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16/09/2012

L'insatiable Homme-Araignée

Elle est entrée dans la boutique, royale ! Tout chez elle est artistique. Elle est gourmande, étonnante, atypique. Sa crinière noire. Ses yeux jais outrageusement maquillés. Son corps ondoyant. Ses mains d’artisan. Sa voix rauque. Une femme enivrante, exaltante, sorcière. Elle captive et masque ainsi sa grande fragilité et sa sensibilité d’écorchée. C’est mon amie depuis toujours même si on ne se le dit que depuis peu. J’ai du plaisir à la regarder, à l’écouter, à la deviner. J’aime croiser son regard fier, j’aime l'habiller.

- Blue ! faut que tu lises ça !

- Quoi, ça ?

- Cet écrivain cubain.

- Tu sais que je reviens de Cuba ?

- Non je l’ignorais, tu as aimé ?

- Oui. La Havane, torride ; Trinidad, envoûtant ; les cubains, charmants…

- Lis ça, tu m’en diras des nouvelles. C’est l’écriture comme on aime, tu sais: celle qui décape, qui arrache, qui nous remue profond et loin…

- Ok, ok, c’est quoi son nom ?

- Pedro Juan Gutiérrez.

En face de chez moi, il y a un petit libraire, un des rares qui survit tant bien que mal. J’y passe toutes les semaines, parfois même deux à trois fois, c’est irrésistible pour moi. J’entre dans son petit espace tout en longueur bourré de bouquins jusqu’au plafond et sur l’étroite table à l’entrée je vois une pile de livres qui attire mon attention : L’insatiable Homme-Araignée, 13E Note Editions, Pedro Juan Gutiérrez, la photo d’un métis tatoué envoyant un baiser d’une portière de vieille américaine en noir et blanc. Je prends l’ouvrage, et je souris, je pense à elle. C’est un recueil de nouvelles. Je feuillette, j’en aime le ton, la manière incisive, la rage qui se dégage du livre. En exergue une phrase d’Hemingway, et puis une autre de Frank Lloyd Wright qui me plaît : «  Il est beaucoup plus difficile de vivre sans règles, mais c’est ce que doit faire, en toute honnêteté, un homme capable de penser. » Je suis conquise et je repars avec le livre.

Ce matin je l’ouvre à nouveau pendant que le poulet dore dans le four et que Swan prend sa douche. La première nouvelle  Silvia à New-York me scotche, j’en ai des frissons jusqu’au fond de mon sexe, je tressaille. Puissant, dérangeant, irrésistible. L’écriture de ce cubain va être ma drogue des jours prochains. C’est peut-être ce qui m’a sauvé : les cuites, les femmes, faire sortir la rage, tout envoyer bouler, ne rien attendre de personne. Et écrire. Ivre, aux aurores, j’écrivais des nouvelles sur tout ce qui m’arrivait. C’était très amusant. Et j’ai continué. Et j’en suis là. « Il y a le Cuba des cartes postales et des clichés. Et il y en a un autre, un Cuba du sexe, d’alcool, de fureur et de mots. Du premier, Pedro Juan Gutiérrez semble tout ignorer, le second il le croque en couleur, à grands traits, à grands bruits. «  écrit Vanessa Postec de Transfuge. « La rage de Gutiérrez contre la répression du Cuba de Castro est grisante. Crue. Choquante. Et sensuelle. » dit a son tour Anderson Tepper du New York Times. Je ne peux pas encore en dire autant avec le peu que j’en ai lu, ce que je sais c’est que cette façon cruelle et douce d’écrire, les tripes à l’air, me touche au plus haut point et me bouscule, me donne envie de prendre la plume et d’à mon tour crier la vie.

 

16/05/2012

Dalva

Samedi dernier, dépitée de voir si peu de monde fouler le pas de ma boutique, je suis allée me remonter le moral chez mon petit libraire juste sur le trottoir d'en face. Je voulais m'offrir un John Fante que je n'ai pas encore lu et puis un livre qui m'avait été chaleureusement recommandé de Lise Bourgeois sur l'art. Quand je suis entrée il était en grande conversation philosophique avec un de ses clients, un vieux monsieur barbu, les cheveux en bataille, un pantalon de toile mastic un peut trop grand pour lui et un pull tricoté main dans une sorte de pourpre passé avec une voix tellement rauque que je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il disait. N'allant pas me mêler d'une conversation qui semblait intime entre mon libraire et son client, j'ai attendu un bon moment avant qu'il n'ait pu enfin après quelques oeillades infructueuses entrer en contact avec moi. Il n'avait pas d'idée sur Fante, et ne pouvait pas m'aiguiller sur le livre par lequel je devais commencer. La littérature américaine n'est pas son cheval de bataille. Je lui ai demandé de m'indiquer le rayon où je pouvais trouver, je pensais me laisser faire, séduire, accrocher par un titre ou par une couverture quand voilà que son client bavard m'a emboîté le pas.

- Pourquoi ne lisez-vous pas l'original? Avant Fante, il vous faut lire Jim Harrison, franchement tout est bon chez lui vous ne pouvez pas vous tromper!

Pourquoi ai-je fait confiance à ce gars-là? Parfois les choses nous dépassent, sa dégaine, sa manière de parler ou la pile de livre qu'il avait à la main? Je suis repartie avec Dalva.

Hier, j'avais un aller-retour à faire sur Paris pour régler une petite affaire de coeur. Un vieil ami avait refait surface dans ma vie et j'avais besoin de m'assurer que mes sentiments pour lui étaitent toujours les mêmes et que les siens pour moi l'étaient aussi. Je devais en plus visionner une pré-collection de Martin Margiela, j'ai donc emmener avec moi Dalva. Ah! L'heure de train a filé comme pour rire, depuis Vautour et Valium de Christian Mistral, je n'avais été prise d'une telle frénésie et d'une jouissance à lire de cette puissance. Riche, truculent, vivant, humain et formidablement bien écrit, ce bouquin m'a scotchée tout le long de ma route et j'ai eu grande peine à le quitter pour vaquer à mes occupations, je n'avais qu'une hâte, c'était reprendre le cours de la vie de cette femme mitraillée par l'histoire, perdue au coeur d'un pays dont elle ne sait plus les frontières. "Le grand roman de l'Amérique éternelle, l'Amérique de la prairie et des forêts, écrit avec verve, passion, ironie." mentionne Bernard Géniès du Nouvel Observateur en quatrième de couverture. Poétique, lyrique, un régal, ça percute et ça glisse, de la musique, de la vraie...

Aujourd'hui, toujours avec mon livre que je dévore entre deux coups de sonnette pas très lucratifs, le temps n'est pas à la dépense pour ces dames qui attendent avec anxiété l'annonce du nouveau gouvernement comme si tout allait être mis sens dessus dessous avec l'arrivée d'un nouveau président, je décide de m'intéresser un peu plus à l'auteur de cette femme dont je suis déjà l'amie. Je tape sur Google et tombe sur des renseignements le concernant, forcément on trouve tout sur Google et puis sur une photo de mon protagoniste qui ressemble à s'y méprendre à celui qui trois jours auparavant m'avait conseillé cet ouvrage, stupéfiant!

 

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- Jim Harrison -

 

 

 

09/04/2012

Anagramme renversante 2*

La vérité

 

Nul ne peut dire sans contredire qu'il est absolument vrai que la vérité est

 

relative.

 

 

*Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde - Etienne Klein/ Jacques Perry-Salkow - Flammarion -


08/04/2012

Anagramme renversante 1*

 

 

Marie de Tourvel

Vérité de l'amour

 

 

 

 

* Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde - Etienne Klein/ Jacques Perry-Salkow - Flammarion -


21/03/2012

Arrêt sur image

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- Photo Laurence Guez -

 

Il y a toujours de la magie dans les photos de mon amie Laurence, elle arrive toujours à voir et à capter les instants d'une vie ou d'une soirée avec une grâce et une personnalité qui lui sont propres. Une fois de plus elle m'a troublée. En voyant cette photo ce matin sur son blog, j'ai été touchée par la beauté de l'image que j'ai d'abord prise pour un montage, car en fait après en avoir parlé avec elle j'ai compris qu'il s'agissait surtout d'un effet de miroir, faut quand même avoir l'oeil! mais surtout, j'ai pu revivre ce moment tout simple et si émouvant du milieu de cette soirée familiale, amicale et bon enfant. J'étais en pleine discussion avec un monsieur charmant que je ne connaissais que depuis quelques heures, sa femme est une bonne cliente, nous étions tous les deux plongés dans le livre de pensées africaines qui distille chaque jour sur le comptoir une nouvelle phrase souvent tellement pleine de bon sens. Je lui parlais de celle que je préfère: "On entend l'arbre qui tombe pas la forêt qui pousse" et lui me racontait en retour son amour pour ce continent. Chouette et délicieux souvenir, merci à elle de me l'avoir ainsi immortalisé.

 

18/03/2012

salon du livre

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Oui, bon évidemment j'aurais aimé y être, d'autant plus que Anne y est allée et a rencontré Eric Mc Comber et Laure et que j'aurais tant voulu partager leur joie, mais bon, j'ai dû rester là à mon poste! Remarque ce que j'ai vécu aujourd'hui, et hier et plus encore avant-hier pourrait faire l'objet d'au moins un livre, c'est fou ce qui peut se passer en une soirée, en un lendemain de soirée et tout un Samedi, la nature a vraiment horreur du vide... Il ya plus que de quoi faire, juste trouver le nerf, pour paraphraser mon cher et tant aimé! Avanti, et vive les mots et leurs auteurs!

 

16/02/2012

Bleu de Prusse

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Je vous invite à découvrir le sensible et subtil premier recueil de poèmes de Guillaume Lajeunesse, notre VieuxG. tribal, magnifié par les illustrations de Stéphanie Locas.

Un vrai petit bijou...

 

10/01/2012

Les compétences émotionnelles

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"Les compétences émotionnelles désignent la capacité à identifier, comprendre, exprimer, utiliser ses émotions et celles d'autrui. Elles jouent donc un rôle essentiel dans la santé mentale et physique mais aussi dans la performance au travail et dans les relations sociales.

Premier ouvrage à offrir une synthèse didactique sur le sujet, ce livre détaille avec précision les axes suivants:

- fonctions et bases neurologiques;

- historique et définition des compétences émotionnelles;

- identification, écoute et expression des émotions;

- régulation des émotions positives et négatives;

- utilisation des émotions.

Destiné aux étudiants, chercheurs et enseignants en psychologie, cet ouvrage intéressera également tous les psychologues cliniciens, psychologues de la santé, psychiatres et psychothéraeutes qui y trouveront un ensemble d'outils pour enrichir leur pratique."

 

Je me régale.

 

" Une des compétences de base, en situation d'affirmation de soi, sera de savoir décrire une situation sans porter de jugement. Savoir observer et décrire sans jugement implique une attitude plus empathique, une moindre tendance à être contaminé par la détressse émotionnelle et une meilleure capacité à décrire ses sentiments."

" Une relation authentique est possible dès lors que l'individu est connecté à ses émotions, qu'il peut les conscientiser, les vivre et les communiquer ( Rogers, 1983)."

" Exprimer par écrit son vécu aide à le clarifier. L'écriture permet d'identifier, de discriminer dans nos expériences de vie les événements qui nous ont marqués. Ecrire rend ce que nous ressentons plus concret et plus précis. Cela nous permet de prendre du recul. Même quand nous croyons ne pas savoir ce que nous ressentons, il est possible d'écrire sans réfléchir. L'écriture finit par faire sens, sans qu'on l'ait anticipé, "comme si" notre main ne nous appartenait pas et savait mieux que nous."

 

 

26/12/2011

Du rêve

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" Le rêve procède à une véritable déconstruction de l'univers du dormeur et à une fabrication de "mondes possibles". Autrement dit, le rêve est un inlassable fabricant d'hypothèses. C'est là sa principale dynamique. Il puise évidemment ses matériaux dans l'expérience du rêveur, ses perceptions, ses pensées, ses souvenirs, ses problèmes surtout! Il fragmente ces matériaux en éléments discrets et les recombine en assemblages nouveaux qu'il présente au dormeur comme des scènes vécues, ainsi que l'on projetterait un film. De là, cette sensation d'étrangeté. Il est à la fois expérience intime, mais aussi externe puisque le rêve est perception."

- Tobie Nathan - La nouvelle interprétation des rêves -





25/10/2011

Lancement de La Solde

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C'est demain, c'est à Montréal, c'est à 18 heures, heure locale. Ici il sera minuit. Dans les bras de Morphée je penserai fort à vous tous qui seraient sans doute au Port de Tête à festoyer, deviser, partager l'émotion des uns et des autres: celle d'une maison d'édition qui lance ses deux premiers ouvrages, celle de deux écrivains qui voient leur travail abouti, celle d'individus heureux de se retrouver et peut-être aussi celle de se découvrir pour la première fois. La mienne d'émotion sera du nombre, je serai là, par la pensée, et par le coeur qui me double et me transporte toujours avec lui. Bonne soirée, les amis! Et longue vie à La Mèche et à La Solde!

 

 

02/08/2011

Le Tournant

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" Où l'histoire commence-t-elle? Où notre vie individuelle prend-elle sa source? Quelles aventures, quelles passions englouties ont modelé notre être? D'où viennent les traits et les tendances multiples et contradictoires dont est fait notre caractère?

Sans aucun doute, nous avons des racines plus profondes que notre conscience ne veut l'admettre. Rien ni personne n'a d'existence indépendante. Un rythme universel détermine nos pensées et nos actes; la courbe de notre destin fait partie d'une formidable mosaïque qui, à travers les siècles, dessine et varie les mêmes figures, depuis la nuit des temps. Chacun de nos gestes répète un rite ancestral et anticipe en même temps sur les attitudes de générations futures; l'expérience la plus solitaire de notre coeur n'est jamais que la préfiguration ou l'écho de passions passées ou à venir.

C'est une longue quête, un long chemin: nous pouvons revenir en arrière et le suivre, jusqu'au demi-jour blafard de la caverne du temple barbare. Le sanglant cérémonial du sacrifice se poursuit dans nos rêves, dans notre subconscient résonne l'écho des cris qui montent de l'autel primitif, et la flamme qui dévore la victime continue à jeter ses lueurs vacillantes. Les tabous ataviques et les pulsions incestueuses des générations d'autrefois restent vivantes en nous. La couche la plus profonde de notre être expie la faute de nos ancêtres; nos coeurs portent le fardeau des chagrins oubliés et des tourments passés.

D'où me vient ce sang fiévreux? Parmi mes aïeux nordiques, il dut y avoir des pirates, dont l'infatigable agitation se perpétue en moi. Laquelle de mes faiblesses, lequel de mes vices dois-je à un ancêtre hanséatique-capitaine, juge ou marchand- dont je ne connaîtrai jamais le nom? Ce que j'ai tenu pour mon drame le plus personnel n'est peut-être qu'une suite de tragédies qui se sont jouées autrefois dans l'époustouflante atmosphère de bonhomie confortable d'une maison patricienne du nord de l'Allemagne- quelque part, bien loin, sur les rivages de la Baltique."

-Klaus Mann - Le Tournant, histoire d'une vie -

 

27/06/2011

Conseils à un écrivain

On en a parlé il y a un bail avec Sandy.

 

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Tchekhov était avant tout médecin, métier qui ne devait pas l'enrichir puisqu'il soignait les pauvres et les paysans gratuitement. Au début, l'écriture de nouvelles était seulement un moyen de gagner quelques kopecks supplémentaires. Mais il abordait l'écriture de manière quasi scientifique, n'écrivant que sur ce qu'il connaissait et ne se basant que sur ses expériences, pour que ses pièces et récits soient toujours sincères et réalistes. Pour lui, les meilleurs écrivains « dépeignent la vie telle qu'elle est », mais de telle façon qu'en les lisant on sente aussi « comment elle devrait être et c'est cela qui séduit », car « l'homme deviendra meilleur quand nous lui aurons montré comment il est ».

 


30/04/2011

L'épine du désir

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" La nuit laisse derrière elle,

Érection du désir

Une tresse pour les caresses.

L'impatience et les jouissances de l'autre

Fumée née naissante se consume déjà

Sur une éternelle perdition.

L'étrange ici ne se comprend pas, il se sent."

 

- Julien Puzenat -

 

18/03/2011

Quand on est con...

Une discussion avec mes deux fils, le cadet et le benjamin et... nous voilà à entonner en choeur, à trois et à tue-tête, cette savoureuse chanson de Georges:

J'aime cette connivence et ces échanges entre nous, j'aime mes garçons, je suis nantie! Est-ce de la chance ou juste le fruit d'un amour vrai et d'un respect mutuellement partagé? Peu m'importe, j'en profite, c'est bon de les voir s'exprimer et grandir, défendre leurs idées et leurs idéaux, et avoir de l'humour et le goût à la poésie des mots! Je suis fière d'être la mère de p'tits grands gars comme çà.

D'un coup je repense à cette jolie chinoise américaine ayant pondu un livre  après expérimentation digne de la pire des pédagogies noires, j'en ai encore des frissons dans le dos et les cheveux qui se dressent sur la tête, comment peut-on concevoir pareille aberration? J'ai encore sur ma table de chevet, entre autres, et ça fait un bail maintenant "Libres enfants de Summerhill", complètement à l'opposé des théories de cette tigresse et mille fois plus en conformité avec mon ressenti et ma manière de faire, Alexander S.Neill mérite bien plus d'être lu que cette névrosée bridée et bridante, du moins il mérite surtout plus d'être écouté et entendu!

Mais bon, comme le dit Georges...

 

 

16/01/2011

à propos des corpuscules de Sandra Gordon...

Parce que c'est mon amie, parce que j'ai aimé son livre et parce que cette critique est vraiment bien sentie, voilà au moins trois bonnes raisons pour que je la partage avec vous:

 

 

Lucie vit une relation malsaine avec un érotomane narcissique. Le jour de ses 24 ans, «écoeurée de la rue Bourbonnière, de Geoffroy et de la barbarie», elle vide son appartement, saute dans sa voiture et fuit vers le nord. Direction: le plus loin possible.

Quand sa voiture tombe en panne, près d'un petit village des Laurentides, elle est bien obligée de s'arrêter. Et, tant qu'à y être, de se refaire un semblant de nid, de santé mentale et de confiance en l'humanité.

Noyé dans le déluge de la rentrée d'automne, ce premier roman d'une blogueuse affranchie a bien failli passer inaperçu. Il suffit pourtant d'en lire les premières lignes pour se convaincre d'être en présence d'un vrai talent.

L'histoire, qui fait se croiser les trajectoires de son héroïne et celles d'un écrivain alcoolique et suicidaire, d'une serveuse au grand coeur et de quelques survenants tragicomiques, rappelle parfois le Ducharme des Bons débarras, version hardcore.

Si l'on peut regretter son dénouement, légèrement surfabriqué, on n'est pas près d'oublier cette voix brisée mais puissante, cette intelligence incisive, cette force autodestructrice. Et l'on restera marqué par ces personnages magnifiquement campés, plus vrais que vrais, et des dialogues d'une rare justesse. Sandra Gordon serait musicienne, on dirait qu'elle a l'oreille absolue.

- Marie-Claude Fortin -

 

 

 

18/12/2010

"Les corpuscules de Krause" de Sandra Gordon

Etonnant de lire le livre d'une auteure devenue une amie au fil d'échange de blog à blog, de mails à mails et finalement de chair quand elle m'a remis son ouvrage en mains propres manifestement aussi émue que moi un soir au Moonshine, le soir de la veille de cette si étonnante soirée où toute la tribu mistralienne et d'autres s'étaient réunis pour le lancement des fameux "Corpuscules de Krause". Je me souviens avoir lu la dédicace avec une larme à l'oeil et puis la préface tôt dans la matinée du lendemain dans le fauteuil trop mou moelleux dans lequel on s'enfonce qui trône face au bureau de Christian Mistral au Bunker, il y avait une lumière dehors particulièrement magnifique et il était prévu une grande ballade en fin de matinée vers le Mont Royal. J'ai souri à la lire, j'ai tout de suite reconnu le style et l'écriture franche, truculente et directe que je lui avais toujours connue et dont j'apprécie la nature. Je n'ai jamais vu autant d'écureuils de ma vie après cette lecture, c'est ça aussi la force de la littérature, elle ouvre le regard et aiguise les sens. Et même si ça n'est pas peut-être dans l'ordre des choses qu'on lise en public la préface d'un roman qui vient juste de sortir, j'ai eu déjà là-bas vraiment envie de le faire, bon, je demande indulgence parce qu'il faut quand même dire que le québécois pour des néophytes comme moi n'est pas franchement facile à appréhender avec l'accent et qu'il m'aurait sans doute fallu quelques cours de sacres pour rendre avec justesse le ton dans le cru de la langue. La musique de Michel Plamondon, notre ami le Plumitif donne un ton d'ailleurs à cette lecture un peu plus angoissant peut-être que ce que Sandra voulait rendre, elle se sert plutôt de l'humour décapant voire noir et de causticité rude matinée de tendresse pour faire dire à ses personnages et notamment à sa Lucie ce qu'elle veut nous transmettre, mais moi à la lecture du livre en entier faite finalement depuis peu, j'avais volontairement voulu attendre pour pouvoir avoir un recul affectif mais ça ne marche pas si bien, j'ai eu vraiment tout au long du bouquin l'impression bien nette d'être avec Sandra Gordon en personne près de moi, j'ai trouvé qu'il y avait en filigrane cette dimension terrible et ce ton tendu, en voici la mouture, mixée par mon cher Barner.

 

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podcast
 

- Prologue des Corpuscules de Krause de Sandra Gordon- Musique Michel Plamondon - Mixage Barner- Voix Blue -

 

 

 

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Au cours de ses quarante sept chapitres, Sandra Gordon nous maintient en alerte, on sent toute la quête de réponses des uns et des autres, chacun à leur manière et tous confrontés à leurs solitudes respectives et à leurs angoisses. Une galerie de personnages qui s'entrecroisent, s'entremêlent, s'entraident aussi au coeur de nulle part qui pourrait être n'importe où. Le langage est cru, parfois cruel même et pourtant en même temps une grande humanité se dégage du livre, une intensité particulière qui nous ramène au sens même de la vie. L'usage du joual accentue pour moi cette truculence et ce côté direct, pas toujours facile quand on ne le maîtrise pas, je devais parfois m'y reprendre à plusieurs fois et ça finissait souvent à voix haute, pour que je saisisse le sens et la puissance de frappe des mots dits de cette façon là ce qui donne un relief et une couleur bien personnelle qui renforce cette impression d'écriture parlée. L'écriture de Sandra Gordon ne fait pas dans la dentelle, elle est direct du gauche, certaines scénes même font vraiment froid dans le dos, d'autres sont tellement caustiques qu'on en sourit même face à l'adversité, sacrée leçon de vie et d'endurance, quelques phrases courtes lucides aussi qui en disent long: "Ça prend trop de place, du monde absent.", "On est toujours seul avec ce qui se passe à l'intérieur de notre corps." Et puis il y a du suspense, cet écrivain qui erre, des secrets bien gardés, des morts dans les tiroirs, des désirs d'exister, des besoins de comprendre, d'aimer et de l'être, de se maintenir à la vie. J'ai particulièrement aimé les monologues intérieurs de Lucie avec elle-même et cette manière de prendre sa vie et son destin en mains, d'avancer sans se faire de cadeau pas plus d'ailleurs qu'elle n'en a reçu elle-même, un peu comme un parcours initiatique finalement. C'est vrai, on aimerait en savoir davantage, on reste un peu sur sa faim, mais c'est tant mieux je trouve, on a hâte au prochain! 

 

*Lire là les différentes réactions à ce premier roman.

 

 

26/11/2010

voir clair

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" Nous pourrions dire plus simplement: n'essayez pas de comprendre pour comprendre mais laissez-vous aller et acceptez d'être surpris. Accepter de voir en fermant les yeux. La demande paraît excentrique et pourtant il arrive que, pour y voir plus clair, nous fassions le choix de fermer les yeux. Ce n'est pas paradoxal, simplement cela requiert une vision qui n'est pas liée à la vue mais qui la dépasse. Voir clair consiste parfois à être au clair, ou à se mettre au clair, ce qui revient plus à prendre de la distance avec sa pensée. C'est tenter de prendre du recul pour ne pas juger à l'emporte-pièce. Regarder à l'intérieur de soi. La démarche est mentale et s'appuie sur une écoute sensorielle de soi-même. C'est un regard aveugle, un regard sans les yeux, un regard qui fonde une pensée éclairante."

- Sophie Marinopoulos - Le corps bavard -

 

 

07/09/2010

7 Septembre 2010

 

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- Sandra Gordon par Martine Doyon -

 

 

Même de loin, je partage son angoisse, sa joie aussi sans doute et sa fierté! Aujourd'hui ça n'est pas un jour comme les autres, c'est la rentrée, la rentrée littéraire de la maison d'édition qui lui ouvre la voie, la voie qu'elle trace depuis toute petite ayant dès son plus jeune âge inventé et écrit des tas de petites histoires, des pièces de théâtre, des paroles de chanson et plus tard des nouvelles. Alors là, au milieu d'une flopée d'écrivains installés et reconnus, je ne les connais pas tous, il y a du beau monde, elle est dans la liste à sa place alphabétique et ça m'a fait chaud au coeur quand je l'ai trouvé là, avant Nancy Huston...

 

"... Les livres sont la source la plus vive d'émois, de compréhension des êtres, de consolation lorsqu'ils vous trompent, d'espérance lorsque vous les aimez, de rigueur lorsque vous devez oublier. "

- Jean Ethier-Blais, Dictionnaire de moi-même -

La maison Lémeac a le plaisir de vous inviter au cocktail de sa rentrée littéraire 2010, le mardi 7 septembre à 17 heures, Montréal

 

 

 

Evidemment, je ne peux pas y être de chair, pour des raisons économiques et logistiques essentiellement et je le déplore, je le déplore vraiment, car il y a des événements dans une vie qu'on se doit de vivre, je trouve, et celui-là en est un.

Sandra Gordon, en plus d'avoir bigrement du talent, une belle sensibilité, un humour décapant et une présence intense dans son écriture truculente à souhait vivante et émouvante, est devenue au fil du temps qui passe une véritable amie en plus d'être comme dirait Christian Mistral, chef de notre tribu, notre Sandy génie! Sa cour à Scrap vaut vraiment le détour, il s'en est passé là-bas au cours des mois passés, et je ne fais aucun souci quant à l'imaginaire qu'elle a dû déployé avec son style bien à elle dans ce premier roman.

 

 

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Alors, pour elle, pour mes amis la-bas qui y seront sans doute, et pour toute la tribu, j'aurais bien volontiers pris le premier avion pour partager ensemble ce moment historique. Bon, ce n'est, que partie remise, je suppose et l'espère, elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin et elle me donnera, c'est certain, une nouvelle occasion de la prendre dans mes bras et de la congratuler. En attendant d'avoir en mains les fameux corpuscules, je vous invite à lire la quatrième de couverture et puis un court extrait là, histoire de vous mettre en bouche:

 

" Pneus usagés, véhicule d'occasion, antirouille et transmission, crémaillères et pompe à eau, débosselage-peinture, installation et balancement, Jacquot-to, le roi des pièces usagées, achat de voiture pour la feraille, alignement électronique, changement d'huile express, mise au point, entretien et réusinage. Sans rendez-vous. Pour mieux vous servir.

Lucie venait de trouver son salut au sortir de la route 117, dans un garage flanqué aux abords de la ville de Saint-Jovite. Une fumée dense s'échappait du capot depuis une dizaine de minutes. Elle éteignit le moteur et se dirigea vers son sauveteur qui, la chienne aux hanches, se frottait les mains enduites d'une substance verte et gélatineuse.

- Ce sera pas avant demain, pauvre fille. "

- Sandra Gordon -


Quatrième de couverture:

Lucie, malmenée par son ami Geoffroy, plaque tout, quitte la ville et roule jusqu'à ce que sa voiture tombe en panne. Elle échoue dans un petit village des Laurentides et y rencontre une faune locale avec ses habitudes qu'elle mettra un certain temps à apprivoiser. Grande lectrice de l'écrivain Korsakoff, elle le rencontrera par hasard alors que le romancier, alcoolique fini, fait le tour des bibliothèques municipales de la région pour y dérober les exemplaires de ses livres et les brûler en plein air, dans une sorte de fournaise expiatoire. Mais l'écrivain cache un secret que Lucie finira par découvrir tandis que son passé la rattrape. 

Les corpuscules de Krause est l'enfant naturel qui serait né des semences de Réjean Ducharme et Charles Bukowski pendant le tournage d'une comédie de situation. Lecteurs politiquement corrects, abstenez-vous. 

Sandra Gordon est née en 1979 et vit à Montréal. Elle tient sur Internet, depuis quelques années, un blogue intitulé La cour à scrapLes corpuscules de Krause est son premier roman. 

- Jean Barbe, éditeur © Leméac Éditeur

 

 

*

Moi, ça m'arrache s'tie, Sandy, je te l'dis tout de go, de ne pouvoir en être, surtout que je sais que là, sans rire tu vas avoir ton voyage, câlice, bon, t'inquiètes! C'est bien d'aller jusqu'au boutte du chemin, jusqu'au boutte de sa nuit, de ses espérances, de ses rêves, de ses réjouissances! Enjoy, my dear, enjoy mon amie, mon coeur est avec tisote, tout entier, tout à toi!  

Blue

PS: Dans un dernier sursaut, disons, de folie douce, tsé bien que j'en ai en masse, j'ai zieuter les horaires, bon! (tousse,tousse) Si je prends l'avion au départ de Paris à 16h10, ça veut dire TGV de 13h de Lille, c'est bon malgré la grève aujourd'hui à la SNCF il est maintenu, j'peux être alors à Montréal  YUL à 17h30, là je saute dans un taxi direct le p'tit Moulinsart, je te vois rayonnante au milieu de tes pairs, superbe! Je suis toute en foufelle de croiser enfin quelques amis québécois, je verse une larme, et bois à ta santé, cheers! J'en profite pour remercier Johnny B; de son invitation, d'embrasser Black Angel et sa douce soie Emcée, peut-être de jaser avec Kevin et poser mes foufounes un instant avec vous tous, magique!! et puis une fois de plus je te fais un bec et je me sauve telle un elfe, 22h45 YUL de nouveau, arrivée demain CDG 11h30 heure locale, juste à temps pour mon rendez-vous chez Vivienne Westwood à 12h15, ça peut encore le faire! Bon Dieu qu'est ce que j'vais me mettre, j'peux quand même pas arriver attifée comme la chienne à Jacques!! Hé,hé,hé...


 

04/08/2010

la vie est un roman

JeanBarbe300.jpgChronique de Jean Barbe.

(extraits)

 

Dans le monde des livres, la rentrée commence au mois d’août.

Tandis que s’attarde un Soleil brûlant et que les terrasses bourdonnent des rires des vacanciers, dans les librairies des caisses pleines sont déballées par des employés fébriles qui espèrent vendre beaucoup ou disparaître bientôt.

Est-il question d’autres choses, depuis quelques années? La fin du livre en papier? L’arrivée triomphante du livre numérique?

Les nostalgiques se réclament de l’odeur du papier pour affirmer que jamais ils n’abandonneront le livre imprimé. Les prophètes du futur chantent la bibliothèque complète qui tient dans la paume d’une main. Qui a tort, qui a raison?

Le livre électronique remplacera-t-il le livre en papier?

Dans les faits, 98% des livres au Québec sont encore distribués et vendus sous leur forme traditionnelle.

Mais, dans les faits aussi, 98% des romans écrits, publiés et vendus au Québec n’atteignent pas des ventes de mille exemplaires, et la grande majorité d’entre eux disparaissent des rayons des libraires au bout de trois à six mois. Les invendus seront pilonnés, leur pulpe recyclée pour en faire, entre autres, du papier de toilette.

Ah! Le noble métier du livre!

C’est déjà un avantage pour le livre numérique qu’il ne finira jamais en papier-cul...


LE COMBAT SE POURSUIT


Mais pendant que les uns et les autres discutent à n’en plus finir des vertus comparées du livre papier et du livre électronique, c’est un autre phénomène, majeur, qui s’est emparé de la planète: celui de la lecture (et de l’écriture).

Jamais aura-t-on autant lu, partout, tout le temps. La lecture s’est emparée du téléphone par le biais des textos (et de la recherche de contenu). Internet, qu’est-ce que c’est, sinon lire, sans arrêt, tout le temps, ne serait-ce que pour rechercher de la musique, des clips, des films? Et c’est sans parler du courriel, qui a réhabilité, en temps réel, la pratique immémoriale de la correspondance, et dont plus une seule entreprise ne saurait se passer…


Voilà 500 ans, avant l’invention de l’imprimerie, les seuls qui savaient lire étaient les membres du clergé, dont c’était la tâche de recopier, à la main, les œuvres, afin de les diffuser.

Au Québec, au temps du cours classique, seule 30% de la population pouvait prétendre à une véritable éducation permettant de lire et d’écrire et de comprendre les textes lus.

Aujourd’hui, il y a encore près de 25% de la population de 16 ans et plus qui ne réussit pas à déchiffrer un texte simple.

Internet? Oubliez ça.

Avant la révolution numérique, les analphabètes pouvaient prétendre à une vie correcte. Des tas de métiers manuels ou de service n’exigeaient pas une grande facilité de lecture, et l’apprentissage pouvaient s’accomplir dans l’imitation et la répétition des gestes.

Mais internet a changé tout cela. Dans un monde où les frontières se franchissent en un seul double-clic, même un ébéniste, pour tirer son épingle du jeu, doit être capable de voyager dans le cyberespace, et donc, de lire et d’écrire et de comprendre ce qu’il lit et écrit.

Le véritable sens d’une société de l’information, c’est ça. Pas la société du spectacle et des journaux à potins et des vedettes qui font la moue sur les tapis rouges. Une société de l’information: des mots et des images. La capacité de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, dans l’effrayante rapidité de ses changements — pour y survivre!

Et pendant qu’on trippe sur le gadget (le e-book, par exemple), on oublie qu’une importante partie de la population, nos frères et nos sœurs, vivent dans un monde emplis de petits signes étranges qui à leurs yeux ne veulent à peu près rien dire: l’alphabet.

Alors, livre numérique ou livre papier?

Commençons par le commencement, voulez-vous.

L’éducation.

 


...................


Un sujet qui me semble sans frontières, d'importance et juste et dit avec tant de "percutance"!

Découvert au Vacuum.


 

 

 

14/06/2010

écrire

L'écriture est un remède, une nécessité aussi, j'ai le ventre qui crie et la main qui écrit, les mots me viennent et s'égrainent avec ferveur pour conjurer ou extraire, je les laisse faire. J'aime le langage épistolaire, vivant et décousu, très en direct si je puis dire avec la vie, jeune beaucoup plus jeune je m'écrivais, drôle de s'écrire pour se construire, je me faisais du chère, très chère et dans d'autres moments plus fréquents et moins fastes du pauvre hère ou stupide femelle, cela m'est resté.

Depuis que j'ai ouvert cet espace, je ressens un changement en moi comme une sorte de porte qui s'entrouvre tous les jours un peu un peu plus et qui m'ouvre à une part de moi-même insoupçonnée. Est ce parce que je livre et ouvre mon cœur, parce que je mets en mots et en images mes émotions et sentiments, est ce le regard de l'autre cet autre que je ne connais pas, est ce parce que je me permets d'exister, beaucoup de questions c'est vrai, besoin de comprendre et d'apprendre. Tout ça prend une importance vitale au même titre que l'heure de méditation quotidienne du rêve éveillé ou d'un sommeil réparateur parfois si difficile à trouver, écrire me devient indispensable comme peut l'être la respiration, c'en est une d'ailleurs parfois gênée par des états émotionnels trop intenses et submergeants. Je suis fascinée par ces gens de l'art qui maîtrisent les mots et les font danser en vers ou en prose, ces mots qui viennent parfois me chercher profond, si profond... Très sensible à la musique je le suis également par la musicalité d'une certaine littérature et de la poésie, c'est pour moi une nourriture, pour l'esprit et pour le cœur, je crois bien que tout cela rend meilleur... Écrire matérialise la pensée et l'imaginaire c'est fascinant et parfois souffrant aussi, ludique et révélateur jouissif et émouvant tout un panel d'émotions et de flux qui me traversent, et laisser faire laisser venir les mots ouvrir la digue ne pas retenir et néanmoins  tenir la barre me passionne; parfois les mots transpirent et s'écoulent comme si je n'avais plus ce frein de vouloir bien faire et alors c'est magique.

Quoiqu'il en soit l'acte d'écrire est un don... un don de soi.