charmant au demeurant, Prométhée cow-boyé et empathique, Ranger que je n'imaginais pas si jeune tant se dégage de son écriture une maturité. Swann, quelle présence aussitôt sympathique, et puis Nancy et sa délicatesse, cette sensibilité à fleur, cette volonté farouche. Flash tel que je l'imaginais sans jamais l'avoir vu (Sandy m'a dit de même). Et puis Sandra elle-même, une crisse de rencontre, son artiste de mari de talent tripant en diable et puis sa musique à lui et puis ses mots à elle. Gomeux, l'étonnant à l'asti de verbe câlisse, et mon dear et si cher Yvan terriblement attentionné et curieux, présent, sensible.

Reste sans vous mentir qu'au milieu de toute ces émotions et rencontres de tout poil je dois dire que pouvoir serrer dans mes bras mon Mistral, j'entends celui que j'ai toujours eu au fond de mon coeur dans une place secrète et par là-dessus rencontrer sa plus que douce pour qui mon coeur à nouveau a doublé, a précédé les vapeurs de l'Absynthe et que jamais, jamais, je ne pourrais de ma vie oublier et mon homme non plus cette magnifique soirée.

Merci à vous, merci d'être vous, merci pour tout.

 

 

Là, vous y étiez tous, je vous avais emmenés, je vous l'avais promis, l'avez-vous donc senti?

 


 

 

27/09/2010

de l'amour et du reste...

On pense en savoir plus avec l'âge et le temps, on a tellement vu de rivières s'écouler, de larmes se verser, et tant de temps perdu! Et pourtant il reste une matière tactile, une de ces matières qui fait couler tant d'encre, tant de sperme, tant de sécrétions en tout genre, qu'on pense vieux de la vieille en avoir fait le tour, que nenni, la blousaille elle a son mot à dire, et avec brio, ça va sans dire!

Ce soir, j'étais en tête à tête avec deux de mes fils, leur père parti plus loin... Etonnament certaines choses se disent, notamment ces choses du coeur, à croire qu'il faut le contexte adéquat pour ces ébauches aquarellées de découvrir l'amour. Je sais bien qu'une mère n'est pas la mieux placée dans ce genre de confidence alors je la joue fine, édulcorée, malhabile, dans le fond comment pourrais-je savoir ce qui se passe dans la tête d'une femme en devenir d'à peine dix-sept ans, moi je n'ai pas le souvenir ancré de même les avoir eus, c'est dire à quel point je suis mal placée, mais mon fils me parle, je l'écoute, je l'entends, et je lui dis: " Les femmes c'est tout un continent ! "...

Elles t'attendent vulnérable et elles te veulent fort. Elles aspirent à la poésie qui t'habite et aiment te sentir en elle, elles te veulent à elle mais ne supportent pas que tu deviennes caniche, elles t'attendent sincère et t'adorent bad boy! Au fond elles sont dans la même équation, elles se cherchent dans l'amour que tu leur portes, tout comme toi tu attends un miroir de toi-même.

Je n'ai que des fils, j'ai par chance des hommes auprès de moi, des hommes en devenir, aimants et stupéfiants de grâce et de sincérité. Je suis fière d'être leur mère. Et je découvre pourtant chaque jour qui passe parce que j'écoute, parce que j'y suis sensible toute cette difficulté à être en accord, je le déplore mais j'en prends acte.

Au fond, je me dis, quelle chance d'avoir à vivre tout ce que je vis grâce à eux, chair de ma chair. Si je suis un ancrage, ils sont mon équilibre et la confiance qu'ils ont tous en moi m'émeut, me touche, et puis me galvanise. Je me dis là ce soir, pour vous en confidence, que les enfants sont l'avenir du monde, en tout cas, qu'ils nous donnent pour peu qu'on les entende bien plus que tout ce qu'on a pu leur offrir, et ça c'est magnifique, pour moi c'est pareil à l'amitié, on sème et ce qu'on récolte est multiplié, j'aime me sentir vivante près d'eux et j'aime la vie qu'ils aiment en moi et attendent! J'avoue jusqu'à présent ne pas connaître meilleure et plus puissante énergie que l'amour...

 

 

21/09/2010

J'aime l'art et la manière, la courtoisie le conciliabule la fantaisie les préambules. J'aime étonner et aime encore plus l'être, être séduite, être emportée inspirée révélée. J'aime recevoir du courrier aux saveurs orientales ou aux saveurs d'ailleurs, j'aime ma langue natale et j'aime m'adonner à la poésie et le tout sans réserve. J'aime l'entendre se détendre cette sorte d'harmonie, j'aime aussi les sushis, le bon vin, l'amitié, et l'amour sans limite jusqu'au bout de la nuit. J'aime la vie, me sentir vivre, suer, rêver, gourmander, écrire, réfléchir, ne rien faire. J'aime croiser les regards, j'aime la lumière et ce qui s'y reflète, mais j'aime aussi le soir pour ses soupirs d'aise surtout tard, j'aime mes insomnies. J'aime l'excentrique le fou le rock'n'roll le blues le jazz l'opéra de Verdi, surtout le Trouvère, j'aime la danse, les bons mots les traits d'esprits les belles images l'esthétique la beauté la face cachée des choses le désert  les sous-entendus la mer les collines, le corps de l'être aimé, l'odeur de mon odeur, le parfum d'un livre, l'ombre d'un doute levée, le sang dans les veines, une once d'adrénaline et l'extase. Je vais aimer Octobre et ce qu'il me réserve et les mois à venir. J'aime pas faire le plein d'essence dans ma voiture, j'aimerais tant qu'elle carbure à d'autres énergies!

 

 

21/08/2010

Fidélité

etreinte-1917[1].jpg

 - toile d'Egon Schiele -

 

 

Dans leur chambre de toute une vie, ils éteignirent.

Au lit, ils s'étreignirent.

En souriant, ils s'éteignirent!

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

 

18/08/2010

fragrance blue

Si j'étais un parfum*...

flacon_a_parfum_carre_02755_7483.jpg

 

Je serais un grand jus, altier, pur, acide et lumineux, profondément triste et émotionnellement ambivalent, paradoxal, déstabilisant, mystérieux, ensorcellant... Un mélange vert cotonneux ravageur, inattendu, fougueux, intemporel, vif, sophistiqué, un peu direct et férocement intelligent. La note verte et terreuse du Galbanum serait adoucie et comme enveloppée d'essence d'iris d'une spectaculaire douceur presque une fragilité et d'un effet poudré très suave et sensuel, inoubliable; une échappée de fleurs dans les notes du coeur: rose, jasmin, ylang ylang, muguet et dans le fond un accord boisé, sous-boisé, profond, vétiver, masculin, cèdre et mousse de chêne prolongeant ainsi la chaleur femelle et charnelle de l'iris. " Un parfum de pousses " de montée de sève, persistant, proche du N° qui me déshabille le jour et habille mes nuits.

 

 

 

 * En écho à la sortie du Bleu de Chanel pour homme demain le 19 Août, date anniversaire de la grande Mademoiselle Gabrielle.


17/08/2010

réflexions, émotions...

 

L'amour, dans un sens absolu n'existe pas. C'est toujours un jeu entre un "toi" et un "moi", entre deux êtres que la passion révèle dans leur unicité. Aimer, dans ce sens précis, c'est pouvoir se déployer selon les lois de l'existence qui nous est la plus propre. De là vient que l'amour - ni le cri de la souffrance extrême, ni le pressentiment de la joie parfaite, mais une révélation qu'on dirait fiévreuse - est bien l'expérience spirituelle la plus puissante, la modalité de connaissace la plus profonde, le dégagement, dans l'expérience, d'une transparence de l'être qu'il s'agit de garder devant soi comme le bout du chemin, aussi labyrinthique et brisé d'orages soit-il. Aimer, dès lors, qu'est-ce sinon s'ouvrir à une plénitude que le désir contient et renouvelle avec le monde; et, à travers cette ouverture, permettre à l'infini rêvé de s'incarner dans le fini d'un être qu'on élit?

"Je veux que tu sois"- cette parole est celle de l'amour, telle que Robert Schumann, Clara Schumann et Johannes Brahms l'ont prononcée, dans leurs oeuvres, chacun l'un pour l'autre. Robert voulait que son épouse fût elle-même musique, comme Clara voulut que Johannes fût musique aussi, et que ce dernier permis à ses deux amis d'être tels qu'ils nous demeurent à travers leurs notes, dans leur intensité - preuve d'une histoire d'amour qui aura été singulière, comme toutes les histoires qui veulent conquérir un absolu, et l'atteignent. A leur façon, ces musiciens dont l'espace intérieur fut celui d'un risque vertigineux, nous font entendre que l'amour est un don infaillible, la liberté la plus intime de l'un vis-à vis de l'autre. Une loi dont Rilke a livré le secret dans son Requiem:

...

Car telle est la faute, s'il y a faute de quoi que ce soit:

ne pas augmenter la liberté de l'aimé

De toute la liberté qu'on trouve en soi.

Nous n'avons, quand nous aimons, à nous tenir qu'à cela seul:

nous laisser être l'un à l'autre...

 

- Hélène Grimaud -

 

 

15/08/2010

de la poésie...

Un aparté juste sur la poésie, après avoir lu chez Venise les dires de Dany Laferrière à ce sujet et puis sans avoir osé réagir au propos de Prométhèe V. chez Christian comme quoi le terme poète..., j'ai eu une soudaine envie de parler poésie et de ceux qui la font, de ceux qui la transpirent, de ceux qui la mettent au monde. Tout à chacun dirait notre cher Giulio, oui sans doute, il est poésie dans beaucoup de nos gestes, dans nos paroles aussi et dans celle qu'on ne dit pas. Je m'en nourris j'avoue depuis toujours, avec délectation non feinte voire même jouissance, j'en aime l'inédit j'en aime la réjouissance j'en aime aussi parfois l'amertume et l'effroi comme peut-être la vie, c'est ainsi que d'ailleurs elle est, vivante vibrante appelante et si délicate si violente à la fois si parlante à ce moi enfourné emberlificoté enchâssé dans des orties austères, elle a toujours été et le sera toujours mon air mon oiseau rare mon univers.

Alors un grand merci aux poètes, troubadours et faiseurs de rêves, je ne peux me passer d'un vers d'Eluard, d'un tourment de Baudelaire, d'un zeste de René Char, et comme j'aime les vers de ce cher Mokhtar, de mon ami Jalel et de Gaston Miron et de mon Ange Noir! comment vivre sans Apollinaire sans Prévert, sans Rimbaud sans Nelligan sans poésie sans elle, tous les jours j'y goûte, je m'y abreuve, grand bien m'en fasse!

Je ne saurais vivre sans.


13/08/2010

demande d'amis

Maman m’a fait sa demande d'amis sur ma page facebook, non pas que j’y aille vraiment assidûment mais c’est comme ici un espace d’un peu de moi, en première réaction j’ai déconnecté mon compte, une réaction reflexe face à ce que j’ai d’abord vécu comme un effet boomerang, me revenait alors des images que j’ai mis longtemps à comprendre et à digérer d’elle lisant mes courriers et mes journaux intimes, ce qu’elle faisait en toute impunité. Et puis j’ai réfléchi, j’ai refusé sa demande, j’ai écrit ceci qu’elle lira un jour peut-être si cela doit se faire, et j’ai reconnecté mon compte et retrouvé mes amis.

 

Le plus terrible dans l’inceste c’est l’absence de frontières, ton corps d’enfant ne t’appartient pas et n’est pas identifié comme tel, pas validé; ton âme toute neuve et friande d’apprendre et d’éprouver n’est qu’un jouet dont se servent à loisir les personnes de référence sachant bien qu’il te faut l’affect pour être en vie; tu ne sais où tu es tu ne sais qui tu es tu n’as aucune conscience de ta géographie, au fond bien malgré toi tu n’existes pas toi-même et longtemps tu traînes cette marque aux fers ancrée au plus profond du profond de ta chair.

Tu n’as pas d’intime tu n’as pas de chez toi tu es à tous et à toutes et du coup à personne, mais plus tard tu grandis tu cherches tu construis un radeau qui t’emporte plus loin vers d’autres rives vers cette voie enfin qui te donne naissance et tu t’offres à toi-même ce qu’on a toujours refusé, du respect de l’amour de la reconnaissance et plus que tout tu fuis d’un réflexe viscéral toute forme d’ingérence de violence d’injustice quel que soit l’habit dont elles se parent souvent.

Il reste bien sûr toujours latentes les cicatrices que les protagonistes peuvent réveiller facile même si tu te protèges depuis ton édifice il reste que tu le veuilles ou non au fond de tes entrailles cette filiation ce lien cette demande affective.

Quand elle a voulu franchir la ligne de cette frontière construite avec le temps de bouts de mes neurones et de chaque particule de ma peau de mon sang de mes tripes de femme mûre de mère et d’amante, elle a bien failli une fois de plus m’atteindre et j’ai dans un sursaut refermé la coquille pour mieux me retrouver et une fois de plus faire face. Elle a toujours été la pieuvre dominante, la mère maquerelle offrant ses enfants en pâture, elle n’en sait même rien elle–même mais continue, pourquoi  diable ferait-elle autrement ce qu’elle a toujours fait, inlassablement elle ignore la vérité de ceux qu’elle a engendrés de ceux qu’elle a mis au monde et cruellement continue de payer sur l’autel de l’immonde son tribut à la grande névrose familiale dont elle est le pion maître.

Je n’ai plus à me battre  maintenant je suis mienne mais j’ai encore au fond de ces peurs ancestrales qui m’inhibent et me freinent, me tétanisent même bien plus que je ne veux l’admettre et le croire. Alors j’écris, j’écris et j’écrirai encore jusqu’au bout de mes nuits jusqu’au bout de ma vie pour ne pas perdre tout ce que j’ai repris ne pas oublier tout ce que j’ai appris ne pas revenir ne pas retremper ne pas re goûter à l’amer et surtout ne pas attendre un quelconque geste vers celle que je suis. Leur monde sans frontière est un monde sans cadre un monde sans amour un monde sans espoir un monde où l’individu na pas de place car il est à tous et jamais à lui-même.

Non, maman, je ne peux t’accepter dans ma liste d’amis, elle n’est pas très longue mais elle est toute ma vie et tu ne peux avoir une place au milieu de celle-ci tu ne peux avoir une place au milieu de ceux que j’aime de ceux que je respecte de ceux que je découvre de ceux avec qui je peux être moi-même, toi, tu es ailleurs dans ma carte du monde, dans un endroit clos où parfois je passe quand j’en ai la force ou le désir brûlant d’avoir des réponses et de donner un sens et d’espérer encore malgré toutes ces années un peu de ta tendresse même si au fond je sais qu’elle est empoisonnée.

Il est long le chemin pour se désintoxiquer pour se défaire d’une drogue à laquelle on s’est nourri pendant de longues années, long le chemin pour se permettre d’être et de dire ce qui doit être dit et de dire sa propre vérité. Je m’y emploie chaque jour en espérant que ce soit le dernier tout en sachant que je ne peux baisser la garde, chaque jour à séparer le bon grain de l’ivraie, chaque jour pour devenir un petit peu plus humaine, un petit peu plus vraie.

Tu as fait du mieux que tu as pu, je n’en ai aucun doute, mais arrête-toi là et laisse-moi donc vivre tranquille entourée des miens et de ceux avec qui je partage l’essentiel l’affectif le réel. Je te refuse, maman dans ma liste d’amis, je refuse à nouveau de rentrer dans ton monde dans cette vision que tu as de l’Amour, et dans cette vision que tu as du Pardon dans cette vision mortifère et mortificatoire que tu as de la Vie.

Que viens-tu donc chercher dans les pages de la mienne, restons-en là veux-tu chacun à sa frontière avec ces quelques moments d’échange à la longue cuillère, c’est tout ce que je peux t’offrir pour le moment, c’est le mieux dans l’instant que je puisse faire pour celle que je suis devenue, pour cette petite fille qui vibre au fond de moi et qui compte sur mon aide, pour celle qui est loin de celle que tu voudrais que je sois ou que tu penses encore à force de cécité que je semblais être.

Le plus terrible dans l‘inceste c’est l’absence des repères, ceux qui doivent te protéger t’agressent, ceux qui doivent t’apprendre te détruisent ceux qui doivent t’aimer t’utilisent ceux qui doivent te respecter t’abîment ceux qui doivent te donner vie et confiance te tuent.

Le plus terrible du plus terrible c’est qu’ils n’en savent rien, qu’ils ne s’en rendent pas compte n’étant pas eux-mêmes maîtres d’eux-mêmes manipulés par leur propre destin. C’est une histoire sans fin si on n’en coupe pas la chaîne, c’est une histoire sans fin sans frontières sans repères sans cadre sans plan, un roman de misère où les victimes les morts les bourreaux les parents sont finalement tous des enfants en souffrance, mais c’est toujours celui qui arrive le dernier qui prend en charge tout ce que les autres n’ont pas pu voir pas pu entendre pas pu ressentir pas pu exprimer.

Voilà, maman ce que j’avais à te dire et pourquoi je te garde à une certaine distance, nous ne pouvons faire ce chemin ensemble que si enfin tu comprends que cette frontière m’est nécessaire, car comme tu ne le sais pas elle me protège de ta folie que tu as faite mienne, elle me protège de la mort de celle que je suis.

 


31/07/2010

petite blue

Partager la vie et l’intimité, les pleurs les désirs les rires les délires aussi d’une petite fille provoque toujours un petit quelque chose en moi. Auparavant je fondais en larmes, c’était irrépressible surtout au bord de l’eau à la plage, ou quand je rencontrais un papa câlinant sa petite ou une maman la tenant par la main, un effet miroir sans doute, les sanglots remontaient et puis s’épuisaient sur mes joues d’adulte malmenée.
Maintenant c’est différent, ça m’entraine de l’autre côté, ça m’emmène vers celle que j’aurais pu être, celle que j’aurais dû être, celle que je n’ai pas été, ça me permet de la comprendre et de mieux l’appréhender de mieux l’aimer aussi sans doute. Quand elle m’a posé cette question "ça t’émeut, on dirait, ça n’est peut-être pas facile, ça te rappelle ça te ramène, non?" parce que j’avais l’air perdue des yeux à regarder sa gamine petite brindille aux cheveux de blé comme je l’avais été, j’ai répondu d’emblée "oui, toujours ça me trouble, me donne un peu de vague à l’âme et puis plus peut-être, ça me bouleverse, comme si je mesurais ce que j’avais perdu dans les gestes et les demandes et les élans et les envies que peut avoir une enfant choyée et respectée et libre…"


Alors quand  j’ai reçu cette photo, j’ai été très émue et j’ai eu envie de lui parler à cette enfant, celle qui vit à l’intérieur de moi, celle dont je m’occupe, celle que je suis, j’ai eu envie de lui dire des mots simples tendres directs et confiants, j’ai eu envie de la prendre dans mes bras et l’entourer de ma présence.

« Petite fille, ma toute petite, je suis là, je suis là pour toi. Tu n’as plus à te cacher à avoir honte et à te terrer et te taire davantage. Jamais plus je ne laisserais quiconque te manquer de respect te bafouer t’utiliser te maltraiter te mentir t’écarteler, je suis là pour toi maintenant, tu peux compter sur moi je veille, va tranquille cueillir les fleurs de la vie, fais-en des tresses des couronnes des guirlandes et des colliers légers, respire, crée, ris danse joue aussi libère grand ton cœur petit être, petite blue, je suis là pour toi, pour toujours. »

 

 

27/07/2010

toutes ces petites choses

J'aimerais parfois pouvoir écrire des petites choses pleines de délicatesse de douceur contenue de tendresse diffuse mais rien à faire c'est toujours sans que je n'y prenne garde la rage qui l'emporte cette sorte de cri à l'intérieur de moi qui conditionne mes doigts sur les touches ou ma main sur le papier. Pourtant je les sais possibles et je les connais ces petites choses, je les vis au quotidien, je les traque, je les nomme. Rien qu'hier au hasard plusieurs se sont offertes à mon regard et à mon oreille attentive et émue, le "je t'aime maman" de mon grand fils au téléphone, le poème déposé au bol du petit déjeuner par mon homme, le mail caressant d'une âme qui m'est chère, un texte, une photo, l'invitation toute en finesse à son mariage d'une de mes connaissances que pourtant je ne connais guère mais avec qui j'avais passé un plus que délicieux moment la dernière fois que nous nous sommes croisées, quelques notes de Schubert qui ont ponctué ma journée, mon corps dans le miroir au sortir du bain qui m'est apparu ami, le plaisir insensé que j'ai eu à écrire et à avancer dans un projet auquel j'aspire, le partage d'une gourmande omelette aux champignons préparée avec amour avec deux des mâles de ma tribu et le parfum léger d'une lavande qui m'a été offerte dans le but d'embaumer gracieusement la fenêtre de mon bureau. Et puis peut-être plus diffus encore, le rire d'un enfant, le baiser de ces deux jeunes amants à la bouche de métro, la belle lumière du jour, la promesse de la nuit, l'espoir de jours meilleurs, le sourire d'une amie, l'énergie débordante et toujours attendue de mon facteur, cet indicible bonheur d'être là à la vie... J'aimerais les dire et les transcrire avec toute la beauté qu'elles contiennent ces choses, ces bulles, ces caresses de l'âme, ces petits bonheurs...

 

25/07/2010

en passant...

Je vis, je respire, je souffre, je danse aussi et je jouis. Je suis, tant bien que mal, tantôt j'apparais forte et maîtresse, tantôt faible et soumise. Tantôt je m'aime, d'autres fois nombreuses et trop souvent je me déteste et je m'inflige les pires mots alors que je ne devrais que porter un regard d'une indulgence extrême sur ce que je suis devenue, celle-ci, cet être en devenir que je devine au travers de ses différents prismes, ce moi-même auquel il m'est si difficile d'appartenir!

Dieu!! Que c'est inhumain d'avoir été rendue folle, d'avoir été éloignée de soi, d'avoir à s'en rendre compte...

Dieu!! Que c'est une chance de vivre et que c'est heureux d'espérer d'aimer et de goûter...

Et la musique, et la poésie et l'amour et et et... et que dire de plus?

 

 

22/07/2010

savoureux!

Découvert chez Le Terrible.

 

 

 

17/07/2010

réponse à Sire de Chambley

 

1871216984.jpg

 

 

 

J'ouvre les yeux suis réveillée

et suis tout ouïe et tout ouverte

à recevoir ton amour

fiévreusement qui sonne

 

Fenêtre ouverte seins au grand air

mon corsage de soie une déchirure

ma robe glisse déjà j'ouvre et découvre

que tu me voies entière et nue

 

Mon coeur fontaine attend que tu t'abreuves

ma bouche s'humidifie source

Approche donc ta main sens-le battre pour toi

approche et touche touche-moi

encore

des yeux

 

Les rideaux de mon lit sont décrochés profite

à ton aise viens le réchauffer

mon dos brûlant d'amour

prête et offerte

 

mes bras pour t'enlacer

mes seins pour te bercer

ma lèvre rose pour te saisir

mes jambes pour mieux te prendre

mes genoux tremblants

mes cuisses puissantes

 

Viens donc mon roi inonder sans te tarir

l'abîme que nul ne peut ouvrir

dans les chauds trésors de mon ventre

tréfonds de mon intime.

 

 

 

 

14/07/2010

murmures derrière les murs...

 

- Toile de Bernard Pouchin - technique mixte -

 

L’emmurée

Derrière ce mur tout blanc,
Je devine la nuit de tes lèvres,
Le voyage de ton désir ligoté
Dans ta langue enflammée
Qui éclate dans le fracas
De ton appel que tu ravales,
Au creux des cris de tes supplices !
Murs ! Murs ! Murs ! Murs !
Naissance de soleils arrêtée !
Derrière ce mur tout blanc,
Dans ta nuit ambulante,
Tu deviens, impuissante,
Paquets de marbres,
Silences, peurs et soumissions !
Derrière ce mur, bien loin des arbres,
D’autres murs, sous terre,
T’enserrent, t’enterrent
Dans les  spirales, tout en vaines prières,
De tes silences de momie !
Bouquets de braises endormies
Que seul le souffle de l’amour, ma belle,
Pourra rallumer en une infinité d’ailes !

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

09/07/2010

Agapi mou

 

0055_Mouvement_d-oiseaux.jpg

- Atelier Eliette Graf -

 

 

" Mon coeur, oiseau du désert a trouvé son ciel dans tes yeux.

Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume des étoiles.

Leur abîme engloutit mes chants.

Dans le ciel immense et solitaire laisse moi planer.

Laisse moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans son soleil."

 

- Rabindranàth Tagore -

 

 

04/07/2010

pour Max et puis pour nous tous...

" Il est bon aussi d'aimer; car l'amour est difficile. L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-même; l'oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que des préparations. C'est pour cela que les êtres jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrés dans le coeur qui bat anxieux et solitaire, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l'amour n'est longtemps, et jusqu'au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L'amour ce n'est pas dès l'abord se donner, s'unir à un autre. (Que serait l'union de deux être encore imprécis, inachevés, dépendants?) L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'être aimé. C'est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu'appelle le large."

-  Rainer Maria Rilke - Lettres à un jeune poète -