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07/08/2011

Paroles d'auteurs

 

 

 

13/05/2011

du meilleur comme du pire

réflexion,pensée,laure k.,bague,humour,mode,art,humain

 - Photo Laure K.-

 


 « Je suis capable du meilleur comme du pire, mais c'est dans le pire que je suis le meilleur ! » 

- Coluche -

 

 

10/04/2011

A nice normal family

 

simpson,humour,famille,amour,cinéma,échange,humain

 

   " Remember as far as anyone knows, we're a nice normal family."

- Homer Simpson -

 

J'ai toujours pensé que le parler-vrai avec mes enfants était la seule voie possible, "vrai" ne voulant pas dire tout et n'importe quoi et n'importe comment, pourtant, juste le faire quand c'est le moment, oui, le moment, on peut dire les choses quand elles sont recevables, on peut tout dire quand le moment se dessine, quand il est profitable. Avant c'est trop tôt, après, c'est trop tard. Je crois sincèrement et viscéralement que c'est notre rôle de parents, en temps voulu et toujours honnêtement, les enfants ont ces antennes qui discernent toutes contrefaçons, entourloupes, empéchages de tourner en rond. Je viens d'en faire encore aujourd'hui l'expérience, faut vraiment arrêter de prendre ses gosses pour des cons! Au contraire, ils sont plus lucides, plus éclairés, plus au courant. Pourtant, ils ont besoin de savoir, de comprendre et d'être investis. Rien ne remplace l'expérience, le vécu, pour peu qu'en vieux de la vieille, on en ait déjà tiré les enseignements. Le plus simple, le plus direct, le plus constructif, le plus aimant, étant de " Va voir par toi-même, tu as le bagage suffisant. C'est à toi de jouer, ton avenir t'appartient, juste je suis là pour te passer la main après te l'avoir tenu un moment qui me semble une éternité filante.Tu peux toujours compter sur moi, quoiqu'il arrive, je suis là, vivante, et, en appétit de vie." Je suis fière d'être maman. Et je suis fière, plus encore d'être la vôtre, fistons!

 


13/02/2011

Quand les murs tombent...

Hommage à Edouard Glissant. 

 

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" Agis dans ton lieu, pense avec le monde. "

 

" Ecrire, c'est souffrir sa liberté."

 

- Edouard Glissant -

 

 

 


26/11/2010

voir clair

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" Nous pourrions dire plus simplement: n'essayez pas de comprendre pour comprendre mais laissez-vous aller et acceptez d'être surpris. Accepter de voir en fermant les yeux. La demande paraît excentrique et pourtant il arrive que, pour y voir plus clair, nous fassions le choix de fermer les yeux. Ce n'est pas paradoxal, simplement cela requiert une vision qui n'est pas liée à la vue mais qui la dépasse. Voir clair consiste parfois à être au clair, ou à se mettre au clair, ce qui revient plus à prendre de la distance avec sa pensée. C'est tenter de prendre du recul pour ne pas juger à l'emporte-pièce. Regarder à l'intérieur de soi. La démarche est mentale et s'appuie sur une écoute sensorielle de soi-même. C'est un regard aveugle, un regard sans les yeux, un regard qui fonde une pensée éclairante."

- Sophie Marinopoulos - Le corps bavard -

 

 

24/11/2010

hier

La journée s’annonçait sous de tendres auspices, j'étais plutôt sur la position cœur, les cellules du cerveau en action sur la droite et puis ce réveil mi-figue, mi-raisin pourtant énergisant assez tardif, je m’étais permise une grasse, ça m’arrive rarement surtout en tout début de semaine où je suis plutôt normalement le pied à l’étrier, une fois n’est pas coutume!

Je savais que la journée serait pleine et vraiment différente, c’était de surcroît l’anniversaire de mon beau-papa, et nous avions prévu de lui faire une visite pour cette occasion, mon homme et moi. Il n’est plus tout jeune, et perd la vue, de plus en plus, et ça l’angoisse drôlement, sa maman étant elle décédée complètement non-voyante, il m’a dit d’ailleurs en fin de soirée : « Tu sais c’est dur, de ne plus voir clair quand on a eu comme moi jeune la vue d’un aigle! » ; mais et c’est plus touchant encore ce qui lui fait vraiment profond de la peine c’est de voir sa femme celle qu’il aime depuis plus de cinquante ans perdre doucement la tête, elle est atteinte de leucoaraiose ou plus vulgairement de démence sénile, le cerveau en gruyère, qui fait qu’elle perd doucement la mémoire, qu’elle se désocialise, qu’elle puise dans son enfance de plus en plus ses souvenirs, qu’elle perd de sa superbe de son autonomie.

Mais avant cette soirée la journée ne fut pas en reste d’émotions en tout genre. J’étais en état d’hyper réceptivité dont acte. J’ai reçu quelques coups de téléphone plus ou moins agréables, laissons les moins de côté, j’avais l’humeur « partie pleine du verre », j’ai envoyé un sms tendre à un bon ami cher, échangé quelques mails sulfureux et coquins avec une vieille amie, parlé un bon bout avec ma chère Laure de projets, de construire, d’élaborations, toujours des échanges riches et stimulants en diable, j’ai tenté d’avoir Laurence au bout du fil sans grand succès, j’ai aimé entendre une voix venue de loin en fin d’après-midi, j’ai eu une discussion étonnamment intime avec ma collaboratrice justement sur ce thème de la vieillesse, de cette prise de conscience qu’on est de passage : elle est jeune maman et sa grand-mère qui compte beaucoup pour elle lutte avec les signes inéluctables de l’âge, ce qui ramène chacun à sa propre destinée et aussi à se positionner dans l’échelle familiale, comment vais-je vieillir face à mes enfants, on mesure aussi qu’on n'est pas immortel, « Que va devenir ma fille si je meurs demain? ». Je n’étais pas surprise, j’avais dès le matin senti que ce serait une journée assez dense avec de quoi réfléchir et réflexionner. Un peu avant qu’on ait cette discussion sincère, une de mes vieilles connaissances m’annonçait droit dans les yeux ne plus en avoir pour très longtemps, on venait de lui déceler un cancer pas terrible celui du pancréas, je lui dis : « Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes une dure à cuire… », ce à quoi elle répond «  Vous avez bien raison Hélène, j’ai toujours eu une santé de fer mais là, vache, c’est costaud, ils me font un traitement de cheval, regardez mes cheveux, je les perds par poignée ! Remarque le positif, c’est que je perds du poids ! Gardons le sens de l’humour, n’est-ce-pas? » Et bien, la journée pour le coup prenait une drôle de tournure, mais bon, j’avais en moi de quoi la conforter, elle est repartie plus légère et plus souriante, plus gaie!

Il ne me restait plus qu’à prendre la route pour Paris pour la petite fête concoctée avec ma belle-sœur pour l’anniversaire de son père. J’avais émis l’idée d’amener un couscous, c’est le plat préféré de grand-papa, c’est ainsi que je l’appelle, toute la famille d'ailleurs, c’est normal, il a vécu une grande partie de son enfance en Algérie, pour lui c’est le plat familial et convivial par excellence et celui que mon vieil ami Momo sert dans son restaurant tout près de là où j’habitais plus jeune est un des meilleurs que j’aie jamais mangé, c’est sa vieille maman qui toujours le cuisine et qui me fascine par son endurance, toujours fidèle au poste, ne se plaignant jamais, son beau visage creusé par les épreuves du temps et par toutes les joies que lui donnent ses enfants. Nous étions allés là-bas au pays, dans leur village du Maroc pour fêter les dix-huit ans de sa petite fille, j’en garde un souvenir ému et tenace, étonnant. Je savais que nous ne pouvions plus lui faire plaisir, de plus Claude, ma belle-sœur, avait de son côté préparé avec soin une salade d’oranges, avec des « elle et lui », c’est pas encore la saison me disait-elle des « toi et moi », j’ignorais pour ma part que les oranges pouvaient avoir des noms si poétiques et gagner en saveur en se rapprochant l’une de l’autre, ça m’a fait bien sourire, et puis elle avait aussi amené dans ses bagages, sa magnifique et merveilleuse mousse au chocolat, dessert préféré dudit grand-papa mais aussi de grand-maman, surtout !

Une belle soirée chaleureuse, chacun y mettant du sien pour qu’elle se passe fluide, on glanait des souvenirs on a parlé d’avant, des choses plus ou moins gaies, des épreuves traversées. Grand-maman nous relatant une fois encore cette fois où des allemands avaient fait feu sur elle avec leurs mitraillettes juste pour lui faire peur et qu’elle n’avait jamais de sa vie pédalé aussi vite sa jupe volant au vent, elle se répétait d’ailleurs:« Ils voulaient juste me faire peur, avec ma jupette, ça ils ont réussi, mais ils ne tuaient pas les enfants de mon âge… ». C’est là que j’ai pris conscience que je n’avais pas connu de guerre, du moins pas de cette nature, et c’est là que je me suis dit aussi que ça ne pouvait en aucun cas rester indolore pour ceux qui la portent dans leurs fibres et dans leur mémoire. On a évoqué aussi d’autres souvenirs douloureux, la perte d’un de leur fils, et puis cette mort qui traîne à arriver et ce corps qui doucement s’use et se perd en route, c’était serein, poignant et bien arrosé, on s’est sifflé à quatre trois bouteilles de bordeaux aux noms plus jolis les uns que les autres, grand-papa étant descendu à l’aveugle dans sa cave et avait tiré une bonne pioche! A quatre parce belle-maman carbure elle au coca, un reliquat de son adolescence à New-York, il y a de ça un bail!

C'est comme ça que je me suis retrouvée en léger état d'ivresse à 2h21 à écrire quelques phrases avant le dodo bien mérité, des idées plein la tête et que je me suis levée ce matin le coeur gonflé, les poils hérissés, la tignasse en bataille et matière à penser...

 

 

 

19/11/2010

Murs

 

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- Photo Laure K. -

 


podcast

 - Murs - de Constantin Cavafis -

  (Musique extrait "Ascenseur pour l'échafaud" de Miles Davis- Montage Barner - Voix Blue) 

 

 

J'ai plus que rarement parlé avec mon père, d'abord parce qu'il n'aimait pas ça et m'envoyait toujours bouler en touche vers ma mère quand je tentais une approche et puis aussi parce qu'on n'était et ne pouvait jamais être d'accord, ce qui dans son système de valeur est plus qu'insupportable. La seule véritable discussion que nous ayons pu avoir remonte à plus d'une quinzaine d'années, il avait même pris pour l'occasion rendez-vous avec moi, ça m'avait fait tout drôle, il me traitait finalement comme une de ces affaires, comme un dossier, un problème à résoudre, ce que je ne manquais pas d'être alors à dire ce qu'il ne fallait pas dire et à chercher à comprendre et à en sortir. J'ai retenu de cet entretien étrange, trois petites phrases de lui, il faisait dans le court en matière de verbe comme en matière d'affect: "va pas fouiller", "faut dépasser son passé" et "un mur se présente devant moi, je le défonce"... A la première injonction, utilisant la même technique, je me souviens avoir répondu "trop tard"... à la seconde, " le passé! je crois qu'il faut le faire sien"... et à la troisième, "je n'aime pas la technique, je préfère démonter le mur pierre par pierre, brique par brique, pour bien arriver à comprendre comment il s'est construit, et puis on ne sait jamais c'est peut-être bien un mur porteur, j'ai pas trop envie, tu vois que tout s'écroule et me reste dans les doigts, c'est que je tiens à en sortir indemne, je suis kamikaze certes mais pas complètement cinglée!". Le silence entre nous s'est vite réinstallé et juste avant de me dire au revoir en pensant adieu, il m'a lâché un "tu vas le regretter, tu ferais mieux de prier et de demander l'aide de là-haut", ce à quoi je n'ai pu manqué de réagir, "c'est plus de la tienne dont j'aurais eu besoin, là, ici, que tu puisses pour une fois dans ta vie donner à ta fille ce dont elle a besoin, je sais je vais souffrir mais pas beaucoup plus qu'hier et sans doute beaucoup moins, nous n'avons pas la même façon de voir ni d'opérer, ni d'agir, papa, ce n'est pas un scoop ni pour toi, ni pour moi, je ne t'apprends rien là, je reste une possédée à tes yeux et pour moi tu es toujours une énigme, c'est plus qu'un mur qui nous sépare, c'est une enceinte, des murailles, va, tu vas bien mieux vivre sans moi... et de mon côté, j'ai du pain sur la planche, pour défaire ce que tu as bétonné à outrance pour que ça ne sorte pas. Vois-tu, je n'y peux rien, c'est inéluctable, j'ai encore tant à faire dehors, tant à donner et tant à apprendre. Peut-être qu'on aura avant que l'un de nous se retrouve au cimetière l'occasion de pouvoir en reparler, peut-être aussi que non, que je n'en aurais même plus l'envie, ni le besoin, ni les mots pour me dire à toi... mais rien ni toi, ni personne d'ailleurs ne m'empêchera de faire ce que j'ai à faire et comme je sens qu'il faut que je le fasse, c'est comme ça." Là j'esquisse un sourire, car je me rappelle soudain que quand j'étais petite fille et que je lui posais une question parfois bête pour comprendre les choses, il répondait toujours "c'est comme ça, c'est pas autrement!", et me disait aussi "quelle têtue de bourrique tu fais!" finalement, au secours, je lui ressemble un peu, on se rejoint sur un point, pas question de lâcher l'affaire, m'aurait-il transmis sa ténacité? Peut-être mais on ne la met pas lui et moi au même service, lui il tente de plus en plus d'enterrer ce qu'il ne peut pas voir et se flagelle sans savoir ce qu'il a fait, et moi, je m'ouvre à la lumière et à la conscience de mes actes et de ma vie tout entière... Nos chemins ne sont pas près de se croiser et probable que c'est mieux ainsi, parce ce que j'y vois n'est pas joli, joli et pas facile à digérer non plus pourtant ça se fera, je sais, et je pourrais alors oublier et l'exonérer de ce qu'il a fait et... de ce qu'il n'a pas su faire, juste être mon père.

 

 

 

07/08/2010

mots entrebus

Suite à une discussion fort intéressante chez mon ami Didier suite à sa note dont je pique le titre, je me pose cette question:

Faut-il donc être parfait et irréprochable et bien sous tout rapport pour être de bons parents?

 

 

04/08/2010

la vie est un roman

JeanBarbe300.jpgChronique de Jean Barbe.

(extraits)

 

Dans le monde des livres, la rentrée commence au mois d’août.

Tandis que s’attarde un Soleil brûlant et que les terrasses bourdonnent des rires des vacanciers, dans les librairies des caisses pleines sont déballées par des employés fébriles qui espèrent vendre beaucoup ou disparaître bientôt.

Est-il question d’autres choses, depuis quelques années? La fin du livre en papier? L’arrivée triomphante du livre numérique?

Les nostalgiques se réclament de l’odeur du papier pour affirmer que jamais ils n’abandonneront le livre imprimé. Les prophètes du futur chantent la bibliothèque complète qui tient dans la paume d’une main. Qui a tort, qui a raison?

Le livre électronique remplacera-t-il le livre en papier?

Dans les faits, 98% des livres au Québec sont encore distribués et vendus sous leur forme traditionnelle.

Mais, dans les faits aussi, 98% des romans écrits, publiés et vendus au Québec n’atteignent pas des ventes de mille exemplaires, et la grande majorité d’entre eux disparaissent des rayons des libraires au bout de trois à six mois. Les invendus seront pilonnés, leur pulpe recyclée pour en faire, entre autres, du papier de toilette.

Ah! Le noble métier du livre!

C’est déjà un avantage pour le livre numérique qu’il ne finira jamais en papier-cul...


LE COMBAT SE POURSUIT


Mais pendant que les uns et les autres discutent à n’en plus finir des vertus comparées du livre papier et du livre électronique, c’est un autre phénomène, majeur, qui s’est emparé de la planète: celui de la lecture (et de l’écriture).

Jamais aura-t-on autant lu, partout, tout le temps. La lecture s’est emparée du téléphone par le biais des textos (et de la recherche de contenu). Internet, qu’est-ce que c’est, sinon lire, sans arrêt, tout le temps, ne serait-ce que pour rechercher de la musique, des clips, des films? Et c’est sans parler du courriel, qui a réhabilité, en temps réel, la pratique immémoriale de la correspondance, et dont plus une seule entreprise ne saurait se passer…


Voilà 500 ans, avant l’invention de l’imprimerie, les seuls qui savaient lire étaient les membres du clergé, dont c’était la tâche de recopier, à la main, les œuvres, afin de les diffuser.

Au Québec, au temps du cours classique, seule 30% de la population pouvait prétendre à une véritable éducation permettant de lire et d’écrire et de comprendre les textes lus.

Aujourd’hui, il y a encore près de 25% de la population de 16 ans et plus qui ne réussit pas à déchiffrer un texte simple.

Internet? Oubliez ça.

Avant la révolution numérique, les analphabètes pouvaient prétendre à une vie correcte. Des tas de métiers manuels ou de service n’exigeaient pas une grande facilité de lecture, et l’apprentissage pouvaient s’accomplir dans l’imitation et la répétition des gestes.

Mais internet a changé tout cela. Dans un monde où les frontières se franchissent en un seul double-clic, même un ébéniste, pour tirer son épingle du jeu, doit être capable de voyager dans le cyberespace, et donc, de lire et d’écrire et de comprendre ce qu’il lit et écrit.

Le véritable sens d’une société de l’information, c’est ça. Pas la société du spectacle et des journaux à potins et des vedettes qui font la moue sur les tapis rouges. Une société de l’information: des mots et des images. La capacité de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, dans l’effrayante rapidité de ses changements — pour y survivre!

Et pendant qu’on trippe sur le gadget (le e-book, par exemple), on oublie qu’une importante partie de la population, nos frères et nos sœurs, vivent dans un monde emplis de petits signes étranges qui à leurs yeux ne veulent à peu près rien dire: l’alphabet.

Alors, livre numérique ou livre papier?

Commençons par le commencement, voulez-vous.

L’éducation.

 


...................


Un sujet qui me semble sans frontières, d'importance et juste et dit avec tant de "percutance"!

Découvert au Vacuum.


 

 

 

22/07/2010

"helenablue nue"

 

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- Photo Helmut Newton -

 

 

 

Non mais t'y crois toi, v'là-t'y pas que ça démange certains ou certaines de voir Helenablue dans son plus simple appareil. J'avais même encore jamais eu ce genre dans les mots clefs du moteur de recherche. Ça vous arrive à vous? Je me dis, qu'est-ce-que ça peut bien faire de regarder le corps dévêtu de celle qui en dévoile déjà tant, qu'est-ce qui motive un tel appétit un tel besoin une telle aspiration à voir quelqu'une tellement plus insolite et délicate à deviner et à projeter, le trouble l'idée qu'on se fait l'imaginaire ne nourrissent-ils pas de meilleure manière nos fantasmes les plus chers? Je préfère suggérer comme je préfère inspirer, je ne suis pas voyeuriste dans l'âme ni exhibitionniste non plus... N'en suis pas pour autant une sainte, je n'irais pas dire que ce me déplaît tout à fait en fait pour être sincère d'être nue vraiment nue comme un ver mais la nudité a pour moi une valeur intrinsèque et je ne peux la défaire du sentiment de l'intime et de la profondeur de ce que je peux ressentir et en jouer ne me pose pas de problème dans la relation, pas plus que de poser à poil pour quelqu'un que j'aime... Bon évidemment si Polanski ou Almadovar insistent, allez même Woody Allen, ou la réincarnation de Bacon, le double de Balthus ou l'arrière petit fils de Renoir, sauf si cela alimente un pair de Nelligan de Baudelaire d'Eluard, sauf si ce corps invite à une aubade une ode un concerto une trilogie une aquarelle ou si Helmut Newton n'en peut plus d'attendre, je ne dirais peut-être pas non, l'artiste habille de son regard le corps nu, en attendant je ne me sens pas l'âme ni même l'envie ni le délire d'affoler et iconiquement devenir une nouvelle star sur écran plasma avec laquelle on bande dans la pénombre de ses peurs et de ses angoisses ou de ses fantaisies en produisant sur le web ce genre d'image trop ... dépouillée... Quand même! aurait dit sans doute Sarah Bernhardt. J'aime mieux et davantage l'idée de faire jouir, réfléchir et donner du plaisir par des mots suggérants et suggestifs...

 

 

 

 

13/07/2010

"maman!"

- Dis-moi Charles, si tu m'appelais Hélène au lieu de "maman" dorénavant, ce serait plus cool, non... Et puis ça pourrait nous permettre d'être plus proche, genre ami-ami...

- Ben! Maman, t'as fumé la moquette?

- Non, écoute j'me suis laissée dire que c'était peut-être un peu trop directif, voire dépassé ce besoin que j'ai que tu m'appelles maman, que c'était à toi de choisir, que tu ne m'appartiens pas, que ça pourrait te permettre d'être plus libre dans la relation et que peut-être on pourrait vraiment devenir amis...

- Maman, si tu n'as pas fumé là, c'est que tu as certainement bu un peu trop de jaja, imagine, genre, je te dis cette même phrase avec ton prénom, écoute bien, Hélène t'as fumé ou t'a bu un coup de trop là?

- Non, oui, enfin c'est pas ce que je veux dire, c'est par exemple si toi tu avais un truc important à me dire, tu sais, par exemple, au hasard: "maman ou Hélène, j'ai foutu l'feu à autrui tout en m'injectant des drogues par intraveineuse par simple plaisir!"...

- Oups! Je me demande bien là, franchement maman qui c'est qui s'est injecté quoi, mais je vais te dire ce que j'en pense sérieusement de ce qu'implicitement tu me demandes là, comme tu dis parfois " je te connais comme si je t'avais fait ", et j'entends que c'est ce que tu veux savoir est ce que je pense au fond de t'appeler "maman", de ce que ça représente pour moi, de l'importance du mot, de l'importance de ce qu'il recouvre de ce qu'il dit, de l'impact dans ma chair et dans mon coeur d'enfant à l'intérieur de mon corps d'homme... Alors écoute moi bien Hélène maman que j'aime: s'il devait m'arriver d'avoir à te dire ce que tu me proposes je ne suis pas sûr que j'aurais quand bien même l'envie de t'appeler autrement que maman, sans doute j'emploierais un ton moins tendre que celui que j'ai là dans cette conversation avec toi, j'y mettrais de l'ironie ou de la haine mais j'aurais bien le coeur quand même à le faire savoir à ma mère.Tu es unique pour moi, dans le bonheur comme dans le malheur, que tu sois bonne ou mauvaise, que tu ai fait ce qu'il fallait ou que tu sois passée à côté, je n'aurais jamais qu'une maman, tu ne peux pas être mon amie, tu n'as pas à l'être tu es ma maman et c'est bien autre chose, bien plus compliqué, bien plus ancré en moi, que je le veuille ou non, que tu le veuilles ou non. Je ne t'apprends rien là, je sais que tu sais pour l'avoir éprouvé toi-même qu'on ne remplace pas une mère, pas plus qu'un père d'ailleurs, et que même si les enfants n'appartiennent pas aux parents et comme tu me l'a dit toute ma vie n'appartiennent qu'à eux-mêmes, le lien qui nous unit ma petite maman chérie est unique, je vois pas d'autre mot, comme je n'en vois pas d'autre pour t'appeler autrement que maman, ni un autre pour appeler papa autrement que papa.

- Oh! Mon coeur...

- Je crois que c'est important d'ailleurs que ce soit ainsi, regarde mon copain Jean, il va pas bien, ses parents, sa mère surtout a toujours plutôt voulu être sa copine que sa maman, sous prétexte qu'à l'adolescence on en a plus rien à foutre de tout ça et que c'est beaucoup plus facile de se faire appeler Colette, ben regarde lui, ça lui porte pas vraiment chance de ne plus avoir ce cadre sécurisant et cet sorte d'amour inconditionnel qui peut se permettre d'être, à l'intérieur du cadre, ça me fait toujours un malaise quand je le vois parler à sa mère comme si c'était une bonne copine, il manque une dimension je trouve dans la relation, peut-être du respect, non, je crois pas que ça soit ça, plutôt oui cette dimension d'unicité, ce fait que quoi qu'il arrive quoiqu'il se passe quoi que la vie nous réserve maman est maman, papa est papa.

- Je pense tout comme toi, et je vais de ce pas répondre au Terrible chez Mistral à ce propos...

- Hé,hé, je me doutais bien que c'était encore un de tes brainstormings bloguesques, c'était quoi l'histoire?

- "Fabrice"! Tiens lis donc là...

 


19/06/2010

"être en vie"

 

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" Lorsque j'analysais, j'observais clairement que la peur de la mort était fonction du non-vivre. Moins une personne était en vie, plus grande était la peur. Par "être en vie", j'entends vivre de toutes ces cellules, toutes les parties de son être. les cellules que l'on renie s'atrophient, comme un bras mort, et infectent le reste du corps. Les gens qui vivent en profonduer n'ont aucune crainte de la mort. "

- Anaïs Nin -

 

 

14/06/2010

écrire

L'écriture est un remède, une nécessité aussi, j'ai le ventre qui crie et la main qui écrit, les mots me viennent et s'égrainent avec ferveur pour conjurer ou extraire, je les laisse faire. J'aime le langage épistolaire, vivant et décousu, très en direct si je puis dire avec la vie, jeune beaucoup plus jeune je m'écrivais, drôle de s'écrire pour se construire, je me faisais du chère, très chère et dans d'autres moments plus fréquents et moins fastes du pauvre hère ou stupide femelle, cela m'est resté.

Depuis que j'ai ouvert cet espace, je ressens un changement en moi comme une sorte de porte qui s'entrouvre tous les jours un peu un peu plus et qui m'ouvre à une part de moi-même insoupçonnée. Est ce parce que je livre et ouvre mon cœur, parce que je mets en mots et en images mes émotions et sentiments, est ce le regard de l'autre cet autre que je ne connais pas, est ce parce que je me permets d'exister, beaucoup de questions c'est vrai, besoin de comprendre et d'apprendre. Tout ça prend une importance vitale au même titre que l'heure de méditation quotidienne du rêve éveillé ou d'un sommeil réparateur parfois si difficile à trouver, écrire me devient indispensable comme peut l'être la respiration, c'en est une d'ailleurs parfois gênée par des états émotionnels trop intenses et submergeants. Je suis fascinée par ces gens de l'art qui maîtrisent les mots et les font danser en vers ou en prose, ces mots qui viennent parfois me chercher profond, si profond... Très sensible à la musique je le suis également par la musicalité d'une certaine littérature et de la poésie, c'est pour moi une nourriture, pour l'esprit et pour le cœur, je crois bien que tout cela rend meilleur... Écrire matérialise la pensée et l'imaginaire c'est fascinant et parfois souffrant aussi, ludique et révélateur jouissif et émouvant tout un panel d'émotions et de flux qui me traversent, et laisser faire laisser venir les mots ouvrir la digue ne pas retenir et néanmoins  tenir la barre me passionne; parfois les mots transpirent et s'écoulent comme si je n'avais plus ce frein de vouloir bien faire et alors c'est magique.

Quoiqu'il en soit l'acte d'écrire est un don... un don de soi.

 

23/03/2010

femme

NIKI DE SAINT-PHALLE OU LA FEMINITE TRIOMPHANTE

- photo de Guidu Antonietti di Cinarca -

En fouillotant à mes heures perdues sur Google, je suis tombée pas vraiment par hasard sur cette interview:

"Etre Femme"

Que signifie être femme aujourd'hui ? Quel est la nature profonde de la femme ? Quand est-elle dans son véritable pouvoir ?

On demande à la femme moderne l'impossible : être belle, douce, réceptive, amante, épouse, mère et, en même temps, professionnellement l'égale de l'homme !

Le défi d'aujourd'hui est donc pour la femme d'être féminine tout en alliant des qualités masculines. La libération de la femme des années 60-70 était bien sûr une étape nécessaire mais insuffisante. La femme évolue et tend à devenir comme l'homme : elle s'habille en jean, elle fume, elle peut être dure, elle est ambitieuse, elle est souvent pressée, stressée et peut ainsi perdre sa beauté de femme et aller à l'encontre de ce qu'elle est réellement!

Car, quelle est la nature profonde de la femme ?

La femme, de par sa nature même, est réceptive. Son désir profond n'est-il pas avant tout d'aimer, d'être aimée et acceptée au plus profond de son âme et de son corps ?

Pour cela, la femme doit donc se retrouver, s'écouter et comprendre que peut être le féminin qui est en elle est : passif, réceptif, accueillant. Découvrir que la vulnérabilité de la femme est son principal atout, et qu'il n'a rien à voir avec de la faiblesse ou de la soumission. La beauté de la femme ne réside pas dans le fait d'avoir un physique de star mais se trouve dans la confiance et la considération qu'elle a pour elle même.

La qualité féminine ne lui permet-elle pas alors d'être totalement dans son pouvoir de femme ?

Etre pleinement femme, serait alors recevoir et offrir à l'autre un espace de coeur et de partage. Un lieu habité par une femme est naturellement plus chaleureux, plus vivant, plus intime, qu'un environnement masculin, certainement plus impersonnel et fonctionnel.

La femme peut alors assumer pleinement ses rôles en étant amante et épouse et, sur le plan sexuel, devenir à la fois initiée par l'homme et initiatrice : elle lui ouvre ainsi les portes du cœur.

Et la femme peut se retrouver aussi dans le rôle de mère, lorsqu'elle accueille dans son ventre un enfant, qu'elle nourrit et à qui elle donne la vie. C'est la matrice dans toute sa plénitude.

Etre femme est donc sensibilité, intuition, prémonition, irrationalité, elle est et restera toujours un mystère pour l'homme.


 

Suite à la lecture de cette note poignante de Soulef, cette autre beaucoup plus légère à priori sur l'humour au féminin de Zoé Lucifer et cette troisième déjà parue depuis un moment et qui avait suscité un vif débat chez Noèse Cogite à la suite d'une note chez Bird parlant de son désir d'être mère pas franchement évident pour un mâle, j'ai eu envie de parler "femme", et vous quel est donc votre spontané ressenti sur celle dont Aragon disait qu'elle est l'avenir de l'homme...

 

 

22/03/2010

l'ombre d'un doute

Cela va faire maintenant une année plus les trois quarts d'une autre que je sévis ici sur la toile sous ce pseudo d'helenablue délicieusement rebaptisé Blue. Pour les vieux routiers de la blogosphère, les doutes chez certains sont récurents et on voit régulièrement deci delà se défaire certains blogs, ils le sont chez moi, d'autant que je ne suis pas dans mon quotidien franchement encouragée et gratifiée d'une telle entreprise qui a démarrée d'une façon si inattendue, étant jusqu'alors complétement étrangère à ce monde dit virtuel. Pourtant sans conteste cela m'a beaucoup enrichie, m'a énormément ouverte à d'autres cultures, d'autres sensibilités, d'autres manières de voir et a provoqué beaucoup de partages féconds parfois incongrus et impensables autrement et permis des rencontres de chair vivantes passionnantes voire passionnées. Alors qu'est ce qui me rend si perplexe quant à la finalité, n'est ce pas un dessein en soi que de créer, recréer un monde qui nous ressemble, de l'exprimer et le partager? N'est-on pas là pour transmettre d'une part et intéragir nos consciences et nos soifs de découvertes par ailleurs?

 

 

21/03/2010

musical

 

 

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" Un grand auteur est celui dont on entend et reconnaît la voix dès qu'on ouvre l'un de ses livres. Il a réussi à fondre la parole et l'écriture."

- Michel Tournier -

 

 

 

26/01/2010

Nous sommes tous poètes... enfin... presque

Merci Guilio.

Contrairement à bien des idées reçues, la poésie est plus naturelle, donc plus proche de la nature humaine, que la prose. La prose, plus organisée, structurée, ordonnée, soumise à mille prescriptions, conseils, règles, lois et conventions grammaticales, logiques, stylistiques et j’en passe, nous mettons, dans le meilleur des cas, deux lustres à l’apprendre et vingt ans à la maîtriser.

La poésie par contre, fuse d’emblée avec ses premiers mots de la gorge de bébé, avec la tendresse d’une mère ou d’un père, la joie d’un amant, le vertige de l’errant du désert face au firmament infini, la lutte du marin contre la tempête, la peur rétrospective de l’ouvrier réchappé du feu de la fonderie... Et personne n’a besoin de grammaire ou de syntaxe pour s’écrier comme Lorca devant la mort dans l’arène ensanglantée :

 »À cinq heures du soir./ Il était juste cinq heures du soir./ Un enfant apporta le blanc linceul / à cinq heures du soir./ Le panier de chaux déjà prêt / à cinq heures du soir./ Et le reste n’était que mort, rien que mort / à cinq heures du soir…« 

Personne ? Sans doute, sauf que par retenue, modestie, crainte, habitude de former des phrases complètes selon les »règles« , vous n’eussiez pas songé à vous exprimer face au drame de la corrida, comme le fit Federico de Garcia Lorca dans ces vers.(1) Sous l’impulsion d’une émotion, la plupart d’entre nous ressentent (sentent s’exprimer en eux) en poésie ce qu’il vont ensuite tâcher d’exprimer en prose. Bien sûr, ils ne se »lâcheront« que devant bébé, maman, l’épouse ou l’ami. C’est qu’il est inhibiteur, voire castrateur de création, ce frein, ce portillon de contrôle, pourtant parfois utile, que nous imposons au désir de notre subconscient de s’exprimer librement.

Car – et c’est là sa différence essentielle avec la prose – la poésie est le produit de notre subconscient, où se télescopent et se mêlent en permanence des millions d’impressions, souvenirs et fulgurances à l’abri de la raison. En poésie, la raison peut, après une première expression (de l’impression), nous la faire écrire noir sur blanc, la revoir, fignoler, élaguer, affiner, mais elle ne doit rien changer de fondamental au premier jet. C’est ce que Laurent Fels explique dans son livre »Quête ésotérique et création poétique dans Anabase de Saint-John Perse« que je vous ai présenté dans ces colonnes le 13 janvier (www.zlv.lu/ spip/spip.php ?article1995). N’oublions pas en effet que toutes les impressions, tout ce que nos sens perçoivent consciemment ou inconsciemment 24 heures sur 24 au cours de notre existence est enregistré dans notre mémoire et stocké. Plus une impression est forte et/ou fréquemment répétée et/ou rappelée, plus elle reste accessible à la raison. Elles sont des millions, des milliards même, ces impressions qui cohabitent au fin fond de nous et interagissent, se combinent, explosent parfois en jets de magma porteur de questionnements, de joie, ou de souffrance.

Même fortes, mais rares ou uniques, mais jamais rappelées par les hasards, les stimuli, ou les exigences de la vie, ces impressions s’enfoncent dans les abîmes de notre mémoire morte. Morte ? Pas si sûr. Plutôt dormante, car tout ce que nous voyons, entendons, sentons, ressentons et pensons est précieusement conservé par notre subconscient. Cela signifie que nous n’en avons plus conscience, mais que c’est bien présent et peut rejaillir à tout moment de manière incontrôlée dès que le gardiennage de la raison se relâche : souffrance, désarroi, joie intense, faiblesse, forte émotion et, surtout, sommeil. Que sont donc nos rêves sinon des régurgitations de notre subconscient, dont les figures profitent de notre inattention pour remonter et se rappeler à notre bon souvenir ?

Toute poésie est-elle onirique, fruit du rêve ? Non, bien sûr. Mais elle est toujours passible d’être rappelée, extirpée du subconscient n’importe quand par n’importe qui : vous, lui, elle, les poètes, moi-même. Certes, la raison peut enfanter des textes d’apparence poétique, et tout écrivant peut aligner des vers et des rimes. Mais cela n’a rien à voir avec la poésie. Et n’allez pas m’objecter : »C’est bon, l’ami, arrête tes embrouilles ! Si j’étais poète, ça se saurait, ou, en tout cas, moi, je le saurais« . Croyez-vous ? Eh bien, je vous dis, moi, que vous n’en sauriez rien. La preuve : Croyez-vous qu’un fils d’ouvrier immigré ce qu’il y a de plus réaliste tourné vers la gestion et l’organisation pratique comme Serge Basso sût il y a vingt ans qu’il était poète ?

Pensez-vous qu’il sût, avant d’enfin se lâcher un peu, donc d’ouvrir il y a moins d’un lustre les vannes de sa sensibilité et de ses rêves pour les livrer à un recueil, donc à nous tous(2), qu’il était poète ? Certainement pas, et puis soudain ne va-t-il pas  »S’asseoir au bord des songes / à regarder passer nos illusions perdues // Et tracer sur le sol / la poussière des cris« ? Poète d’un jour ? Pensez-vous ? Moins de trois ans après il remet ça avec »L’envers du sable« (3), où le sablier du temps fait remonter le passé en paroles plutôt qu’en larmes :  »On le voyait de loin, son vélo dessinait la courbe de la route. Mon père arrivait, blanc de chaux, cachant, sous son silence assumé, tous les bruits de l’usine. Il portait à sa traîne ses huit heures de fatigue...« . Rien de sophistiqué, de littéraire, d’élaboré, d’hermétique dans ces mots que vous eussiez pu dire ou écrire vous-même, si, enfant, vous aviez, comme Serge, guetté l’arrivée de papa, pour avertir la mamma qu’elle pouvait jeter les spaghetti dans l’eau.

Bien sûr, il y autant de personnalités qu’il y a de poètes, et tous ne savent ou ne veulent pas s’exprimer avec cette simplicité limpide et d’autant plus émouvante qu’elle parle à tous. D’autres attrapent les rejets de leur subconscient au passage, puis, craignant peut-être leur propre mise à nu, changent les mots – à bon entendeur salut ! – et usent de symboles, codes et autres procédés. Notez, ce n’est pas toujours intentionnel. Ces figures codées ou symboliques leur arrivent parfois telles quelles du fond de leur esprit. Les comprennent-ils seulement toujours eux-mêmes ? Ceux-là, les maîtres du genre, les José Ensch, Laurent Fels, Alain Guérin ou autres Joris, il faut les percer à jour, les déchiffrer, les dévoiler, ce que, en fait, ils veulent, tout en laissant le lecteur à chaque pas dans le doute. Oui, je dis bien : le lecteur, qui se doit souvent d’être plus poète que le poète, et dont la tâche devient une véritable découverte du même genre que celle du poète, pour qui ses jaillissements subconscients ne sont que rarement limpides.

Mon propos, amis lecteurs, n’est pas cette fois de vous conseiller quelque bonne lecture – roman, manuel ou poésie – mais de vous démontrer combien la poésie qui coule de source, est en fait votre forme spontanée d’expression. Bien plus facile à écrire qu’à comprendre, elle n’est au départ que le langage simple, élémentaire, cri du coeur, impression brute surgissant du plus profond de vous-même sans artifice ni mise en forme savante. Libre à vous, bien sûr, après coup, si vous en avez le goût ou en ressentez le besoin, de l’organiser, de la »mettre en musique« . À moins que vous ne préfériez la laisser courir librement, à la manière d’Alain Jégou qui réunit en son langage simple, quotidien de marin breton et ses résurgences oniriques et l’appel du grand large : »À la dérobée / embuée de foutre et de nacre confuse / murmure dans le ventre des femmes / l’aurore aux doits fouisseurs », ou bien  »À chaque partance sa part d’insouciance (...) se libérer de la routine et du confort (...) inspiré par l’impérieux besoin / d’errances, de quêtes et découvertes / la passion dévorante qui fait pousser des ailes / sourire l’univers et reculer la mort« .(4)

Une dernière remarque : un rejaillissement subconscient ou onirique chargé de poésie peut surgir n’importe où, n’importe quand. Notez-le tout de suite sur un bout de papier, un bloc-notes, agenda, ou téléphone portable. Pas trop raisonnables, ces pensées, parfois dérangeantes, plus d’une fois incompréhensibles, votre raison leur refuse volontiers toute existence »officielle« et fait de tout pour les refouler. Deux ou trois heures après, parfois même après quelques minutes, pfft, elles ont disparu… ce qui est bien dommage.

***

1) 1ère strophe du poème »Le coup de corne et la mort« : »La cogida y la muerte« , dont l’original espagnol (bien plus dramatique) se lit : »A las cinco de la tarde. / Eran las cinco en punto de la tarde. / Un niño trajo la blanca sábana / a las cinco de la tarde. / Una espuerta de cal ya prevenida / a las cinco de la tarde. / Lo demás era muerte y sólo muerte / a las cinco de la tarde...« 

2) Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek 7.7.06 Serge Basso de March : »Contremarges« .

3) Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek 7.7.09 Serge Basso de March : »L’envers du sable« (www.zlv.lu/spip/spip.php ?article418).

4) Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek 23.07.09 »Nostalgie et effluves marines« - Nic Klecker & Alain Jégou (www.zlv.lu/spip/spip.php ?article986).

Giulio-Enrico Pisani

 


22/01/2010

question de midi du vendredi

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En écho à celle posée techniquement par Didier et parce que la curiosité n'est pas un vilain défaut :

 

 

 

 

" Pour vous, qu'est-ce qu'internet a changé dans votre vie ? "

 

 


08/01/2010

françis enfonce le clou...

Après une première réaction à ma note mise au monde, la femme vue par Jacques, il récidive avec l'avis de Léo...

 

 

 

 

30/12/2009

évocations...

 

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- Man Ray -

 

 

 

" Plus que la poésie, la chanson est une formidable machine à errer dans le temps. Associé à un événement marquant, premier baiser ou accident de voiture, telle ou telle chanson prendra une signification privée pour chaque personne qui l'entend, et cela, pour toujours. Seules certaines odeurs possèdent un semblable pouvoir d'évocation, aussi puissant et immédiat. Mais écrire les parfums, cela relève du poème..."

- Christian Mistral - Fontes -