25/11/2010
trésor
- Photo Laure K -
A quoi rêve une petite fille qui vient d'avoir cinq ans, à quoi rêve une grande fille, les rêves de la petite appuyés sur son coeur, que sont devenus nos rêves de-quand-on-était-petits, en quoi sont faits nos rêves, maintenant, devenus grands?
16:36 Publié dans amitié, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : amitié, enfance, rêve, anniversaire, rencontre, filiation, famille, pensée, humain
24/11/2010
hier
La journée s’annonçait sous de tendres auspices, j'étais plutôt sur la position cœur, les cellules du cerveau en action sur la droite et puis ce réveil mi-figue, mi-raisin pourtant énergisant assez tardif, je m’étais permise une grasse, ça m’arrive rarement surtout en tout début de semaine où je suis plutôt normalement le pied à l’étrier, une fois n’est pas coutume!
Je savais que la journée serait pleine et vraiment différente, c’était de surcroît l’anniversaire de mon beau-papa, et nous avions prévu de lui faire une visite pour cette occasion, mon homme et moi. Il n’est plus tout jeune, et perd la vue, de plus en plus, et ça l’angoisse drôlement, sa maman étant elle décédée complètement non-voyante, il m’a dit d’ailleurs en fin de soirée : « Tu sais c’est dur, de ne plus voir clair quand on a eu comme moi jeune la vue d’un aigle! » ; mais et c’est plus touchant encore ce qui lui fait vraiment profond de la peine c’est de voir sa femme celle qu’il aime depuis plus de cinquante ans perdre doucement la tête, elle est atteinte de leucoaraiose ou plus vulgairement de démence sénile, le cerveau en gruyère, qui fait qu’elle perd doucement la mémoire, qu’elle se désocialise, qu’elle puise dans son enfance de plus en plus ses souvenirs, qu’elle perd de sa superbe de son autonomie.
Mais avant cette soirée la journée ne fut pas en reste d’émotions en tout genre. J’étais en état d’hyper réceptivité dont acte. J’ai reçu quelques coups de téléphone plus ou moins agréables, laissons les moins de côté, j’avais l’humeur « partie pleine du verre », j’ai envoyé un sms tendre à un bon ami cher, échangé quelques mails sulfureux et coquins avec une vieille amie, parlé un bon bout avec ma chère Laure de projets, de construire, d’élaborations, toujours des échanges riches et stimulants en diable, j’ai tenté d’avoir Laurence au bout du fil sans grand succès, j’ai aimé entendre une voix venue de loin en fin d’après-midi, j’ai eu une discussion étonnamment intime avec ma collaboratrice justement sur ce thème de la vieillesse, de cette prise de conscience qu’on est de passage : elle est jeune maman et sa grand-mère qui compte beaucoup pour elle lutte avec les signes inéluctables de l’âge, ce qui ramène chacun à sa propre destinée et aussi à se positionner dans l’échelle familiale, comment vais-je vieillir face à mes enfants, on mesure aussi qu’on n'est pas immortel, « Que va devenir ma fille si je meurs demain? ». Je n’étais pas surprise, j’avais dès le matin senti que ce serait une journée assez dense avec de quoi réfléchir et réflexionner. Un peu avant qu’on ait cette discussion sincère, une de mes vieilles connaissances m’annonçait droit dans les yeux ne plus en avoir pour très longtemps, on venait de lui déceler un cancer pas terrible celui du pancréas, je lui dis : « Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes une dure à cuire… », ce à quoi elle répond « Vous avez bien raison Hélène, j’ai toujours eu une santé de fer mais là, vache, c’est costaud, ils me font un traitement de cheval, regardez mes cheveux, je les perds par poignée ! Remarque le positif, c’est que je perds du poids ! Gardons le sens de l’humour, n’est-ce-pas? » Et bien, la journée pour le coup prenait une drôle de tournure, mais bon, j’avais en moi de quoi la conforter, elle est repartie plus légère et plus souriante, plus gaie!
Il ne me restait plus qu’à prendre la route pour Paris pour la petite fête concoctée avec ma belle-sœur pour l’anniversaire de son père. J’avais émis l’idée d’amener un couscous, c’est le plat préféré de grand-papa, c’est ainsi que je l’appelle, toute la famille d'ailleurs, c’est normal, il a vécu une grande partie de son enfance en Algérie, pour lui c’est le plat familial et convivial par excellence et celui que mon vieil ami Momo sert dans son restaurant tout près de là où j’habitais plus jeune est un des meilleurs que j’aie jamais mangé, c’est sa vieille maman qui toujours le cuisine et qui me fascine par son endurance, toujours fidèle au poste, ne se plaignant jamais, son beau visage creusé par les épreuves du temps et par toutes les joies que lui donnent ses enfants. Nous étions allés là-bas au pays, dans leur village du Maroc pour fêter les dix-huit ans de sa petite fille, j’en garde un souvenir ému et tenace, étonnant. Je savais que nous ne pouvions plus lui faire plaisir, de plus Claude, ma belle-sœur, avait de son côté préparé avec soin une salade d’oranges, avec des « elle et lui », c’est pas encore la saison me disait-elle des « toi et moi », j’ignorais pour ma part que les oranges pouvaient avoir des noms si poétiques et gagner en saveur en se rapprochant l’une de l’autre, ça m’a fait bien sourire, et puis elle avait aussi amené dans ses bagages, sa magnifique et merveilleuse mousse au chocolat, dessert préféré dudit grand-papa mais aussi de grand-maman, surtout !
Une belle soirée chaleureuse, chacun y mettant du sien pour qu’elle se passe fluide, on glanait des souvenirs on a parlé d’avant, des choses plus ou moins gaies, des épreuves traversées. Grand-maman nous relatant une fois encore cette fois où des allemands avaient fait feu sur elle avec leurs mitraillettes juste pour lui faire peur et qu’elle n’avait jamais de sa vie pédalé aussi vite sa jupe volant au vent, elle se répétait d’ailleurs:« Ils voulaient juste me faire peur, avec ma jupette, ça ils ont réussi, mais ils ne tuaient pas les enfants de mon âge… ». C’est là que j’ai pris conscience que je n’avais pas connu de guerre, du moins pas de cette nature, et c’est là que je me suis dit aussi que ça ne pouvait en aucun cas rester indolore pour ceux qui la portent dans leurs fibres et dans leur mémoire. On a évoqué aussi d’autres souvenirs douloureux, la perte d’un de leur fils, et puis cette mort qui traîne à arriver et ce corps qui doucement s’use et se perd en route, c’était serein, poignant et bien arrosé, on s’est sifflé à quatre trois bouteilles de bordeaux aux noms plus jolis les uns que les autres, grand-papa étant descendu à l’aveugle dans sa cave et avait tiré une bonne pioche! A quatre parce belle-maman carbure elle au coca, un reliquat de son adolescence à New-York, il y a de ça un bail!
C'est comme ça que je me suis retrouvée en léger état d'ivresse à 2h21 à écrire quelques phrases avant le dodo bien mérité, des idées plein la tête et que je me suis levée ce matin le coeur gonflé, les poils hérissés, la tignasse en bataille et matière à penser...
17:31 Publié dans art de vivre, réflexion | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : réflexion, vie qui passe, maladie, mort, famille, échange, amour, amitié, humain
23/11/2010
saut du lit
Le coeur à fleur de peau, les pores prêt à bondir, de l'eau dans le regard, une certaine lassitude doublée d'une énergie toute particulière: les neurones en éveil, présents, là; étrange sensation, ma journée sera aujourd'hui différente, sensiblement exarcerbée je crois, intense...
10:45 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : état d'âme, sensation, réflexion, état d'esprit, humeur, humain
21/11/2010
interactivité
" On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler."
- Manu Dibango -
10:26 Publié dans art, art de vivre, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : partage, échange, jazz, photographie, amitié, interactivité, art de vivre, humain
19/11/2010
Murs
- Murs - de Constantin Cavafis -
(Musique extrait "Ascenseur pour l'échafaud" de Miles Davis- Montage Barner - Voix Blue)
J'ai plus que rarement parlé avec mon père, d'abord parce qu'il n'aimait pas ça et m'envoyait toujours bouler en touche vers ma mère quand je tentais une approche et puis aussi parce qu'on n'était et ne pouvait jamais être d'accord, ce qui dans son système de valeur est plus qu'insupportable. La seule véritable discussion que nous ayons pu avoir remonte à plus d'une quinzaine d'années, il avait même pris pour l'occasion rendez-vous avec moi, ça m'avait fait tout drôle, il me traitait finalement comme une de ces affaires, comme un dossier, un problème à résoudre, ce que je ne manquais pas d'être alors à dire ce qu'il ne fallait pas dire et à chercher à comprendre et à en sortir. J'ai retenu de cet entretien étrange, trois petites phrases de lui, il faisait dans le court en matière de verbe comme en matière d'affect: "va pas fouiller", "faut dépasser son passé" et "un mur se présente devant moi, je le défonce"... A la première injonction, utilisant la même technique, je me souviens avoir répondu "trop tard"... à la seconde, " le passé! je crois qu'il faut le faire sien"... et à la troisième, "je n'aime pas la technique, je préfère démonter le mur pierre par pierre, brique par brique, pour bien arriver à comprendre comment il s'est construit, et puis on ne sait jamais c'est peut-être bien un mur porteur, j'ai pas trop envie, tu vois que tout s'écroule et me reste dans les doigts, c'est que je tiens à en sortir indemne, je suis kamikaze certes mais pas complètement cinglée!". Le silence entre nous s'est vite réinstallé et juste avant de me dire au revoir en pensant adieu, il m'a lâché un "tu vas le regretter, tu ferais mieux de prier et de demander l'aide de là-haut", ce à quoi je n'ai pu manqué de réagir, "c'est plus de la tienne dont j'aurais eu besoin, là, ici, que tu puisses pour une fois dans ta vie donner à ta fille ce dont elle a besoin, je sais je vais souffrir mais pas beaucoup plus qu'hier et sans doute beaucoup moins, nous n'avons pas la même façon de voir ni d'opérer, ni d'agir, papa, ce n'est pas un scoop ni pour toi, ni pour moi, je ne t'apprends rien là, je reste une possédée à tes yeux et pour moi tu es toujours une énigme, c'est plus qu'un mur qui nous sépare, c'est une enceinte, des murailles, va, tu vas bien mieux vivre sans moi... et de mon côté, j'ai du pain sur la planche, pour défaire ce que tu as bétonné à outrance pour que ça ne sorte pas. Vois-tu, je n'y peux rien, c'est inéluctable, j'ai encore tant à faire dehors, tant à donner et tant à apprendre. Peut-être qu'on aura avant que l'un de nous se retrouve au cimetière l'occasion de pouvoir en reparler, peut-être aussi que non, que je n'en aurais même plus l'envie, ni le besoin, ni les mots pour me dire à toi... mais rien ni toi, ni personne d'ailleurs ne m'empêchera de faire ce que j'ai à faire et comme je sens qu'il faut que je le fasse, c'est comme ça." Là j'esquisse un sourire, car je me rappelle soudain que quand j'étais petite fille et que je lui posais une question parfois bête pour comprendre les choses, il répondait toujours "c'est comme ça, c'est pas autrement!", et me disait aussi "quelle têtue de bourrique tu fais!" finalement, au secours, je lui ressemble un peu, on se rejoint sur un point, pas question de lâcher l'affaire, m'aurait-il transmis sa ténacité? Peut-être mais on ne la met pas lui et moi au même service, lui il tente de plus en plus d'enterrer ce qu'il ne peut pas voir et se flagelle sans savoir ce qu'il a fait, et moi, je m'ouvre à la lumière et à la conscience de mes actes et de ma vie tout entière... Nos chemins ne sont pas près de se croiser et probable que c'est mieux ainsi, parce ce que j'y vois n'est pas joli, joli et pas facile à digérer non plus pourtant ça se fera, je sais, et je pourrais alors oublier et l'exonérer de ce qu'il a fait et... de ce qu'il n'a pas su faire, juste être mon père.
21:23 Publié dans état d'âme, fragments, poésie, réflexion | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : filiation, famille, relation, poésie, musique, photographie, émotion, rencontre, découverte, partage, art, état d'âme, humain
18/11/2010
J'ai tant contemplé
- Musée d'art contemporain, Montréal -
J’ai tant contemplé la beauté
Que mes yeux en sont tout emplis.
Lignes du corps. Lèvres vermeilles. Membres voluptueux.
Chevelures dérobées à des statues grecques,
Toujours belles, même en désordre
Et retombant, un peu, sur des fronts blancs.
Visages de l’amour, tels que les désirait
Ma poésie…Secrètement rencontrés
Durant les nuits de ma jeunesse, durant mes nuits.
- Constantin Cavafis - Jours anciens -
23:21 Publié dans art, correspondance, érotisme, poésie | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : art, poésie, érotisme, québec, montréal, photographie, désir, beauté, rencontre, échange, amour, humain
17/11/2010
piqûre de rappel
16:26 Publié dans Bande Dessinée | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : bande dessinée, art de vivre, échange, état d'esprit, ouverture, persépolis, marjane satrapi, humain
16/11/2010
constatation
Je sais, je me retiens de dire, je me retiens d'écrire parfois ici comme ailleurs. la violence de ce que j'ai pu vivre est-elle descriptible, est-elle lisible, admissible, sans que soudain on se dise sans le vouloir, sans même sans rendre compte, " je crois qu'elle est folle, faut vraiment qu'elle se soigne!". J'ai toujours connu ça, je sais qu'ils le pensent encore et qu'ils ne sont pas seuls, pas seuls à le penser, mais moi, je ne le pense plus, terminé, je n'ai pas tourné la page comme dans les contes de fée, j'ai juste compris que ça n'en était pas un, qu'on ne me raconte pas d'histoires, qu'on essaie plus de m'en conter, j'ai juste besoin qu'on me croie et qu'on me fasse confiance, c'est ça qui m'a manqué, et dieu sait à quel point, s'il en existe un!
23:35 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : pas si simple, écriture, dire, exprimer, femme, vie, état d'âme, et merde, humain
Mokhtar El Amraoui: "Arpèges sur les ailes de mes ans", par Giulio-Enrico Pisani
221 poèmes d'amour et ... une chanson désespérée?
Fallait-il vraiment que je paraphrase ici le grand Pablo Neruda en présentant Mokhtar El Amraoui ? Et pourquoi pas ? Compte tenu de leurs espaces culturels très différents, leur parenté est indéniable et leurs styles parfois assez proches. Coïncidence, ou influence du vieux poète chilien sur le jeune barde tunisien ? ¿Quién sabe ? Quoiqu’il en soit, chez El Amraoui comme chez Neruda, l’amour est partout, l’espoir fréquent, la colère aussi, le découragement sporadique et, à bien chercher, on leur trouve à tous deux au moins une « canción desesperada ».
Professeur de français à Bizerte, Mokhtar El Amraoui est né en 1955 à Mateur d’un père algérien et d’une mère tunisienne, qui, chacun à sa façon, ont contribué à son épanouissement poétique. (1) La source jaillit vers 1970 ; fille d’Erato, rivière aux flots passionnés, elle s’élança à la fois joyeuse et grondante, ici torrent sans frein, là vortex sans fond. Toute chutes, gerbes d’écume, espoir et clameurs, elle se fraya un passage entre les falaises et à travers les gouffres où Mnémosyne l’attendait pour l’enrichir de l’esprit de ses autres filles : Calliope, Melpomène et Thalie. (2) Adulée, caressée, tourmentée, parfois maltraitée par son chantre durant dix années de maturation, d’engagement et de colère, Erato, la muse des poètes, l’accompagna dès lors, à la fois stimulante et indulgente, au cours de ce qui allait devenir son premier recueil : « Élans d’espoir (1070-1980) ».
Son troisième poème, intitulé, justement, « Espoir », qui en représente le principe, sinon la quintessence, annonce clairement la couleur par « Je me tais, / Vous m’avez bâillonné / Mais l’enfant qui a faim / N’a pas cessé de pleurer... », passe par « L’homme qui combat » et culmine dans « Des chants d’espoir, / Des chansons de victoire. ». À 11.430 Km de là, « Victor Jara », lui, s’est élevé plein ciel sur les ailes de Mokhtar avec les « Oiseaux libres, / Oiseaux fiers du Chili... » auxquels Mokhtar crie : « Volez plus haut que le deuil, / plus loin que les larmes et les tristesses / Car son sang répandu, / Car ses chansons / Sont un bouquet d’espoir, sont un appel au combat ! »
Mais à la montagne avec ses Roncevaux rêvés finissent par succéder plaines et collines, aux cascades les marais, aux lacs sans fond les étangs glauques, aux jeunes roches cristallines les sables mouvants, aux épaisses forêts de trop rares oasis. Le blanc n’est plus tout à fait blanc, ni le noir toujours noir et les falaises usées devenues plages de sable bordant les méandres nonchalants invitent davantage à la réflexion qu’au combat, plutôt à l’amour qu’à la vindicte, à la raison qu’aux impulsions. Le rythme se ralentit, la poésie s’apaise. Mais elle grandit, s’étend sur trois décades et forme un second recueil qui s’intitule « Rayons de lune pour funambule absent (1981-2010) » C’est surtout dans cette deuxième partie, à la fois moins dense et plus apaisée, que la poésie de Mokhtar El Amraoui s’épanouit pour ainsi dire poétiquement. Moins engagée, plus contemplative et jouissive, mais non dépourvue de lucidité et de sens critique, elle cède part de sa fièvre à ce que d’aucuns appellent sagesse et d’autres maturité. Résignation ? Non, sans doute pas, mais découvrant ses limites, le poète tend peut-être vers quelque forme de fatalisme. La lune du funambule absent éclaire désormais surtout l’amour. Erato y triomphe partout, même quand l’amour devient l’Amour ou, le plus souvent, emprunte des sinuosités sous-jacentes. Libérée de combats qu’elle ne peut gagner, la poésie de Mokhtar se livre davantage à son propre épanouissement, à sa poétique, à ses libertés surréalistes et au chant sempervirent de la vie, tout en se permettant quelques mordances et une continuelle partance.
« Je vole, en frémissant, » clame-t-il, page 210, « Les dernières gerbes du soleil. // Derrière la vitre trempée, / Ta main tremble, / En tenant le même verre vide. » Et, douze pages plus loin, « Sans valises, / Sans mémoire, / Il décide de la portée de son clavier / Et ouvre, seul, / Les veines de la ville / Et ses cieux. ». Et plus haut, plus loin encore, au-delà des mille et une nuits, Mokhtar se réjouit que « La rose, jaillie des sables à dos de parfums, / Egaye, sorcière, du sein de la belle captive, la pointe. Son amour au long cours a scellé le destin / De l’amant aux aguets / qui se verse l’incendiaire vin. » Vers somptueux à l’érotisme délicat, que n’eussent renié ni Khayam ni Ronsard !
Certes, aucun poète n’est toujours égal à lui-même et sur 222 poèmes de Hölderlin, Rilke, Apollinaire ou Darwich, il est difficile de trouver 222 chef-d’oeuvres. Peut-être qu’ici, pour les puristes, une sélection plus sévère se fût imposée et une centaine de ses sommets poétiques eussent suffi à assurer le renom de « notre » poète sans risquer de lasser le lecteur. Cependant, le lecteur, eh bien, parlons-en du lecteur, boulimique, curieux, enthousiaste et aventureux, poète lui-même pas sa lecture interactive, autant que l’auteur l’est par l’écriture, ce lecteur donc, refusera ce régime minceur. Et il a bien raison. Car les huit lustres qu’embrasse sa rhapsodie « Arpèges sur les ailes de mes ans » (3), où Mokhtar sous-entend à tout bout de champ (ou chant) ces vers de Neruda : « Je ne suis rien venu résoudre. / Je suis venu ici chanter. / Je suis venu / Afin que tu chantes avec moi. », ces quarante années donc, forment un tout.
Sans être nécessairement un chant général, « Arpèges sur les ailes de mes ans » est la musique d’une vie, et ses deux recueils forment un binôme magnifique : deux orogenèses somptueuses avec leurs sommets, cols, vallées, crêtes, torrents, chutes, forêts, rochers, dryades, naïades, nymphes, tempêtes et étoiles calcinées. Mais ce couple de chaînes enchaînées sans véritable discontinuité au seuil de la 9ème décade du 20ème siècle n’en font en réalité qu’une seule autour d’une fracture/soudure unique aux reflets protéiformes. Et ceux-ci de provoquer de nouvelles diffractions communes à quasiment tous les cheminements poétiques : jeunesse–maturité, protestation–critique, espoir–lassitude, impulsivité–sagesse, amour–mort, sérénité–passion et j’en passe et des meilleurs.
L’une des principales caractéristiques de la poésie de Mokhtar, est que l’interaction auteur–lecteur peut s’y développer et s’y épanouir librement. Ainsi que je l’esquissai plus haut et le formulai dans d’autres articles, l’authentique poésie est telle autant par son écriture que par sa lecture, qui peut même diverger de l’intention de l’auteur. En effet, le vrai poète est celui qui n’impose pas ses choix, n’écrit pas du tout cuit, ne fournit pas du prémâché. Il permet à son lecteur d’appréhender le texte à sa manière, à s’y retrouver, au moins en partie, lui-même, ce dernier pouvant même y introduire des éléments créatifs nouveaux, insoupçonnés : en fait ses propres sentiments et visions. La poésie est un dialogue entre poètes.
Qu’on me permette à présent de conclure en vous recommandant chaleureusement la lecture de ce double recueil d’une grande richesse linguistique – les créations de mots, phrases et tournures y pullulent – et d’une harmonie poétique presque toujours réussie. Mais, de grâce, amis lecteurs, n’essayez pas de le dévorer en quelques heures. Vous passeriez à côté des subtilités qui distinguent les grands crus. Et si de courts poèmes, comme croqués en quelques trait de sanguine, peuvent y être saisis d’un coup d’oeil, d’autres, plus complexes, permettent parfois – n’allons pas jusqu’à dire : exigent – plusieurs combinaisons, recombinaisons et lectures. Ailleurs se forment des micro–romans surréalistes. D’autres pages encore vous nouent la gorge, ne vous bouleversent pas nécessairement, non, mais vous émeuvent à coup sûr. N’hésitez donc pas à ouvrir cette fenêtre sur notre ailleurs profond qu’est « Arpèges sur les ailes de mes ans ». Et, ne craignez rien : non ĕ vietato sporgersi !
***
1) Mokhtar El Amraoui évoque aussi son défunt oncle maternel Belhassen Ben Chaabane, barde et poète, dont la générosité poétique se perdit trop souvent en oralité et en feuillets servant plus tard au fruitier ou à l’épicier. Nombre de ses poèmes ont toutefois échappé à ce dévoiement alimentaire grâce aux journaux de l’époque, à un livre de Mohamed Boudhina et au travail de Habib Ben F’dhila (Belhassen Ben Chaabane : Recueil de poèmes écrits entre 1930 et 1960 - Présentation et établissement de texte par Habib Ben F’dhila, 208 p. – 2001), info. CNCC@ Email.ati.tn
2) Les neuf muses sont, selon la mythologie grecque, les filles de Zeus et de Mnémosyne, déesse de la mémoire. Parmi elles Érato préside à la poésie lyrique, Calliope à l’éloquence, Melpomène à la tragédie, Thalie à la poésie bucolique.
3) Mokhtar El Amraoui : « Arpèges sur les ailes de mes ans » 288 pages, ISBN 978-9973-05-892-8, peut être commandé à Monsieur Noureddine Limam, Librairie Science et Culture, 24 avenue Taïeb Mehiri, Bizerte, 7000 Tunisie. Fax : +216.72431372.
- Giulio-Enrico Pisani -
15/11/2010
échange
Aujourd'hui, c'est étrange, j'ai parlé à ma soeur, cela faisait tellement longtemps qu'on n'avait pas échangé nos voix et nos coeurs. Elle vient de mettre au monde son troisième enfant alors que moi je suis presque à deux doigts de devenir grand-mère, elle quarante, moi quarante cinq printemps, notre problématique, disons notre équation n'est plus vraiment la même, pourtant c'est ma soeur, petite par la généalogie mais grande aussi du coeur. On se parle, elle me parle, et surtout elle me parle, elle n'a de cesse de me parler, elle parle et parle encore... c'est qu'elle a cru que ça allait changer, que d'avoir enfanté permettrait l'union et puis l'illusion que tout pouvait encore recommencer. Quoi! C'est si normal et si naturel que je ne pouvais même pas la contrarier en lui disant que c'était peine perdue. Elle voudrait tant pouvoir avoir une mère qu'il l'aime et la respecte et la comprenne, par Dieu! on en est tous là. Certains l'ont perdu jeune, certains ne l'ont même pas connu, d'autres font avec et aimeraient que ce soit différent et puis il y a nous, ceux qui doivent par la force des choses s'en protéger, c'est pas le plus facile, au contraire, loin de là. Faire son deuil de sa maman de son vivant, c'est la pire chose qu'il soit, en fin je m'aventure, là je ne parle que pour moi, dans le fond pour être tout à fait honnête, j'ai une mère répertoriée comme telle et toujours en vie, sauf que dans la réalité, elle est plus morte que vive, et surtout elle a depuis un bail décroché, pas si facile à vivre, pas pire non plus, juste c'est ainsi.
Mais bon, faut comprendre. Baigner dans la folie depuis sa tendre enfance et une fois rendues à l'âge où on peut se rendre compte vraiment que c'est çà qu'on a vécu et qu'on est les seules à pouvoir le voir, à pouvoir le comprendre, à pouvoir l'accepter, rien de bien simple, de bien limpide, et de bien acceptable!
Pourtant c'est nécessaire, et c'est le seul moyen d'être mère à son tour, du mieux qu'on puisse l'être...
Toujours séparer le bon grain de l'ivraie! Tant de choses nous échappent, et tant de choses aussi sont à notre portée. Ne jamais oublier ce qu'on a fait de nous, et ce qu'on veut en faire...
21:44 Publié dans état d'âme, pensée du moment, psycho | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : famille, échange, pensée, état d'âme, utopie, réalité, inceste, humain
du non visible
"Toute chose visible est en rapport avec une force invisible qui a pouvoir sur elle et à laquelle il faut s'adresser si on veut l'utiliser."
* masque dogon kanaga
11:11 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : afrique, sagesse africaine, écriture, masque, art africain, sculpture, échange, partage, humain
13/11/2010
femme nue
Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains
de tes yeux.Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres
pour nourrir les racines de la vie.
23:50 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : photographie, poésie, afrique, uwe ommer, rencontre, émotion, humain
12/11/2010
sur le fil de la vague
- Toile de Patrick Natier -
" C'est pas la mer qui fait les vagues, c'est le vent."
- Grégoire Lacroix -
14:57 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : art, peinture, patrick natier, état d'âme, échange, voyage, écriture, humain
11/11/2010
Richard Desjardins
Je ne connais pas bien Richard Desjardins, pour tout dire je l'ai découvert au travers de mes amis québécois. La toute première fois c'était lors d'un tag musical chez Mistral, "Les Yankees", plus tard le sachant cher au coeur de ceux qui me sont chers j'ai cherché sur la toile de ses chansons, j'avais mis en ligne "Tu m'aimes-tu?", j'en aime beaucoup les paroles, et pis j'aime aussi celles de " Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours ": Je foncerais comme un ours - Aux pattes de velours- Je veux toucher du doigt - La peau de ton tambour - Quand j'aime une fois, J'aime pour toujours. L'amour toujours l'amour!
Quand Gomeux propose un hommage live à un artiste que j'apprécie, j'en suis, je préfère, comme le dit Barbara dans une de ses chansons, offrir aux gens les roses de leur vivant. J'ai fouillé davantage, j'ai compris tout l'engagement de cet homme pour la défense de son pays, de ses idées, de sa langue, ça me touche, forcément, un bout de mon coeur est là-bas outre-atlantique, c'est un secret pour personne icitte.
J'ai du coup le coeur de mettre cette toune là:
J'connais pas l'nom des étoiles dans le ciel,
Ni des rivières, ni des oiseaux.
Honte à moi, trop souvent j'connais pas l'chemin
qu'y m'faudrait prendre pour être content.
J'connais pas la couleur d'un bill de vingt.
J'connais même pas le nom de mon voisin.
J'connais rien.
Mais y va toujours y avoir
d'la neige au mois d'janvier.
Y va toujours y avoir un feu de forêt
Dans l'temps des bleuets.
Toujours y avoir du vent su'l' St-Laurent.
Tu peux pas changer ça.
Chante-moi pas.
Mais y va toujours y avoir
De l'eau dedans mon vin,
'vas-tu toujours y avoir
que'qu'chose en moins
quand tout c'que t'as c't'une tranche de pain ?
Quand l'vent souffle, moi j'sais
D'où c'est qu'ça vient.
Yen a qui ont tout' pis tout' les autres, y ont rien.
Change-moi ça.
- Richard Desjardins -
Et pis cette petite interview, pour ce qu'elle dit et pour surtout cette dernière phrase qui me parait tellement universelle:
" Pis tout part d'un rêve..."
11:21 Publié dans Blog, pensée du moment, rencontre | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : hommage, rencontre, chanson, écriture, québec, blog, amitié, tribu, christian mistral, richard desjardins, partage, humain
10/11/2010
Prends la vie comme elle vient
Si tu ne vois plus rien, que tu es dans l'impasse
Fie-toi à ton instinct, pour trouver une trace
Si tu ne crois plus en rien, que les idées noires menacent
Des fois t'attends plus rien, et c'est là que tout se passe
L'humain est plein d'entailles, creusées par les sentiments
T'en fais pas si tu as mal, ça prouve que tu es vivant
Quant aux heures les plus pâles, tout te semble déprimant
Il n'y a pas de vie idéale, faut vivre l'instant présent
Mais tu crois que la vie t'a abandonné
Tu sais bien que la vie n'abandonne jamais
Regarde les grands espaces, regarde toujours plus loin
Apprivoise tes angoisses, prends la vie comme elle vient
La vie est une question sans réponse
T'en fais donc pas si tu comprends pas
La vie est un concours de courage
L'important c'est que tu y crois
Plus de six milliards d'humains, qui remuent leur carcasse
A rechercher le bien, certains comme des rapaces
A prendre le même train, pour que l'amour nous enlace
A repousser la fin, avant que tout ne s'efface
Parfois c'est un combat, pour se faire une place
Dans ce monde tu n'as pas le choix, de te faire une carapace
Car on est tous comme çà, si fragile qu'on se casse
Ne te décourage pas, il faut que tu sois tenace
Mais tu crois que la vie, t'a abandonné
Tu sais bien que la vie, n'abandonne jamais
Mets un sourire dans ta face, mets un coup au pied au destin
On est juste de passage, prends la vie comme elle vient
- Frédéric Mas -
00:58 Publié dans écriture, état d'âme, Musique | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : frédéric mas, masataq, québec, montréal, rencontre, amitié, échange, émotion, partage, vie, humain
08/11/2010
simplement
Je n'avais pas franchement prévu d'écrire une note aujourd'hui, enfin pas de cette nature, peu importe, avec son post Gaétan Bouchard m'y a simplement amenée.
"Qu'est-ce que l'acte de créer? C'est sans doute une fuite. À moins que ce ne soit une vraie rencontre avec soi-même. Ça dépend." dit-il.
Interpellant propos, paradoxal, crée-t-on pour être ou sommes nous là pour créer? Et là, je mesure étonnamment que je ne me pose pas vraiment la question en ces termes et que je ne me la suis jamais demandée, j'avance. Je ne pense pas créer, je ne me pose pas comme telle, je ne le revendique pas, pas plus d'être mère, que d'être écrivaine peut-être, poète à mes heures, danseuse dans le secret de mes rêves, amante, fine cuisinière, pianiste ratée ou comédienne, juste je suis humaine au max, j'y tends, de ce qu'il me soit offert de faire, d'exprimer, de partager, d'ouvrir.
Si un jour, inexistant sans doute et le plus loin j'espère je rencontre St Pierre, j'aimerais pouvoir répondre à la question:
" Qu'as-tu donc fait de tes talents?"
" Du mieux que j'ai pu, Cher, du mieux que j'ai pu!"
15:03 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : art, pensée du moment, état d'âme, québec, rencontre, création, réflexion, blog, écriture, humain
06/11/2010
j'aime
" Je préfère cette version là..."
Je t'écris c'est plus romantique
Comme un amant du temps jadis
Sur un papier couleur de lys
A l'encre bleue, et je m'applique
Quand ma plume, manque de chance,
Fait en sortant de l'encrier
Une tache sur le papier
Que je déchire et recommence
Je t'aime A.I.M.E.
T'aime le cœur en feu
Faut-il un X à feu ?
Ça me pose un problème
Allez je barre feu
Mais je garde je t'aime
Je t'aime A.I.M.E.
Simplement j'y ajoute
Ces mots "A la folie"
Mais soudain j'ai un doute
Folie avec un L
Un seul L ou bien deux ?
Deux ailes serait mieux
Tellement plus jolies
Et bien sûr plus vivant
Vivant, comme une envie
Que le bonheur agrafe
Comme un papillon bleu
Au cœur d'un amoureux
Inquiet de l'orthographe
A l'école j'étais le cancre
Dont on ne pouvait rien tirer
Guettant l'heure de la récré
L'œil fixe et les doigts tachés d'encre
Aujourd'hui je me désespère
J'ai des lacunes et je le sais
Mais amoureux il me vient des
Velléités épistolaires
Je t'aime A.I.M.E.
Et je n'ai foi qu'en toi
Comment écrire foi
Privé d'un dictionnaire
Il y a tant de fois
Dans le vocabulaire
Je peine et je m'en veux
Allez je place un S
Mieux vaut peut-être un E
Franchement ça me stresse
Et mon foie fait des nœuds
Des heures d'affilée
Penché sur le papier
Je corrige et rature
Puis j'envoie tout valser
Maudissant l'écriture
Ecœuré j'abandonne
Au diable mon stylo
Je dirais tous ces mots
Tranquille au téléphone
Je prends le combiné
Compose un numéro
Je n'ai plus de problèmes
Allo, amour, allo
Oui oui c'est encore moi
Pour la énième fois
Qui t'appelle, tu vois
Pour te dire : "Je t'aime"
23:47 Publié dans état d'âme, poésie | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : mots, poésie de la vie, toi, rencontre, amour, amitié, vie, distance, échange, présence, humain
05/11/2010
Quand il n'y en a plus, il en reste encore !
Vrai, on ne mesure pas les capacités qu'on a à rebondir, à créer, à puiser en nous des ressources cachées et si insoupçonnées, on est bien plus riche à soi-même qu'on ose l'imaginer. Parfois on se pense seul, on se sent seul au monde, incompris, dérouté, mal-aimé, malmené, détourné aussi et puis on se retrouve comme par magie humaine encouragé et entouré.
Je crois et dur comme fer à cette énergie qu'on oublie trop souvent dans ces moments de désespoir intense, et même dans certains autres plus récurrents, je crois plus que possible de déplacer des monts voire même des montagnes en se permettant de s'aimer, de se le dire aussi. Face à sa détresse, l'amour est et reste le meilleur des remèdes. L'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'humain au fond de tout à chacun, c'est un pétrole qui ne pollue pas quand il est raffiné, quand il respecte et comprend, quand il offre et répond, quand il ouvre les coeurs respectivement.
Je crois que si " la mesure de l'amour est d'aimer sans mesure", il implique celui qui donne et celui qui reçoit et qu'on ne mesure pas, je devrais dire "je" que "aimance" bien ordonnée commence par soi-même, que l'amour qu'on s'octroie à toute son importance et que c'est nécessaire d'apprendre à s'aimer car là est le gisement, s'aimer permet d'aimer l'autre davantage et décuple du même coup notre capacité et cet étonnant don, cette particularité de goûter à ce bonheur d'aimer et de l'être quoiqu'il advienne. C'est puissant, et ça dépasse même parfois nos espérances, je viens d'en faire live une nouvelle fois l'expérience.
17:50 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : amour, amitié, énergie, état d'âme, expérience, rencontre, échange, écriture, poésie, vie, humain
I will survive !
16:16 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : musique, amitié, poésie, chanson, vie, vie et encore vie, humain, amour, énergie
02/11/2010
mémoire
Le temps est un acide
Qui mord dans la matière
Et le temps est un fluide
D'essence meurtrière
L'esprit est un bureau
Où d'infinis tiroirs
Préservent la mémoire
Du coeur et de la peau...
- Christian Mistral - extrait " Comme les bulles " - Fontes -
22:19 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : art, peinture, dali, poésie, christian mistral, mémoire, recherche, rencontre, vivance, humain